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Arnaud Meunier, président de la RodTrail Association
«Continuer à faire grandir le Trail de Rodrigues»
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Arnaud Meunier, président de la RodTrail Association
«Continuer à faire grandir le Trail de Rodrigues»
Arnaud Meunier, président de la RodTrail Association.
Homme passionné par la nature et le trail, Arnaud Meunier est à la tête de la RodTrail Association (RTA) depuis janvier de cette année. Considéré comme étant un travailleur infatigable, c’est lui l’homme à tout faire du trail à Rodrigues. Dans l’entretien qui suit, il nous parle de sa mission qui est de continuer à promouvoir le trail dans l’île et dont le point culminant demeure le Trail de Rodrigues, le dimanche 5 novembre prochain. «C’est un événement populaire qui s’inscrit dans la culture rodriguaise… nous devons aussi garder intactes cette ferveur et cette authenticité qui animent cette course mythique en cette période de l’année.» Pour mener à bon port son projet, il compte beaucoup sur le soutien de l’équipe qui l’entoure et de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, contribuent dans cette quête de l’excellence…
Vous êtes membre de la RodTrail Association depuis sa création en 2011 et président de cette même instance depuis janvier de cette année. En quoi consiste ce nouveau rôle ?
Le rôle de président n’est pas une tâche aussi facile que l’on puisse imaginer. Il y a beaucoup de responsabilités sur mes épaules, envers les membres du comité, la communauté des coureurs ainsi qu’envers le peuple rodriguais amoureux du trail. Il y a aussi davantage de tâches administratives. Néanmoins, je prends ce nouveau rôle avec humilité et j’espère mener l’association à la ligne d’arrivée dans deux ans, durée de mon mandat.
C’est, certes, une grosse responsabilité. Mais, vous n’êtes pas seul au sein de cette équipe dirigeante…
La RodTrail Association c’est comme une famille. Je ne suis pas, en effet, seul à bord. J’ai un comité composé de onze membres dynamiques et efficaces. Je profite de l’occasion qui m’est offerte ici pour leur adresser mes remerciements pour leur soutien et leur bonne volonté depuis le début de l’année et même avant. Sans les membres, il me serait difficile de poursuivre cette belle aventure. De plus, j’ai aussi un comité d’organisation que pour le Trail de Rodrigues, dirigé de main de maître par Aurèle André qui gère cette grande manifestation. On peut avancer avec certitude que je suis bien entouré.
On dit souvent de vous que vous êtes un travailleur infatigable. Vous êtes considéré comme l’homme à tout faire du trail à Rodrigues. D’où viennent cette énergie et cette passion pour le trail ?
Mon entourage me le dit, tous les jours, que je m’investis trop dans le trail. C’est vrai que beaucoup de fois, avec mon travail, je passe des nuits blanches afin de tout organiser. Je l’avais déjà dit dans ces mêmes colonnes l’année dernière : le trail c’est comme un enfant pour moi. Un enfant que j’ai vu grandir et qui continue à grandir. Et je suis actuellement doublement comblé car je suis papa d’un petit garçon depuis le vendredi 20 octobre.
Après 14 ans dans la marmite du trail, quel est votre bilan de l’évolution de ce sport dans l’île et surtout du Trail de Rodrigues, dont la 14ᵉ édition sera organisée le dimanche 5 novembre prochain ?
Le trail à Rodrigues a bien progressé depuis 2010. Nous avons maintenant de plus en plus d’adeptes de ce sport. Certains se donnent vraiment à fond dans cette discipline et participent régulièrement à nos différentes courses organisées au cours de l’année. Au sein de la RTA nous sommes très fiers de voir cette évolution grandissante. La cerise sur le gâteau c’est surtout quand des coureurs rodriguais représentent l’île Rodrigues ou la République de Maurice sur des courses au niveau national ou international.
Ce qui est aussi intéressant de voir c’est que le trail fait partie intégrante de la vie de beaucoup de Rodriguais maintenant. Nous voyons aussi de plus en plus des étoiles montantes chez les plus jeunes. Et le Trail de Rodrigues reste une activité que beaucoup de Rodriguais attendent chaque année et surtout en fin de saison. Depuis 2010 cette course a enregistré une belle évolution et est maintenant un événement mondialement connu.
