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Buts et autobuts
Explosion de couleurs. Paris s’est métamorphosée, le temps de l’ouverture des JO, en une Seine grandiose, libérant ainsi les étoiles du monde hors des stades. Un pari sécuritaire risqué que Macron a voulu pour que les Français recommencent à rêver après leurs déboires politiques à n’en plus finir. C’est la première fois que les athlètes naviguent sur une rivière pour entrer aux JO. Une diva canadienne, pourtant malade, a choisi de célébrer l’immortelle Édith Piaf en direct, depuis les épaules de fer de la Tour Eiffel sous les effets combinés de la pluie, des feux d’artifice et des lumières synchronisées. Ce fut un triomphe, salué dans le monde entier, même si l’hymne à l’amour, comme bande sonore, se voulait tragique tout au long de la Seine. «Le ciel bleu peut s’effondrer sur nous/Et la Terre peut bien s’écrouler/Peu m’importe, si tu m’aimes...»
Aux États-Unis, Donald Trump, qui réalise qu’il n’a plus affaire contre l’octogénaire Biden, tergiverse sur la perspective de débattre avec Kamala Harris. Il a d’abord déclaré aux journalistes la semaine dernière qu’il débattrait «absolument» avec la vice-présidente, suivi par sa campagne refusant de s’engager à un débat jusqu’à ce qu’elle soit la candidate officielle, et pour en finir, disant à Fox News qu’il débattrait «probablement» mais pourrait plaider contre.
La réticence de Trump à s’engager fermement dans un débat donne à la campagne de Harris une occasion de passer à l’offensive et de le contrarier, le décrivant comme ayant peur de monter sur scène avec la vice-présidente et ancienne procureure. Des responsables des deux camps disent qu’un débat est susceptible d’avoir lieu, mais reconnaissent que le timing et le format pourraient encore changer à mesure que les deux campagnes négocient. Donald Trump ne peut pas se permettre d’être vu en train de fuir le débat. Kamala Harris doit en avoir un pour montrer aux gens qu’elle n’est pas Biden. Entre-temps, Trump ne cesse de remettre en question l’identité de la vice-présidente Kamala Harris en tant que «femme noire», suggérant que son adversaire avait adopté son profil racial pour obtenir un avantage politique. «Elle était indienne jusqu’au bout, puis tout d’un coup, elle a fait un virage et elle est devenue une personne noire», a-t-il dit de Kamala Harris. Avant que Trump ne s’auto-qualifie comme «le meilleur président pour la population noire» depuis Abraham Lincoln…
À Maurice, l’affidavit du récidiviste Vishal Shibchurn n’a pas été jugé, par la presse et l’opinion, comme un fait politique majeur, en raison du passé et du présent compliqués de l’accusateur qui aura d’autre part retenu un homme de loi à la recherche d’un ticket du PTr. Même l’opposition parlementaire, qui a tendance à faire feu de tout bois, se montre sceptique, alors que Rama Valayden appelle à protéger Shibchurn de toute chute mortelle derrière les barreaux.
Autre mini-événement qui agite le bocal mauricien : la motion de blâme contre le speaker, Adrien Duval, qui pourrait être débattue la semaine prochaine avant les ultimes vacances parlementaires. Une motion de blâme n’est pas un meeting politique à Bar Chacha. Elle est régie par des Standing Orders qui limitent les interventions des uns et des autres sur le présent, et non pas sur les accidents de parcours antécédents ou familiaux. Selon le Hansard, en date du 14/7/20, il y a eu :
«Two motions of dissent in 1963 and 1982 and five motions of no confidence in the Speaker, namely in 1985, 1990, 1993, 1995 and 2017.»
Ces débats ont été limités selon six paramètres :
(1) the debate must be in line with our Standing Orders and the precedents of this House;
(2) the debate must relate to improper, biased, unfair, malicious and impartial conduct and/or behaviour of the Speaker in his function as Speaker;
(3) the debate must be limited to the period the Speaker has been in office;
(4) the debate must not contest the correctness and/ or incorrectness of the ruling of the Speaker except what reflects on his conduct and behaviours;
(5) the debate must not go in the private business and affairs not relating to the office of the Speaker; and
(6) one must provide at least some cogent evidence; no wild allegation, no below the belt punch or kick.
Si Adrien Duval, sur la base des Standing Orders, risque de sortir indemne, l’opposition risque surtout de subir d’autres auto-buts lors de cette motion de blâme.
Nad Sivaramen (de Washington, D.C.)
Directeur des publications
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