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Kronik KC Ranzé
Changement ?
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Kronik KC Ranzé
Changement ?
Qu’est-ce qui va changer fondamentalement ? Et pourquoi c’est important… D’un côté le MSM, au départ une excroissance du MMM, qui est depuis devenue une dynastie familiale, regroupée autour d’un Sun Trust friqué, qui s’allie à d’autres excroissances du MMM (Collendavelloo, Ganoo, Obeegadoo) et à une deuxième dynastie familiale, le PMSD des Duval, ne peut, a priori, prétendre être le véhicule du «changement».
D’ailleurs, son «programme», il l’égrène au passé composé sur deux mandats et en propose un troisième truffé de gâteries diverses (Rs 20 000 de pension universelle vers 2029/30, des prêts logements à zéro pour cent pour les jeunes de 18-35 ans, ainsi que des médicaments gratuits pour toute la nation, entre autres), à la condition que l’électorat lui donne un nouveau mandat. Cette approche transactionnelle frise la corruption du vote, quoique puisse en dire le Privy Council, puisqu’il promet des récompenses à qui voudra bien voter pour son parti, alors qu’il est DÉJÀ au pouvoir et qu’il a donc dès maintenant (dès hier…), la possibilité théorique de concrétiser ces promesses, sans quid pro quo. Si j’ai bien compris une partie de ce que dit le Privy Council, il n’y aurait cependant pas de corruption électorale, puisque la promesse des «freebies» est faite à toute la population et fait partie de son programme d’avenir, dont on ne sait pourtant rien à ce stade, sauf pour ces gâteries affichées… ?
La difficulté du MSM est que tout ce qu’il peut présenter de bien fait dans son bilan (salaire minimum, pensions plus généreuses, travaux publics divers) est miné, et en fait défait par un long chapelet de faux coups de barre, de gabegies, d’incompétences et de scandales divers. L’image footballistique lui étant familière, le PM évoque les buts qu’il a inscrits et qu’il souhaite encore scorer aux frais non quantifiés de l’équipe Moris, mais il se fait discret et est même totalement muet sur les buts encaissés qui, pour de nombreux aficionados, sont bien trop nombreux et totalement inacceptables : népotisme chronique, l’affaire Kistnen, corruption bien trop fréquente, atteintes à la démocratie – dont le Parlement de Phokeer et le renvoi des municipales, gaspillages éhontés, Molnupiravir, Pack & Blister, roupie dévaluée, statistiques nationales qui commencent à être bidonnées, coût de la vie…
Il a aussi été expliqué le 29 septembre dernier(*) que la SEULE MANIÈRE DE SAVOIR maintenant ce qui s’est vraiment passé dans notre pays, ces 10 dernières années, lors de tous ces «goals» encaissés, c’est de changer de gouvernement, afin de pouvoir publier les rapports bloqués et de «rewind» afin de voir les «replays», lentement et avec précision, pour tous les buts encaissés…
C’est le peuple souverain qui fera les comptes et qui devra, en plus, maintenant réconcilier ce qu’il pensait de Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition et pourfendeur vigoureux du gouvernement sortant et ce qu’il pense maintenant de son nouveau profil comme le partenaire et défendeur majeur du MSM. Car pour un changement, c’en est un, celui-là ! Je n’envie pas les prochaines semaines de XLD…
À voir l’excitation qui gagne l’électorat ces jours-ci, le «changement» ne viendra pas des partis extraparlementaires qui, malgré leurs efforts non négligeables, seront de plus en plus marginalisés entre maintenant et le 10 novembre, sauf s’ils pouvaient, par extraordinaire, tous se fédérer en un seul bloc, ou si, indépendamment, ils se ralliaient au renouvellement de Lepep ou au changement de gouvernement… si c’était vraiment l’objectif premier !
Le challenger principal du gouvernement sortant, qui s’est auto-baptisé l’alliance du «changement», regroupe de son côté, deux anciens Premiers ministres, un Duval «perdi bann» et Rezistans ek Alternativ. ReA EST une nouveauté et on le voit en lisant l’accord (Lakor), non daté, signé il y a seulement quelques jours. L’accent sur les droits des travailleurs (et les devoirs aussi, espérons-le ?), l’insistance pour une démocratie plus inclusive et plus participative, les revendications écologiques, des suggestions pour des modifications constitutionnelles, dont le droit de révocation d’un député, suggèrent pourquoi l’accord avec les «papillons» a un peu traîné en longueur… Si les membres de ReA se retrouvent au gouvernement, ils ne feront sûrement pas que de la figuration, ce qui promet de longues soirées d’été et d’éventuelles conférences de presse en solo…
Cet accord n’est PAS le manifeste électoral de l’Alliance du changement et les quatre signataires «auront tous un droit de regard sur le manifeste commun de l’Alliance du changement avant qu’il ne soit rendu public» et il est précisé que ReA aura «un droit de regard et de proposition» sur la politique gouvernementale de l’Alliance du changement et particulièrement sur la politique touchant aux travailleurs et à l’écologie. On peut en déduire que l’accord électoral indique les desideratas de ReA, mais que le(s) partenaire(s) majoritaire(s) restent, comme il se doit, le(s) décisionnaire(s) de circonstance, de ce que fera leur gouvernement.
