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Mauriciens à Dubaï
Chaos et mauvaises surprises
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Mauriciens à Dubaï
Chaos et mauvaises surprises
Vue de l’appartement d’Ushna dans Downtown Dubaï, rues inondées et dégâts infrastructurels.
La ville, par ailleurs pittoresque, de Dubaï a connu le pire mardi, les Émirats arabes unis ayant été confrontés aux précipitations les plus intenses depuis 75 ans qui ont provoqué des inondations soudaines faisant au moins 19 morts, selon les autorités. Autres dégâts: rues inondées, automobilistes contraints d’abandonner leur véhicule, bâtiments endommagés et perturbations majeures dans les activités économiques et aéroportuaires qui ont paralysé toute la ville, comme en témoignent des Mauriciens qui y sont établis.
«Au cours de l’année écoulée, bien qu’il y ait eu des précipitations et de petites accumulations d’eau, je n’ai jamais été témoin de pluies et de vents d’une telle intensité. Lundi soir, lorsqu’il a commencé à pleuvoir, j’ai cru que ce serait une pluie habituelle. Mais cela n’a jamais cessé et mardi après-midi, tout était sombre, avec de gros orages, des éclairs, de fortes rafales et une pluie incessante. Heureusement, je ne travaillais pas ce jour-là, mais mes collègues ont dû rester au bureau et travailler le lendemain aussi, car aucun autre employé ne pouvait sortir de chez lui», raconte Ushna, qui travaille dans un hôtel et vit à Downtown Dubaï. «La situation au travail est chaotique, car les horaires sont perturbés, les réservations chamboulées et les vols retardés.»
De son appartement, elle a été témoin des rues inondées, véhicules endommagés et arbres déracinés. «Le logement est assuré par l’hôtel et, heureusement, mon appartement n’a subi ni coupures d’électricité, ni dégâts. Mais les transports publics sont complètement hors service: les bus, métros et taxis n’opèrent pas, les routes sont impraticables. La plupart d’entre nous avons l’habitude de commander la nourriture en ligne, l’option la plus pratique, vu notre mode de vie mouvementé. Mais en raison des inondations, les applications de livraison ne fonctionnent pas. Je me suis contentée d’acheter quelques parathas surgelés et des œufs dans un supermarché voisin en attendant que la situation revienne à la normale. Les taxis ont doublé leurs tarifs pour profiter de la vulnérabilité et gagner plus d’argent. Idem pour certains hôtels (…)», explique-t-elle.
Pour Zeenat Mohedeen, consultante en informatique postée à Dubaï depuis trois ans, les scènes de dévastation rappellent les flash-floods de Maurice. «J’étais à Maurice pour célébrer l’Eid-Ul-Fitr et je suis rentrée lundi, juste avant les premières averses. Comme je peux travailler à domicile, je n’ai pas eu à sortir le lendemain et je disposais de toutes mes provisions. Les autorités nous avaient également informés du mauvais temps et avaient prié les gens de travailler à domicile et les enfants de suivre des cours en ligne. C’est quelque chose que j’apprécie ici, car nous étions en quelque sorte préparés à prendre des précautions.» À proximité de sa résidence : pots de fleurs détruits dans la cour, bâtiments endommagés, parapluies et canapés emportés par les fortes rafales depuis le balcon de l’immeuble avoisinant. «Les rafales de vent étaient intenses, accompagnées d’orages et d’éclairs. C’était presque comme un cyclone à Maurice, mais plus effrayant que ce que nous pouvions imaginer cette fois-ci. Mercredi, les routes n’étaient toujours pas praticables et on m’a encouragé à travailler à domicile.»
Par ailleurs, à l’aéroport international de Dubaï, les eaux avaient envahi les voies de circulation et les pistes d’atterrissage. Les arrivées et départs ont été perturbés, laissant des milliers de passagers bloqués. «Au Terminal 3, le check-in a été suspendu pendant 24 heures pour les passagers qui rejoignaient la zone locale. Ceux en transit et dans les salles d’embarquement ont été autorisés à monter à bord de l’avion. Les passagers dans la zone de contrôle ont été livrés à eux-mêmes, car aucune chambre d’hôtel n’était disponible pour les accueillir. Des passagers ne pouvaient pas non plus bénéficier d’un transport», confie A.R., Mauricien travaillant pour Emirates.
Par conséquent, une situation chaotique à gérer, ajoute-t-il. «Les passagers dormaient un peu partout dans l’aéroport, les comptoirs de contrôle étaient surchargés. Beaucoup ont perdu patience et exprimé leur colère, mais la situation était hors de contrôle pour nous tous. Le personnel et les équipages n’ont pas pu atteindre le terminal parce que la piste et les voies de circulation étaient inondées, ce qui a entraîné des retards et annulations de vols. Des avions ont été détournés vers d’autres aéroports. Les opérations aériennes reprennent lentement, mais la situation reste chaotique.»
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