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Colosso, le retour: le poissonnier devenu chef de gang
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Colosso, le retour: le poissonnier devenu chef de gang
Dans les rues de Cité-Briqueterie, son nom inspire la crainte… Il faut dire que l’homme au passé tumultueux, tissé d’agressions et de scandales, s’est forgé une solide réputation de caïd. Il s’agit de Jimmy Marthe, plus connu sous le surnom de Colosso. Depuis son acquittement en 2018 après l’agression de Franco Jonathan Edouard, alias ‘Pablo Escobar’, après que celui-ci a fait des révélations sur un réseau de drogue à Maurice sur la chaîne française M6, Colosso était tombé dans l’oubli, échappant aux feux des projecteurs judiciaires. Mais lundi dernier, Colosso et sa carrure de colosse sont réapparus dans l’actualité. Il a semé la terreur dans un hôtel situé à Pointe-aux-Piments.
Né le 19 décembre 1977 à Batterie-Cassée, il a tracé son chemin dans l’ombre, laissant dans son sillage une traînée de violence et de controverses ; et n’a pas tardé à se faire un nom dans les fichiers de la police. Dès 2007, il a été arrêté pour avoir agressé un policier, amorçant ainsi une série de démêlés avec la justice. Mais ce n’était que le début d’une carrière criminelle qui allait prendre des proportions inquiétantes.
La première incursion notoire de Colosso dans le monde des stupéfiants s’est produite en 2008. Pris avec du Subutex, une drogue prisée à Maurice, il a été condamné à deux ans de prison. Mais la libération n’a pas été sobre ; au contraire, elle a été célébrée bruyamment avec une démonstration de force dans les rues de Plaine-Verte. Colosso, à la tête de son gang Démolition, a laissé une empreinte de peur dans la mémoire collective du quartier.
Après avoir abandonné ses études suite à un échec au Certificate of Primary Education, Colosso aurait grimpé les échelons vers la richesse en vendant du poisson et en travaillant comme chauffeur de minibus et de camionnette. Cependant, ces activités légales semblent avoir été entrelacées d’épisodes plus sombres de sa vie, laissant planer un voile de mystère sur sa véritable source de revenus et son succès en ‘affaires’.
Sa propension à la violence est indéniable, avec des agressions répétées à son actif. Ses démêlés avec la justice incluent également une condamnation à neuf ans de prison pour entente délictueuse dans une affaire de trafic de drogue liée au réseau Gro Derek. Une histoire qui a le parfum du crime organisé et qui atteste de son implication dans des cercles obscurs. D’autre part, dans son quartier, il est décrit comme ayant le cœur sur la main, étant prêt à aider ceux qui frappent à sa porte. Certains estiment même que la jalousie alimente les critiques à son encontre...
La réputation de Colosso en tant que chef de gang a ainsi atteint son apogée lors de son implication alléguée dans l’agression de ‘Pablo Escobar’ en 2013. Les médias ont rapporté qu’Escobar avait fait des révélations sur un réseau de drogue à Maurice, ce qui aurait déplu à certains. Colosso, selon la police, aurait pris les choses en main et agressé violemment Escobar. Cependant, la magistrate d’alors, Meenakshi GayanJaulimsing, a ultérieurement rayé l’accusation, soulignant l’absence de confirmation de l’agression par la victime présumée. Malgré cet acquittement, l’ombre de la controverse ne semble jamais quitter Colosso.
Récemment, le 20 novembre, il a ainsi fait une réapparition fracassante en semant la terreur dans un hôtel à Pointe-aux-Piments. Armé d’un sabre, il s’est dirigé vers la réception, clamant qu’un client lui devait une somme colossale de Rs 5 millions... Il s’est constitué prisonnier au poste de police de Trou-aux-Biches le mardi 21 novembre et a comparu devant le tribunal de Pamplemousses pour tentative de meurtre avant d’être conduit en cellule.
Décidément, le colosse aux poings loin d’être en argile n’a pas fini de faire parler de lui.
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