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Mort suspecte de Kanakiah

Coup d’envoi de l’enquête judiciaire trois ans après, 43 témoins à auditionner

20 septembre 2023, 17:00

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Coup d’envoi de l’enquête judiciaire trois ans après, 43 témoins à auditionner

Mᵉ Rama Valayden a hier donné quelques explications à la presse après la première audience.

C’est la magistrate Ameerah Dhunoo qui préside cette enquête judiciaire qui vise à déterminer les circonstances dans lesquelles est décédé Pravin Kanakiah : par accident, suicide ou homicide. Et s’il apparaît au cours de l’enquête que la victime serait morte par homicide, il faudrait déterminer la cause exacte et lancer des pistes sur le ou les responsables.

Le corps de l’ex «Procurement Officer» de 37 ans du ministère de la Santé, Pravin Kanakiah avait été retrouvé à Roche-qui-Pleure, le 11 décembre 2020.Le décès est dû à une hémorragie intracrânienne aiguë probablement causée par le choc d’une chute. Ou par des coups portés par un objet contondant, comme l’avait estimé Mᵉ Rama Valayden qui représente la famille Kanakiah et qui avait mené sa propre enquête

Hier, au tribunal de Souillac, lors du premier jour des audiences de l’enquête judiciaire, ce sont les trois policiers qui s’étaient rendus en premier sur le site de la découverte du corps de Pravin Kanakiah à Roche-qui-Pleure, tout près de la plage de Gris-Gris, qui ont été entendus. On apprenait ainsi de la bouche de l’inspecteur Rughoonundun que lorsqu’il s’y était rendu pour prendre des photos, le corps avait déjà été hélitreuillé de la plage où le pêcheur Danand Raj Ruttoo, qui avait découvert le corps, l’avait ramené avec l’aide d’un ex-membre de la National Coast Guard (NCG), Manoj Kissoon. Mᵉ Rama Valayden dira, à une question de la presse, qu’à première vue, il n’y avait rien de suspect que l’hélicoptère de la police ait déjà enlevé le corps de la plage pour le déposer en haut de la falaise, où les photographes de la police avaient alors pris des photos. À noter qu’un photographe de la police s’était rendu sur la plage, au pied de la falaise, pour prendre une photo du lieu, et non pas du corps, comme indiqué par le constable Kissondoyal qui figure d’ailleurs sur la photo.

Danand Raj Ruttoo.jpg Danand Raj Ruttoo, le pêcheur qui a découvert le corps de Pravin Kanakiah en mer le 11 décembre 2020.

Mᵉ Rama Valayden souligne cependant qu’il est toujours préférable de prendre les premières photos avant toute manipulation, cela, «pour que, par exemple, des marques ne soient pas faites sur le corps qui pourraient être mal interprétées comme des blessures».

Déjà des oublis et des «pa koné»…

Manoj Kissoon.jpg Manoj Kissoon, l’ex-membre de la NCG qui avait aidé le pêcheur à sortir le corps de l’eau pour le déposer sur la plage.

Après l’interrogatoire de l’inspecteur Rughoonundun et du constable George (qui était resté près du cadavre pour le surveiller) par Mᵉ Damodar Bissessur du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), cela été au tour de Me Rama Valayden de faire les interrogatoires. Et l’on apprend que ces policiers ne se souviennent pas de l’heure exacte à laquelle la station de Souillac avait été informée de la découverte du corps. Les policiers ont également déclaré ne pas être au courant de l’identité de celui ou celle qui a sollicité l’intervention de l’hélicoptère sur les lieux. Les policiers interrogés par Mᵉ Valayden reconnaissent ne pas non plus savoir qu’il y a deux postes de caméras Safe City dans la ruelle menant à la Roche-qui-Pleure et qui mène aussi à la demeure d’une VVIP. Est confirmé en revanche le fait que Pravin Kanakiah était torse nu, portait une seule chaussure et avait la ceinture bien serrée.

Lors de l’interrogatoire par le représentant du bureau du DPP du troisième témoin, hier, le constable Ruttun, on a appris que la veuve de Pravin Kanakiah, Reshmee, avait bien porté le corps de son ex-mari, après la contre-autopsie effectuée par le Dr Satish Boolell, à la station de Plaine-Magnien au lieu d’aller au cimetière. Mais c’était parce que, dans un moment de souffrance et de faiblesse, elle avait déclaré ne pas reconnaître son mari. Mᵉ Rama Valayden expliquera aux journalistes que c’est compréhensible vu l’état du corps qui était presque méconnaissable après quelque 12 heures passées dans l’eau et sous le soleil. L’avocat de la famille Kanakiah, qui est assisté de Mᵉ Anoup Goodary, soulignera enfin qu’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions de cette affaire vu qu’il y a en tout 43 témoins à auditionner. La prochaine audience aura lieu le vendredi 6 octobre à 13 h 30 au même tribunal.