Et justement, comment s’annonce l’édition du 5 novembre ?
L’édition 2023 s’annonce bien. Nous avons constaté un net retour des Réunionnais sur nos sentiers. Nous aurons de jolies têtes d’affiche notamment de France, de la Réunion, de Maurice, de Madagascar et surtout de Rodrigues. D’ailleurs le theme de cette édition: «Koste Zil Osean Indien». Le spectacle sera, à n’en pas douter, au rendez-vous.
Toutefois, cela n’a pas été facile d’organiser cette 14ᵉ édition, car, le même jour, il y aura des premières communions dans les différentes paroisses de l’île. Donc, il y aura moins de coureurs rodriguais sur les sentiers et cela nous affectera aussi au niveau des volontaires présents sur le parcours. Nous avons dû, cependant, trouver de nouveaux volontaires et aussi de les former dans un si peu de temps.
Et au niveau du parcours et des tracés, est-ce qu’il y a des modifications par rapport à l’année dernière ?
Chaque course a une identité qui lui est propre. Sur le Trail Hibou, nous avons ajouté 2 km. Maintenant c’est une course longue de 75 km avec 1 000+ de dénivelé et correspond à un tour de l’île qui débutera et prendra fin à la Réserve François-Leguat. Le départ sera donné à 02h30. Donc cela devient une course de 85 points.
Puis, nous aurons le Trail Perroquet qui est de 52 km, le Trail Solitaire long de 28 km ainsi que le Trail Gecko (16 km). Le Trail Tortue, en revanche, a connu un changement : le parcours a été allongé d’un kilomètre et devient une course de 7 km avec un départ au stade de la Ferme au lieu de Mt Cabris Ouest comme en 2022.
Vous avez déjà parlé d’une course de relais de 52 km sur le parcours du Trail de Rodrigues. Pensez-vous qu’à l’avenir le Trail de Rodrigues pourrait accueillir une sixième course… et cette foisci par équipes ?
Nous avons pensé à faire un relais sur le Trail de Rodrigues mais après réflexions nous avons constaté que ce sera difficile, pour le moment, d’ajouter une sixième course. A la RTA, cette année, nous avons fait une édition zéro d’un relais sur un parcours de 32 km comme test. Nous avons eu un engouement positif de la part des coureurs. Donc la RTA a intégré, dans son calendrier 2024, un relais sur le parcours du 52km qui aura lieu en février. Ce sera une course ouverte à tous, Rodriguais, Mauriciens et étrangers.
Il y a 14 ans, vous faisiez vos débuts dans l’organisation de la première édition. Quel est votre regard sur cet événement que vous avez vu grandir ?
Le Trail de Rodrigues, c’est désormais l’événement incontournable dans le calendrier sportif et touristique de l’île. C’est une épreuve que les trailers de la région et d’ailleurs ne souhaitent pas rater. Nous avons également gagné en maturité au niveau de l’organisation et il nous faudra continuer à garder intactes cette ferveur et cette authenticité qui animent cette course mythique en cette période de l’année.
Et justement, le Trail de Rodrigues permet aux trailers d’aller à la rencontre de la population rodriguaise sur tout le parcours. C’est un événement populaire qui s’inscrit dans la culture rodriguaise. De plus, le TDR aide grandement à l’économie de l’île. Nous sommes donc très heureux, au sein de la RTA, d’apporter notre pierre à l’édifice pour que l’économie rodriguaise puisse continuer à prospérer.
Quels sont vos projets d’avenir ?
D’abord, je serais là aussi longtemps qu’il le faudra pour aider à la promotion du trail dans l’île. Notre souhait, c’est de continuer à faire grandir le Trail de Rodrigues. Du reste, pour l’édition 2024, pour les 15 ans, nous aurions voulu rassembler un maximum de coureurs «élites» sur les différents parcours que nous proposons. C’est un gros défi et nous essaierons de le relever. Voilà pourquoi nous avons aussi besoin du soutien de tout un chacun pour nous aider dans cette belle aventure qu’est le Trail de Rodrigues.
Le mot de la fin…
La RodTrail Association voudrait remercier nos différents sponsors pour leur soutien dans l’organisation du Trail de Rodrigues et je voudrais aussi par la même occasion faire une demande auprès des différentes entreprises de Maurice et de Rodrigues pour nous soutenir davantage dans cette quête de l’excellence.
