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Rs 30 000 la tonne de sucre

Ce prix inclut-il la mélasse et la bagasse ?

12 juin 2024, 21:00

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Ce prix inclut-il la mélasse et la bagasse ?

Le ministre des Finances l’a annoncé dans le Budget. Pour la récolte 2024, le revenu minimum garanti pour une tonne de sucre sera de Rs 30 000. L’an dernier, le prix était de Rs 27 500 la tonne contre Rs 25 000 l’année précédente. Une nouvelle qui ne réjouit cependant pas trop les petits planteurs produisant jusqu’à 60 tonnes de sucre, car ils se de- mandent si ces Rs 30 000 incluent des revenus issus de la bagasse et de la mélasse.

Salil Roy, de la Planters Reform Association (PRA), soutient qu’il y a certes eu des mesures en faveur des petits planteurs, mais déjà, «nous nous posons la question de savoir si les Rs 30 000 par tonne de sucre comprennent également ce que nous recevons de la bagasse et de la mélasse». Il rappelle que, par le passé, les planteurs ont été déçus en constatant que le prix annoncé incluait les revenus provenant de la mélasse et de la bagasse. «Il y a eu une année où le prix du sucre garanti était de Rs 25 000 la tonne de sucre, et il y avait une demande pour que l’on nous paie pour la bagasse et la mélasse séparément. Or, au final, le ministère des Finances nous a accordé la somme de Rs 25 000 incluant ces deux sous-produits de la canne.» Il souhaite que le gouvernement clarifie cette situation. Salil Roy est d’avis que les planteurs s’attendent à des revenus supplémentaires entre Rs 5 000 et Rs 5 500 en plus des Rs 30 000 par tonne de sucre. L’année dernière, les planteurs avaient obtenu la somme de Rs 5 200 sur ces deux sous-produits.

Trouver de la main-d’œuvre

Le président de la PRA dit apprécier le maintien d’une subvention de 50 % pour l’achat des engrais, le paiement de la prime au Sugar Insurance Fund Board et la renonciation du cess pour cette récolte encore, mais il est d’avis que toutes ces bonnes intentions perdent leur sens face à la principale difficulté pour les planteurs : trouver de la main-d’œuvre. «Ce problème reste entier et malgré les cris du cœur des petits planteurs, rien ne bouge. L’an dernier, il y avait des réunions à la Mauritius Cane Industry Authority pour aborder ce problème, mais un an après, il est toujours là.» Selon Salil Roy, les planteurs ont investi environ Rs 1 200 pour la récolte d’une tonne de canne, et, cette année, ce chiffre passera à Rs 1 500.

Selon lui, les petits planteurs ne pourront pas recruter de la main d’œuvre étrangère car il faut investir gros. Il souligne que seules les sucreries peuvent le faire et qu’elles pourraient aider les petits planteurs en leur fournissant des travailleurs. «Malheureusement, les autorités tardent à trouver des solutions. Entre-temps, on risque de voir des champs de canne abandonnés encore une fois.»