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Problèmes internes, dysfonctionnements, favoritisme…

Chaos à la prison de Beau-Bassin

22 juillet 2024, 17:00

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Chaos à la prison de Beau-Bassin

Une fouille générale a eu lieu jeudi dernier à la prison de Beau-Bassin et les choses ont dégénéré.

La prison de Beau-Bassin traverse actuellement une période tumultueuse marquée par divers problèmes internes. Jeudi dernier, une fouille générale a eu lieu, et les événements qui ont suivi ont failli engendrer des conséquences bien plus graves. Ces récents incidents mettent en lumière une administration pénitentiaire en proie à des dysfonctionnements sérieux et à des pratiques controversées, nécessitant une intervention urgente pour restaurer la confiance et l’ordre au sein de la prison de Beau-Bassin.

Un haut gradé, dont les compétences sont souvent mises en question, a orchestré la fouille en sollicitant l’aide du Groupe d’intervention de la police mauricienne (GIPM). Cette initiative visait à faire montre de force de dissuasion à l’approche du procès judiciaire relatif à un détenu retrouvé mort en cellule. Les autorités pénitentiaires avaient reçu des renseignements indiquant que de nombreux objets artisanaux, fabriqués par les détenus et susceptibles de provoquer de violentes altercations, y étaient dissimulés. Cependant, l’opération a dégénéré, provoquant plusieurs accrochages entre les prisonniers et les membres du GIPM. Alors que des détenus ont été blessés, cette affaire semble avoir été étouffée. Grâce à l’aide de détecteurs de métaux, les autorités ont saisi lors de la fouille divers objets interdits, dont trois mini téléphones mobiles, deux batteries de rechange, un câble USB, deux seringues usagées sans aiguille, 17 cigarettes de la marque Matinée, quatre dispositifs en bois pour fumer, une ampoule électrique trafiquée et un jeu de cartes. Parmi les objets saisis, il y avait des pik demon et d’autres objets pointus. Ils ont tous été confisqués.

Traitement de faveur

En parallèle, une frustration croissante se fait ressentir parmi les gardiens de prison, en particulier à la suite d’un exercice de promotion controversé. Dix gardiens ont été promus au grade de Principal Prison Officer, mais seulement huit ont été transférés à des fonctions générales dans différentes prisons. Les deux autres restent dans leurs unités au sein de l’Intelligence Unit, bénéficiant d’un traitement de faveur. Ce favoritisme apparent suscite un mécontentement général car les officiers des unités spéciales comme la Computer Emergency Response Team, la Prison Security Squad, la Dog Unit et l’Intelligence Unit perçoivent des allocations spéciales sans avoir à travailler directement avec les détenus, contrairement à ceux affectés aux fonctions générales. Une lettre de dénonciation de ces pratiques de favoritisme est en cours de préparation et sera bientôt adressée aux autorités compétentes, y compris au bureau du Premier ministre, à la Disciplinary Forces Service Commission et au ministère de la Fonction publique.

La situation au Rehabilitation Youth Centre (RYC) Boys n’est guère meilleure. Depuis plus d’un an, aucun pensionnaire n’a été admis dans ce centre, laissant les 24 officiers en charge de la surveillance de bâtiments vides. En l’absence de nouveaux pensionnaires, le ministère envisageait de transférer le personnel vers d’autres départements, une décision qui n’a pas été bien accueillie par les officiers. Selon les protocoles, le RYC Boys accueille des enfants âgés de 12 à 14 ans, tandis que ceux qui sont plus âgés sont référés au Correctional Youth Centre (CYC). Cependant, un complot a été ourdi pour que les jeunes du CYC Boys soient transférés au RYC Boys. Ainsi, jeudi 18 juillet, deux pensionnaires du CYC Boys, après avoir comparu devant le tribunal, ont été transférés au RYC Boys au lieu de retourner au CYC Boys, suscitant un mécontentement supplémentaire des officiers de prison.

Enfin, après la découverte récente d’un portable dans le sac d’une gardienne à la prison des femmes, l’ordre a été donné pour que toutes les gardiennes transportent leur literie de nuit dans des sacs transparents. Des initiatives marketing sont également en cours pour l’achat de ces sacs. «La situation à la prison est au plus bas. Lors des vérifications surprises, on demande aussi aux gardiennes de prison de montrer les sous-vêtements qu’elles ont emportés dans leur sac. C’est une situation très humiliante», confie une gardienne.