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«Missie Moustass Leaks»
Conversations téléphoniques: Kobita Jugnauth ciblée
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«Missie Moustass Leaks»
Conversations téléphoniques: Kobita Jugnauth ciblée
Depuis mercredi, une série de bandes sonores de «Missie Moustass» circulent et dans lesquelles la voix attribuée à Kobita Jugnauth et à d’autres proches du pouvoir, notamment Sarah Currimjee, conseillère au bureau du Premier ministre (PMO), et à Ken Arian, ancien conseiller du Premier ministre, révèlent des échanges compromettants sur des nominations au sein de diverses institutions publiques. Ces révélations soulignent une possible influence de Kobita Jugnauth dans la prise de décisions importantes, y compris les nominations au Mauritius Institute of Education (MIE), à la Hindi Speaking Union et à l’Urdu Speaking Union.
Les enregistrements révèlent des discussions sur les personnes à nommer à des postes clés, avec des critères principalement fondés sur l’affiliation politique au Mouvement socialiste militant (MSM) et non sur les compétences ou qualifications des candidats. Les candidats qui ne partagent pas l’orientation politique du MSM, en particulier ceux supposés proches du Parti travailliste ou du MMM, sont écartés d’office, indépendamment de leurs qualifications.
«Dir PM ki’nn deside»
Bien qu’il semble que la nomination des candidats soit influencée par des figures politiques, c’est Kobita Jugnauth qui aurait le dernier mot. Dans une conversation avec Sheela Curpen, elle aurait annulé la candida- ture d’une personne proposée par l’Attorney General, Maneesh Gobin, suspectant ce dernier d’avoir obtenu le soutien d’un proche au conseil de l’institution. Un autre candidat suggéré par Ivan Collendavelloo aurait été écarté après son intervention, Kobita Jugnauth insistant auprès de son époux pour qu’il intervienne fermement. «Tu dois être ferme sur ce point. Si Ivan a déjà fait la nomination, il doit la retirer.» Elle aurait également demandé au Premier ministre (PM) de ne plus accepter de nominations sans une approbation préalable, précisant que ce processus passerait par un comité, apparem- ment composé d’elle et de Sarah Currimjee.
Les nouvelles bandes sonores diffusées par Missie Moustass, jeudi, révèlent d’autres échanges préoccupants l’impliquant dans plusieurs domaines de la gestion et de l’administration du pays. Ces enregistrements montrent que Kobita Jugnauth semble exer- cer une influence considérable, jouant un rôle clé dans divers aspects de la gouvernance. Elle serait impliquée dans des décisions déli- cates telles que l’annulation de la licence de Planet FM, l’attribution de contrats publics, la surveillance de certains projets aquacoles, ce qui soulève des interrogations sur l’étendue de son pouvoir dans les affaires publiques. Un point particulièrement inquiétant émerge de ces enregistrements. Une conversation suggère qu’une entreprise, Edmond Security, aurait versé une somme de Rs 200 000 à Kobita Jugnauth. Dans un enregistrement antérieur, une voix identifiée comme étant celle de Kobita Jugnauth interférerait auprès de Ken Arian afin qu’Edmond Security obtienne un contrat.
Maradiva and Sands
Dans une conversation, Kobita Jugnauth informe son époux, Pravind Jugnauth, qu’un projet de fish farming serait approuvé dans les prochains Cabinet Papers. Surpris, le Premier ministre précise que ce projet a déjà été validé par le ministère concerné. Kobita Jugnauth persiste, affirmant que des structures ont été installées dans le lagon près de Maradiva et Sands, hôtels de sa famille, et que c’est un eyesore, ce que le PM semble ne pas savoir. Elle lui propose d’aller vérifier lors d’un week-end et de «put on hold» si cela est évoqué au cabinet. Le PM promet de s’en occuper.
Annuler un tender
Dans d’autres enregistrements, les voix attribuées à Kobita Jugnauth et Ken Arian discutent de la procédure d’appel d’offres, abordant la possibilité de revoir ou d’annuler le tender pour un certain Sachin. Elle insiste sur la nécessité de justifier toute révision pour éviter toute suspicion. Dans une autre conversation avec Sheela Curpen, elle est informée qu’une enveloppe de Rs 200 000 a été laissée par Sachin et Kobita Jugnauth recommande à ce qu’elle soit remise à son époux, le PM. Elles évoquent aussi des promotions de policiers en cours et Sheela Curpen mentionne des noms à vérifier.