N’ayant, contrairement à l’alliance Lepep, pas de bilan «sortant» à défendre, l’électorat attendra avec intérêt, le manifeste électoral de l’Alliance du changement. Si les propositions sont positives et responsables pour le pays et qu’ils agissent, par la suite, en véritables hommes d’État, l’âge de Ramgoolam et de Bérenger aura moins d’importance ; même si le rajeunissement à la tête de leurs partis politiques aura longtemps été souhaitable ! Après tout, deux des présidents des États-Unis pouvant se vanter de bilans conséquents étaient âgés de 77 ans et de 81 ans à la fin de leur mandat. Reagan et Biden.
Notre problème plus conséquent, à nous, à part le vieillissement de notre leadership, c’est le ver dynastique.
Il n’y a pas eu de dynastie Reagan ou Biden. Il n’y a pas eu, non plus, de petit Gladstone, dont le dernier (4ᵉ) mandat se terminait à 84 ans ou de lignée De Gaulle, après sa démission à 78 ans. Par contre, la reine Elizabeth, morte à 96 ans, avait un héritier direct dans la famille, Charles III, qui devint roi à… 75 ans.
C’est ce que l’on souhaite pour mon pays ? Et qui va modifier la Constitution pour rendre impossibles les concentrations de pouvoir abusives et délétères ?
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Cyclones dévastateurs, là où on les attendait moins, feux de forêts de plus en plus fréquents, sècheresses prolongées, suivies d’inondations ravageuses, sont au coeur de deux théories qui s’affrontent.
La première, généralement ancrée dans le conservatisme et le court terme, déclare qu’il s’agit de phénomènes naturels qui ont toujours existé et qui se déclinent sur des cycles longtemps connus et répétés. C’est vrai que le climat a oscillé entre ère glaciaire, suivi de réchauffement, alimenté en cela par des variations historiques de gaz de réchauffement, comme le CO2. La différence, cette fois, ne vient cependant pas d’activité volcanique anormale, comme, par exemple, il y a 4 millions d’années, mais d’activités humaines dévastatrices dans notre poursuite du consumérisme.
L’équation de base est simple : les hydrocarbures (pétrole, charbon) constitués sous terre sur des centaines de millions d’années ont fixé (enlevé) les gaz de réchauffement de l’atmosphère et, depuis la révolution industrielle et la course-poursuite pour améliorer les niveaux de vie, on les brûle de plus en plus, relâchant ainsi le carbone qui avait été capturé sous terre précédemment.
Les cervelles scientifiques sont unanimes. Si on perd 1.2 trillion de tonnes de glaçon par an et 295 milliards d’heures de travail à la chaleur (vous avez déjà essayé de travailler hors d’un bureau climatisé, comme cantonnier ?), nous sommes aujourd’hui certains que nous en sommes les premiers responsables (earth.org). Sir Richard Attenborough, pourtant modéré jusqu’à récemment, parle d’un changement «catastrophique» et indique qu’il nous reste peut-être une fenêtre de seulement dix ans pour inverser les tendances(**). Quand il parlait à la COP26, en 2021, le carbone représentait 414 parts/million (ppm). En septembre 2024, ce chiffre a grimpé à 422 ppm et 79 % de l’énergie mondiale provient toujours des hydrocarbures. Or il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de moitié à 2030 et atteindre le net-zéro en 2050…
À Maurice, nous ne pouvons que faire notre part ! Or, notre objectif de 60 % de renouvelable en 2030, annoncé en fanfare à la COP26, paraît maintenant une fanfaronnade impossible à atteindre, puisque la part du renouvelable a encore chuté, de 19,2 % à 17,2 % entre 2022 et 2023.
À moins d’un grand «changement», la planète qui se réchauffe fera partie des plus grandes défaites de l’humanité de ce siècle, occupés que nous sommes à la guerre, aux disputes géopolitiques, au trafic de la drogue, au matérialisme éhonté, aux politiques de pouvoir, d’électoralisme et de petites vengeances, qui ne promettent que des terres brûlées à nos prochaines générations !
(*) L'express.mu l Avanti la musica !
(**) BBC l Climate Change - The Facts
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