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Violence en milieu scolaire

«Ce fléau est ancré dans notre société», dit le ministre

1 juillet 2025, 13:10

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«Ce fléau est ancré dans notre société», dit le ministre

Mahend Gungapersad a assisté à cet évènement, organisé par Reet’s High School, pour lutter contre le «bullying» dans le milieu scolaire, dimanche.

Deux actes de violence graves survenus à 24 heures d’intervalle dans des établissements scolaires du sud et de l’ouest ont ravivé les inquiétudes autour de la sécurité à l’école. Alors que les blessures sont encore fraîches – physiques et psychologiques –, les autorités éducatives montent au créneau. Le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, a appelé à un sursaut collectif face à ce phénomène «profondément enraciné».

Le mardi 24 juin, un élève a été violemment agressé dans l’enceinte de son collège dans le Sud. Selon sa mère, cette attaque est l’aboutissement d’un mois de harcèlement. Son fils, traité de «faible» par un camarade, aurait été défié à se battre à plusieurs reprises. Les avertissements n’ont pas été pris au sérieux malgré les messages menaçants reçus en amont. Ce jour-là, l’agresseur passe à l’acte : coups au visage, tête cognée contre un mur, projection au sol. Le garçon est traumatisé, le corps meurtri, avec une attelle au bras et des points de suture. «Il me frappait si fort que je n’avais même pas le temps de me défendre», a-t-il confié. Sa mère réclame justice. La sanction infligée ? Deux jours de suspension pour l’agresseur.

Le lendemain, le mercredi 25 juin, un autre drame s’est joué dans une école primaire publique à Rivière-Noire. Vers 13 h 15, un enseignant a été convoqué au bureau de la direction où l’attendait un parent furieux. Ce dernier a reproché au professeur d’avoir eu un ton déplacé envers sa fille. La confrontation a dégénéré : l’enseignant a été giflé, puis frappé au front. Blessé, il a été transporté à l’hôpital Dr Yves Cantin. Une plainte a été déposée.

«L’éducation ne se limite pas aux examens»

Présent le dimanche 29 juin au festival Artizan Lape, organisé par Reet’s High School, le ministre Mahend Gungapersad a évoqué de front le thème du bullying, affirmant que l’éducation ne peut être réduite à des résultats scolaires.

«L’éducation, ce sont aussi des valeurs et des principes. Comment construire un nouveau Maurice quand certains enfants souffrent en silence dans nos classes ?», a-t-il interrogé avec gravité. Le ministre a pointé plusieurs formes de bullying : celui visible, celui dont on entend parler et celui qui passe inaperçu – «le plus dangereux». Il a aussi dénoncé un bullying social plus large : «Dans les espaces de travail, il y a ceux qui dominent, ceux qui abaissent. On compare tout : enfants, salaires, pensions. Cette culture doit changer.»

Pour combattre ce fléau, le ministère prévoit, dès les vacances du second semestre, de lancer une campagne nationale de sensibi- lisation contre le harcèlement scolaire. «Il faut arrêter les mauvaises manières, cesser de maltraiter les autres. On doit apprendre à aider, à respecter. Mais le ministère ne peut agir seul», a-t-il affirmé, sollicitant l’appui des organisations non gouvernementales comme Befrienders. Une liste de resource persons est également en cours d’élaboration pour encadrer et accompagner les établissements. Un Discipline Monitoring Committee, présidé par le Chief Technical Officer, Ricaud Auckbur, planche aussi sur des recommandations concrètes.

Il y a d’autres enjeux cruciaux à élucider: la drogue, la violence verbale et physique, et les dérives sur les réseaux sociaux. «Pourquoi humilier en ligne ?Il faut aussi éduquer à l’usage du numérique.» Il est aussi demandé aux personnes souhaitant contribuer aux actions éducatives ou collaborer avec le ministère qu’elles prennent contact directement avec les services concernés.

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