Un grand merci aussi à tous les bénévoles qui seront présents depuis très tôt le 5 novembre. Merci aux membres de la RTA et au comité organisateur du TDR. Un grand merci à Aurèle André qui sera le coordinateur de cette 14e édition et surtout comment ne pas souligner le soutien inégalable de l’Assemblée régionale de Rodrigues et de nos fidèles partenaires…
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Une distinction qui arrive à point nommé
A 43 ans, Arnaud Meunier, «Operation Manager» à la Réserve François-Leguat, a reçu, le jeudi 12 octobre, une distinction pour son dévouement à la cause environnementale et conservatrice. Sa contribution dans le domaine de la conservation des plantes et des animaux de Rodrigues ne date pas d’hier. Cela fait plus de 25 ans maintenant qu’il se dévoue pour cette cause qui est devenue sa passion.
«Je suis très reconnaissant envers les dirigeants de l’Assemblée régionale de Rodrigues d’avoir reconnu mon travail. Je voudrais passer un message aux jeunes, travailler dans la nature a un avenir certains dans l’île. J’encourage plus de jeunes comme moi à s’impliquer davantage dans la conservation en général. Nous avons besoin de vous. Rodrigues a besoin de vous.»
D’ailleurs, c’est depuis son très jeune âge qu’Arnaud Meunier s’est engagé dans la nature. «Avec les enfants de mon village on partait explorer les forêts et les sentiers de Rodrigues. Puis j’ai rejoint le programme du Duke of Edinburg Award et j’étais dans le premier batch à avoir reçu la Gold Medal. Depuis, ma vie a changé avec ce parcours. J’ai appris à me débrouiller en pleine nature, à apprendre l’informatique, le sport et beaucoup de choses encore», devait-il se remémorer.
Au collège, il a fait son projet d’examen avec la Mauritian Wildlife Foundation sur le thème des oiseaux endémiques de Rodrigues et une partie des espèces d’oiseaux de l’île Maurice. «Cela m’a permis de rencontrer des gens formidables à Maurice, comme Danielle Florens, le Dr France Staub, Jean-Claude Sevathian qui m’a emmené dans les forêts de Maurice à chacune de mes visites. A Rodrigues j’ai eu aussi la chance de travailler avec Colin Parbery sur mon projet», dira-t-il.
A la fin de sa scolarité secondaire, il a commencé un cours en informatique quand la MauritianWildlife Foundation (MWF) lui a proposé un travail. «Je n’ai pas hésité à dire oui. J’ai donc débuté en mars 1998. Et pendant huit ans j’ai eu la chance de participer à la conservation de la forêt de Grande Montagne et d’Anse Quitor plus précisément. J’ai eu la chance pendant ces années-là de partir suivre une formation au Royal Botanical Garden de Kew en Angleterre et aussi de travailler sur plusieurs sites de la MWF à Maurice, dont l’île Ronde. J’ai eu pendant ces 8 ans la chance de travailler avec Richard Payendee qui était mon mentor. Il nous a transmis sa passion pour les plantes», relate-t-il avec passion.
En 2004, la compagnie François-Leguat a commencé à travailler sur le projet de la Réserve à Anse Quitor. La MWF avait eu le contrat pour produire les plantes. «Donc j’ai été appelé à travailler sur ce projet. C’est donc en toute logique qu’on m’a proposé par la suite d’intégrer l’équipe. Moi qui aime les défis, je n’ai pas hésité à dire encore une fois… oui.»
Donc depuis septembre 2005, Arnaud Meunier a poursuivi sa passion. 18 ans après, il est plus que satisfait du travail accompli. «Aujourd’hui la réserve compte plus de 300 000 arbres. La réserve fait aussi la conservation de trois espèces de tortues terrestres. J’ai eu la chance d’être le premier à débarquer une tortue en 2006 quand la réserve a réintroduit des tortues à Rodrigues pour remplacer nos tortues disparues. La Reserve François-Leguat a aussi mis sur pied une association pour la conservation des tortues marines, dont je suis un membre fondateur. Je suis aussi membre du Groupe de spécialistes des Plantes des îles Mascareignes et membre du Rodrigues Climate change Committee», devait ajouter Arnaud Meunier.
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