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Affaires et climat

Cap sur un Océan Indien décarboné et résilient

20 juillet 2024, 13:47

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Cap sur un Océan Indien décarboné et résilient

La directrice de Cap Business Océan Indien, Virginie Lauret, qui présente la méthode Think/Can/Do de l’association. Le projet étant associé à la partie «Do» avec le co-financement de projets Stratégie bas carbone.

Ambitieuse mission pour Cap Business Océan Indien. Cet acteur clé de la coopération économique régionale qui regroupe les chambres de commerce et d’industrie et des organisations professionnelles des six îles du sud-ouest de l’océan Indien, a lancé, en juin dernier, le projet «Réalisation d’analyses de l’empreinte carbone d’entreprises et des plans de réduction associés» à l’intention de 50 entreprises pilotes du secteur privé. Cinquante entreprises représentant 10 secteurs d’activités et réparties sur quatre territoires : Maurice, Comores, Madagascar et Seychelles (les entreprises de Mayotte et de La Réunion bénéficiant déjà de dispositifs d’appui).

Cap Business Océan Indien, association créée en 2005, est aujourd’hui un des porte-paroles du secteur privé sur de nombreux dossiers relatifs aux enjeux communs aux territoires de la région. En véritable fer de lance d’une transition vers une économie régionale plus durable et résiliente, elle accompagne ainsi les 50 entreprises pilotes sur des trajectoires bas carbone à travers différents outils qui les aideront à tendre vers les objectifs de la «Net Zero Initiative». A les sensibiliser aux enjeux climatiques, mais aussi leur exposer les mesures à adopter et leurs bénéfices à long terme. Une mission qui s’inscrit dans le cadre des efforts mondiaux de lutte contre les causes du changement climatique.

Co-financé par l’Agence Française de Développement (AFD), ce partenariat pour le climat implique un consortium de bureaux d’études mené par Exenci, un cabinet indépendant de conseil en transition énergétique doté de 35 ans d’expérience sur les enjeux énergie-climat dans les domaines de l’industrie et du tertiaire. Le consortium qui inclut Carbone Ingénierie, 1er cabinet de conseil en stratégie bas carbone à La Réunion qui offre une triple expertise : carbone – écoconception – énergie, aura aussi un relais local dans chacun des territoires. A l’instar de Cotel Malagasy, bureau d’études techniques spécialisé en ingénierie des fluides à Madagascar et de l’Association de Développement Durable (eau, déchets, agriculture) 2 Mains aux Comores. A Maurice, c’est Avinash Ramessur, consultant en gestion de projet environnement et énergie, qui est le relais local.

«Ce projet nous tient particulièrement à coeur car c’est l’un des premiers à être menés en collaboration directe avec les entreprises. Nous ne pouvions pas être plus satisfaits de voir tant de réponses positives et optimistes du secteur privé», s’est réjoui Guillaume Hugnin, président de Cap Business Océan Indien lors des journées de lancement du projet.

XC,F.jpg Le président de Cap Business Océan Indien, Guillaume Hugnin, lors d’une des réunions de lancement du projet.

Stratégie bas carbone pour les entreprises

On ne le rappellera jamais suffisamment. Les derniers rapports du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) sont sans appel : les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux activités humaines atteignent des niveaux record. Si la tendance actuelle se maintient, la température globale pourrait augmenter de +2°C d’ici 2050 et de +4°C d’ici 2100 par rapport à la période 1986-2005.

Les effets du dérèglement climatique se font déjà ressentir de manière aiguë dans le monde et les territoires insulaires font face aux menaces réelles et urgentes comme l’élévation du niveau des océans, l’érosion du littoral, l’augmentation des catastrophes naturelles et la diminution des ressources en eau. D’où l’urgence de stratégies de décarbonation.

Mesurer son empreinte carbone et anticiper

Cap Business Océan Indien est convaincu que limiter le réchauffement climatique requiert des mesures concrètes non seulement de la part des pouvoirs publics, mais également de la communauté des affaires. En effet, principales contributrices d’émissions de gaz à effet de serre, les entreprises ont un rôle déterminant à jouer. En adoptant une stratégie bas-carbone, elles contribuent à leur décarbonation en réduisant leur dépendance aux énergies fossiles, et ce faisant, se prémunissent des facteurs qui peuvent perturber leurs coûts d’opérations et déstabiliser leur équilibre financier. Atteindre cet objectif appelle donc à une démarche collective vertueuse, soit une «contribution à la neutralité carbone».

Cap Business Océan Indien rappelle aux entreprises que s’engager dans une stratégie de décarbonation est également un moyen efficace de se différencier de ses concurrents à travers de nouveaux business models innovants. De se positionner de manière intelligente sur le marché, notamment en investissant dans des technologies propres. D’accéder à de nouvelles opportunités et de pouvoir réaliser une comptabilité carbone dans le cadre des nouvelles normes européennes de reporting en matière de durabilité (ESRS).

De ce fait, le projet «Réalisation d’analyses de l’empreinte carbone d’entreprises et des plans de réduction associés» permettra aux entreprises de : mesurer leurs émissions de GES, d’établir un plan d’action d’atténuation des GES, de définir leurs trajectoires de décarbonation et d’intégrer davantage les risques et opportunités afin d’anticiper les enjeux de demain.

Les trois scopes du Bilan Carbone®

Lors du Bilan Carbone®, les émissions de gaz à effet de serre associées aux activités des entreprises sont réparties en trois catégories, appelées «scopes». Les scopes 1 et 2 sont respectivement liés aux émissions directes provenant des sources détenues ou contrôlées par l’entreprise, ainsi qu’aux émissions indirectes liées à la consommation d’énergie.

Le scope 3 couvre quant à lui les autres émissions indirectes liées à l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’amont, à savoir les fournisseurs, à l’aval, c’est-à-dire, les clients et consommateurs. Ce périmètre ambitieux prend en compte les émissions souvent écartées, mais significatives, telles que les déplacements des employés, les achats de matières premières, et les impacts générés par l’utilisation des produits ou services de l’entreprise. C’est ambitieux car il exige d’analyser et de prendre en compte un vaste réseau de partenaires et d’acteurs, ce qui reflète une volonté de réduire l’impact environnemental au-delà des frontières de l’organisation.

En somme, la mission de Cap Business Océan Indien, soutenue par l’AFD et le consortium de bureaux d’études mené par Exenci, a pour objectif de sensibiliser les opérateurs économiques de la région et renforcer leurs compétences sur les thématiques énergie, climat et carbone ; de réaliser des bilans carbone et élaborer des stratégies de décarbonation ; d’analyser les dynamiques régionales et faire ressortir les possibilités de création d’un référentiel bas-carbone spécifique à la région du sud-ouest de l’océan Indien.

Pour Cap Business Océan Indien, cette volonté de réaliser des bilans carbone aussi avancés illustre l’ambition de la région et de ses acteurs économiques en termes de transition écologique, visant à réduire leur dépendance aux fluctuations des énergies fossiles et ainsi renforcer la résilience économique des entreprises.