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Soins en Inde

Calvaire de Natacha Cornet, morte: corps en otage et souffrance décuplée

8 septembre 2023, 16:00

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Calvaire de Natacha Cornet, morte: corps en otage et souffrance décuplée

Kimberley Natacha Cornet s’est éteinte à l’âge de 20 ans.

Les proches de Kimberley Natacha Cornet ont vécu un double traumatisme. La jeune femme s’est éteinte à l’âge de 20 ans, laissant derrière elle un bébé de 15 mois. Mais le cauchemar ne s’est pas arrêté là. La clinique indienne, où elle se faisait soigner pour une tumeur au cerveau, a refusé de remettre le corps à la famille à cause d’une facture impayée. Encore une fois, la générosité mauricienne a fait des miracles…

Kimberley Natacha Cornet était une jeune femme pleine de vie et avait des projets plein la tête. Il y a trois ans, elle a commencé à travailler dans un fast-food à Cascavelle pour subvenir aux besoins de son bébé. Depuis la naissance de ce bout de chou, confie Louis Kevin Benedict, le frère de Natacha Cornet, elle faisait tout pour lui offrir une vie décente et s’assurait qu’elle ne manquait de rien. Mais le sort en a décidé autrement.

En février de cette année, la jeune femme a commencé à souffrir de migraines foudroyantes. Les nombreuses visites à l’hôpital n’ont rien révélé. Finalement, sa belle-mère décide de la conduire chez un médecin du privé. C’est le choc. Natacha Cornet a une tumeur au cerveau. La vie de la famille bascule. La jeune femme se fait opérer à Maurice en mars, mais rien n’y fait. Les migraines persistaient. Elle retourne chez un médecin du privé, qui lui dit qu’elle nécessite des soins indisponibles à Maurice. Avec l’Overseas Treatment Scheme, elle s’envole pour Bangalore, en Inde, en juillet, où elle est admise au Manipal Hospital. C’est sa belle-mère qui l’accompagne. Elle subira pas moins de cinq opérations.

Les soins sont vains. La jeune femme décède le 31 août sur son lit d’hôpital. Le monde de la famille s’écroule. Là, c’est un deuxième choc. L’hôpital refuse de leur remettre le corps car il y a une facture impayée. Le montant total des soins est d’environ Rs 1,5 million. L’aide du ministère de la Santé s’élève à Rs 800 000. Il faut donc trouver le reste afin que la jeune femme puisse avoir des funérailles décentes. Prise au dépourvu, la famille se tourne vers l’association Enn Rev Enn Sourir pour tenter de réunir la somme. Un appel à l’aide est lancé, et après quelques jours, l’argent pour payer la facture est finalement réuni. Les frais de rapatriement sont pris en charge par l’État.

Les funérailles de Kimberley ont eu lieu mercredi dernier, à Bois-Marchand. «Nous n’arrivons toujours pas à accepter ce départ. Elle avait toute la vie devant elle. Lors de son départ pour l’Inde, elle disait qu’elle va rentrer pour retrouver sa fille. Mais le destin en a décidé autrement», pleure Kevin Benedict. Karan Juglall, le directeur de l’association Enn Rev Enn Sourir, qui a été à l’origine de la levée de fonds, a déclaré qu’encore une fois, la solidarité mauricienne a fait des miracles, permettant à la jeune fille de reposer près de sa famille dans son pays natal.