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Propos inappropriés

«Cochon», «imbécile», «vermine» : ces mots de trop de Paul Bérenger

10 juillet 2025, 14:00

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«Cochon», «imbécile», «vermine» : ces mots de trop de Paul Bérenger

Paul Bérenger n’a jamais été un politicien discret. Mais ces dernières semaines, son comportement au Parlement et dans l’espace public soulève de vives critiques, y compris dans son propre camp. Ses propos jugés arrogants, insultants, voire humiliants, à des députés et journalistes alimentent un malaise grandissant, y compris au sein de l’Alliance du changement.

Tout a commencé par une déclaration sèche et méprisante à un journaliste, venu recueillir ses impressions sur les mesures du Budget 2025-2026. Plutôt que de répondre avec la hauteur attendue d’un Premier ministre suppléant, Paul Bérenger avait lancé : «Pran kritik-la, al lakaz !». Une sortie perçue comme symptomatique d’un mépris persistant envers la presse et la critique en général.

Mais les incidents ne se sont pas arrêtés là. Le 20 juin au Parlement, lors d’un débat houleux, il traite le député Adrien Duval de «cochon». Devant le tollé, il sera contraint de retirer ses propos trois jours plus tard : «I withdraw the word ‘cochon’ addressed to this member», tout en précisant qu’il ne considère pas ses mots comme non-provoqués. Quelques jours plus tard, rebelote. Le 27 juin, lors de l’examen budgétaire du ministère des Infrastructures publiques, Paul Bérenger perd à nouveau son sang-froid et lâche un «You are an imbecile» à Adrien Duval. Un échange tendu qui plongera la Chambre dans le chaos, forçant la speaker à intervenir.

Mardi 8 juillet, une nouvelle scène éclate en pleine séance. Cette fois, c’est le député Franco Quirin qui se retrouve dans le viseur de Paul Bérenger. Alors que ce dernier interpellait le ministre des Sports sur une nomination controversée, Paul Bérenger a enchaîné les remarques cinglantes : «Li pa ti politisien li… Al get toi dan laglas !», «Vermine»…». Le député Quirin n’a pas manqué de riposter, déclenchant un duel verbal aussi virulent qu’indigne de la fonction parlementaire.

Loin de faire l’unanimité, l’attitude du Premier ministre adjoint commence à irriter même dans les rangs de la majorité. Selon nos informations, un député de la majorité aurait déclaré en aparté : «Il faut que ses propres collègues du MMM lui parlent. Il nous met tous dans l’embarras. À cause de lui, on se fait insulter en ligne tous les jours.»

Si certains admirent encore sa franchise et son style intransigeant, d’autres voient aujourd’hui en Paul Bérenger un leader dont les débordements ne servent ni l’institution parlementaire, ni l’image d’un gouvernement censé incarner le renouveau. L’homme d’État qu’il fut peine à masquer, aujourd’hui, une attitude de plus en plus perçue comme condescendante et agressive. Reste à savoir si ses partenaires de l’Alliance du changement auront le courage de lui dire ce que beaucoup murmurent déjà : il est temps que Paul Bérenger se ressaisisse – pour le bien de la démocratie et pour celui de son propre héritage politique.

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