«Pou ki DPP oblize step down»
Dans un autre enregistrement, une voix attribuée à Kobita Jugnauth converse avec Ken Arian, qui lui demande de voir avec le directeur de la MCB, Anooj Ramsurrun, afin de trou- ver une manière de mettre en lumière l’ancien Directeur des Poursuites Publiques, Satyajit Boolell. «Par exemple, une semaine, il peut mettre l’accent sur l’affaire Sun Tan et une autre semaine sur les accidents de la route. C’est une affaire imporimportante, il faut faire en sorte que cela devienne insoutenable pour lui, au point qu’il soit obligé de démissionner », explique-t-elle. Ken Arian approuve et ajoute que cela fera partie de l’agenda.
Vishal Shibchurn
Dans une autre bande sonore dont la voix est attribuée à Kobita Jugnauth, elle parle à son époux d’une affaire impliquant Vishal Shibchurn. «Tu connais cette affaire où un garçon musulman a été battu et ils ont accusé Vishal Shibchurn, ainsi que le DCP Ramsurrun», lui demande-t-elle. Pravind Jugnauth, apparemment entouré de personnes et ne pouvant pas répondre longuement, acquiesce. Elle lui donne plus de détails sur la victime, mentionnant un cas d’incitation à la haine, mais précise qu’aucune accusation provisoire n’a été déposée. «Jangi veut déposer des charges provisoires contreVishal Shibchurn», poursuit-elle, en consultant des documents. «D’accord, mais il faut que cela soit fait pour tout le monde», répond Pravind Jugnauth. Sa femme insiste : «Enn parti li pa pe tous ditou. si li pa pe tous bann-la li pa kapav tous li osi. To bizin donn li instriksion dir li pena pou met provisional lor person…» D’ailleurs, le PM s’est exécuté auprès d’Hemant Jangi.
Kobita Jugnauth semble aussi préoccupée par l’affaire de Simla Kistnen. Dans une conversation avec l’ex-speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, elle cherche à savoir si un document signé par Simla Kistnen, attestant qu’elle était la secrétaire de circonscription de Yogida Sawminaden, existe. Phokeer répond qu’il n’y en a pas.
«Bann pelrin la so*»**
Outre ses ingérences dans les affaires gouvernementales, Kobita Jugnauth aurait également critiqué des personnalités de son entourage. Dans un autre enregistrement, elle qualifie l’avouée Saya Ragavoodoo de «fa******»* et dans une conversation avec Pravind Jugnauth, elle parle des pèlerinages à Grand-Bassin, mentionnant qu’il faut annuler toutes les fonctions organisées par certaines associations culturelles. «Sori mo pe deranz twa Douk, depi 1er tan babaji avek bann sosiokiltirel la, li pe propoz ki zot kansel tou zot bann fonksion pou don lexanp. Paski bann lezot pelrin la san konpran sovaz net», dit-elle.
Dans un autre enregistrement, elle informe Sally (Sarah Currimjee) qu’elle a signalé à Pravind Jugnauth que la Public Service Commission allait nommer un nouveau Deputy Financial Secretary. Elle mentionne deux candidats : Soondrum et Aucharaz, en précisant qu’Aucharaz est plus discret et compétent. «Demande discrètement à propos de sa caste. Si li maraz, forget it pa met li», dit-elle.
Kobita Jugnauth évoque également un concert au Château de Labourdonnais, où elle affirme que certains artistes d’une ethnie ont scandé «BLD» et que Bruneau Laurette y était présent. «Les artistes de ce genre n’ont même pas d’argent pour payer le Château de Labourdonnais.» La voix attribuée au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, répond par l’affirmative. Enfin, Kobita Jugnauth critique la situation dans laquelle l’hymne national a été interprété, soulignant que ces artistes n’avaient pas le droit de le chanter n’importe où. «Zordi kuma dir lim nasional inn vin zis pou **** (NdlR : cette ethnie précise)», déclare-t-elle, exprimant son mécontentement face à la situation.
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