Pour tous ceux qui connaissent Dave Kissoondoyal, on ne peut qu’être choqué par sa démission de toutes les instances du MMM. Ce qu’il écrit dans sa lettre de départ est émouvant : «On Saturday, 24th August 2024, I encountered an unacceptable and distressing incident during a meeting with the leader of the MMM, who was accompanied by the General Secretary and two Assistant Secretaries of the MMM and the executive committee members of Regional No.11. Paul Bérenger, whom I have always respected, displayed outright hostility and humiliated me in front of the committee members, including my wife. Such language and behavior are not only inappropriate but unbecoming of anyone in a leadership position. No one should ever have to endure humiliation, particularly in an environment meant to foster unity and collaboration. Leadership requires treating all members with dignity and respect, regardless of their background or community.»

On pourrait facilement trouver des similitudes entre ce qu’avance Dave Kissoondoyal et ce qu’avait écrit Sheila Bunwaree dans le sillage de sa démission en date du 26 juillet 2024 : «Nous sommes à un tournant de notre histoire sociopolitique où il est le plus crucial de repenser le modèle de développement économique, de réhabiliter et réinventer notre système politique, de revoir la Constitution et de repenser notre société. Le MMM démontre une résistance aux idées novatrices et empêche toute voix alternative de surgir.»

Quand on prend ces deux extraits et que l’on y ajoute les difficultés, rencontrées hier, pour attribuer trois tickets à Rezistans ek Alternativ, on pourrait déduire que le MMM cultive un vrai problème face aux «idées novatrices» et alternatives. Dommage !

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En août 2019, des démissionnaires du MMM font état d’une mystérieuse lettre de dénonciation interne, qui fait 32 pages, et qui contient des vérités qui dérangent. L’un d’entre eux nous avait fait parvenir une copie de cette missive infecte qui ne fait pas du tout honneur à un parti politique comme le MMM, qui affirme se battre pour l’approfondissement ou l’élargissement de la démocratie à Maurice. En lisant des accusations de bas étage entre des supposés camarades de parti, par rapport, entre autres dérives, au traitement machiste accordé aux femmes, aux beuveries de certains, aux réflexes ethniques d’autres, crocs en jambe, calomnies, tromperies, passe-droits, palabres, l’on se demande comment de tels individus, aux attitudes, postures et gestes profondément antidémocratiques, peuvent prétendre travailler pour le bien commun et accélérer notre démocratisation.

Les auteurs de la lettre de 32 pages, qui flattent Reza Uteem (entre autres) et dénigrent (surtout) Ajay Gunness, prennent soin d’encenser «Jo» (ou Joanna Bérenger, la fille du leader), de même que le gendre et la belle-soeur du leader.

Dans l’opinion, les Mauves représentaient, un tant soit peu, une alternance aux dynasties politiques solidement en place. Or, le MMM est devenu peut-être pire que les autres On le redit. Si Bérenger n’a pas le courage, en raison de son âge, de se distancier de ses proches, peut-être bien que c’est à ces derniers de placer le MMM avant leurs petits intérêts personnels ou familiaux. Un geste sacrificiel qui pourrait, peut-être, stopper quelque peu l’hémorragie…