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Dépassement de l’âge légal
Bus électriques toujours en suspens, la CNT commande des thermiques
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Dépassement de l’âge légal
Bus électriques toujours en suspens, la CNT commande des thermiques
De vieux autobus de la CNT sont toujours en service, au détriment de la sécurité du public.
Alors que la commande de 200 bus électriques d’Inde est toujours en suspens, nous apprenons que la Compagnie Nationale de Transport (CNT) va acquérir plus de 100 bus thermiques. Une vingtaine de ces derniers seront livrés en avril, alors que d’autres arriveront plus tard cette année, en raison du retard pris au niveau du ministère pour lancer l’appel d’offres.
Cette dernière décision suscite des interrogations quant à la pertinence des choix opérés, étant donné les ambitions affichées pour un système de transport futuriste et respectueux de l’environnement. Pour la CNT, la nécessité de moderniser sa flotte devient pressante, alors qu’une centaine d’autobus ont dépassé l’âge légal de 16 ans, ce qui pourrait poser des problèmes de sécurité. La CNT se trouve à la croisée des chemins, jonglant entre les défis de la modernisation et les exigences de sécurité sur la route.
À noter qu’un bus électrique indien coûtera environ Rs 12 millions, tandis que la CNT dispose déjà d’un bus électrique de la compagnie chinoise Zhongtong depuis février 2022. Bien que cet autobus n’ait connu aucun problème jusqu’à présent, la décision de se tourner vers une compagnie indienne pour se procurer 200 bus électriques intrigue. D’autre part, l’on se demande pour quelles raisons la commande de 200 bus électriques n’a toujours pas été finalisée. Le 5 décembre, Alan Ganoo nous avait présenté un avenir électrique dans les transports en commun : 200 autobus seront bientôt reçus d’Inde par la CNT, dont 100 seront offerts et 100 acquis grâce à une ligne de crédit bancaire de la Grande péninsule.
Cependant, il semblerait que ce soient les spécificités de ces autobus qui posent problème, d’où la raison pour laquelle ce projet n’a toujours pas été finalisé. «Les Indiens ne donnent qu’une garantie de quatre ans pour les batteries alors que le ministère en demande pour huit ans.» Un deuxième problème dans les spécifications est que les Indiens proposent des bus de 40 places alors que la CNT en veut au moins 45. D’autre part, les défis financiers liés à cette modernisation sont conséquents, notamment en ce qui concerne l’installation des infrastructures de recharge pour les autobus électriques, un coût estimé à Rs 400 millions supplémentaires. Il faudra installer les infrastructures de recharge de batteries dans au moins deux de ses dépôts, à savoir Forest-Side et Vacoas.
Cependant, des voix s’élèvent pour remettre en question la qualité de ces véhicules, soulignant que les autobus chinois, déjà présents dans la flotte de la CNT, offrent des performances reconnues mondialement, à des prix similaires. La CNT dispose déjà d’un autobus électrique de la compagnie Zhongtong depuis deux ans. Alors que cet autobus n’a eu aucun problème jusqu’ici, pourquoi n’avoir pas commandé les 200 bus électriques de Chine ? Au coeur de ce dilemme se trouvent quelque 163 bus vieillissants de la CNT, qui ont déjà dépassé l’âge légal de 16 ans. Grâce à une dérogation de la National LandTransport Authority, ils continuent de parcourir nos routes. Parmi eux, 123 devront être mis hors service cette année et les autres, dans les deux années suivantes, selon les informations fournies. À noter que ces bus, principalement des modèles des compagnies indiennes Tata et Ashok Leyland, ont atteint le point où leur sécurité et leur fiabilité ne peuvent plus être garanties, alors que les autobus japonais de la marque Nissan, certes de plus de dix ans, sillonnent toujours allègrement nos routes.
Au niveau de la CNT, l’on maintient qu’il est devenu urgent de remplacer ces vieux autobus pour des questions de sécurité. «Le projet de bus électriques est toujours à l’étude. Il y a plusieurs aspects à considérer avant de l’approuver et d’aller de l’avant avec l’appel d’offres. Pour uniquement les infrastructures, cela peut prendre 12 mois. Mais entre-temps, nous ne pouvons plus continuer à faire rouler ces vieux autobus. Les passagers se plaignent déjà d’un manque d’autobus sur nos routes», souligne notre interlocuteur.
Par ailleurs, nous apprenons que sur les 20 autobus électriques qui arrivent en avril, la commande des 100 autres aurait dû être lancée depuis bien longtemps, mais cela a été retardé au niveau du ministère, qui a insisté pour que le dossier soit examiné par d’autres ministères, alors que les techniciens de la CNT avaient déjà soumis un rapport détaillé pour aller de l’avant avec l’appel d’offres.
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