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Coût de la vie

Caisses de supermarchés: Les Mauriciens encaissent les coups

22 septembre 2024, 21:30

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Caisses de supermarchés: Les Mauriciens encaissent les coups

«Ils regardent les factures avec crainte et se plaignent entre eux au moment de passer à la caisse, car les prix flambent. Le coût de la vie provoque la frustration des consommateurs.» Britney, 24 ans, travaille depuis un an comme caissière dans un supermarché à Vallée-des-Prêtres. Elle est en première ligne face à la «misère financière» de nombreux Mauriciens qui, face à la hausse des prix, se rabattent sur les produits alimentaires de base et ceux de première nécessité. «Les factures atteignent parfois Rs 15 000, voire plus, pour des courses mensuelles.» Le superflu n’a plus sa place dans les caddies, dit-elle. Il est révolu le temps où l’on pouvait se permettre «de petits plaisirs».

Certes, les clients ne manquent pas, car il faut bien se nourrir ! «La plupart des clients arrivent après les heures de travail, vers 17 h 30. Les gens achètent en fonction de leurs habitudes alimentaires, de leur mode de vie et de leur budget, qu’il s’agisse de produits comme le riz, le lait, le fromage, les légumes secs, les surgelés ou des produits pour bébés, comme le lait et les couches. Quel que soit le prix de ces derniers, les consommateurs sont obligés de les acheter. Si, au milieu ou vers la fin du mois, le nombre de clients diminue, lors des fêtes ou des soldes, les ventes repartent à la hausse.» Néanmoins, il arrive parfois que, le montant à payer ayant dépassé leur budget, certains clients doivent retourner des produits, ne pouvant se les permettre. D’autres arrivent avec des brochures pour vérifier si certains produits sont bien en promotion, tandis que certains utilisent leur téléphone pour scanner les codes-barres, là où c’est possible.

Constat similaire chez un autre caissier qui travaille dans un supermarché de la capitale. «Les gens ne se plaignent pas sans raison. Tout coûte vraiment plus cher. Certains essaient d’économiser là où ils peuvent. Ils font des heures supplémentaires, font des compromis sur l’achat d’autres produits, tels que les vêtements ou les articles similaires, et se concentrent principalement sur l’achat de denrées alimentaires et de produits d’hygiène au supermarché. Mais la frustration est perceptible lorsque les gens passent à la caisse et effectuent leur paiement. Certains visages se crispent. Des consommateurs gardent les yeux constamment rivés sur l’écran à côté de la caisse enregistreuse, surveillant les montants qui s’affichent à chaque article scanné...»

Zaman (prénom d’emprunt), un ouvrier étranger qui travaille comme caissier dans un petit supermarché à Baie-du-Tombeau depuis 2019, commente également la situation. *«Dans de nombreux pays, c’est le même phénomène. Mais avant la pandémie de Covid-19, c’était différent. Aujourd’hui, on achète moins et on choisit des produits qui coûtent moins cher, parfois au détriment de la qualité», constate-t-il. «Les clients affluent surtout de midi à 13 heures pendant la pause-déjeuner, mais aussi dans la soirée après le travail. Le week-end, c’est bondé. En général, les montants dépensés par les consommateurs varient entre Rs 4 000 et Rs 5 000.» Cela, alors que les paniers sont loin d’être remplis…