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Dialyse
Covid-19 et décès : l’hôpital de Souillac reste aux premières loges
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Covid-19 et décès : l’hôpital de Souillac reste aux premières loges
(De g. à dr.) Didier Lesage, Bose Soonarane, et les membres de l’association, Prem Taulloo et P. Opeegadoo, lors de la rencontre avec la presse hier, à Port-Louis.
Le département de dialyse de l’hôpital de Souillac est une fois de plus au centre des critiques; une situation qui perdure depuis la pandémie de Covid-19. Les causes des décès survenus trois ans après l’épidémie de 2021 suscitent toujours de vives discussions et les récents décès de patients au cours des deux derniers mois ont été abordés lors d’une conférence de presse à Port-Louis. Pour Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patient’s Association, il est impératif de clarifier la situation et d’agir avec transparence.
La famille et les proches des 11 patients décédés à l’hôpital de Souillac en 2021 restent dans l’attente de la conclusion des nombreux rapports entrepris. Ils réclament la vérité tant promise par le ministère de la Santé. Bien qu’un Fact Finding Committee ait été mis sur pied, le rapport n’a pas été communiqué aux familles, laissant présager qu’il serait accablant. Dans une tentative de fournir un certain espoir, le ministère a renvoyé l’affaire au Medical Negligence Standing Committee, mais le rapport de cette enquête n’a jamais été rendu public. Avec la publication de ces rapports, les familles et l’association auraient pu envisager une action en justice contre le ministère. Cependant, le délai de deux ans étant dépassé, il est désormais trop tard pour agir en justice, comme l’a déploré le secrétaire de l’association.
Bose Soonarane est revenu sur l’espoir que l’enquête menée par le Medical Council aurait pu apporter aux familles. «Vers septembre, certains proches ont déposé des plaintes, mais sans aucune explication, tout s’est arrêté en cours de route», a-t-il expliqué. Un sentiment de colère persiste parmi les familles qui envisagent d’organiser une marche pacifique. Le secrétaire de la Renal Disease Patient’s Association a également rendu public certains chiffres qui suscitent des interrogations. «En 2016, nous avons enregistré 67 décès de patients dialysés. En 2017, ce chiffre est tombé à 62. En 2018, il était de 58, et en 2020, il est passé à 45. En revanche, en 2021, le nombre de décès est monté à 145. Le ministère n’a jamais mentionné que ces patients sont décédés du Covid, mais simplement des suites de comorbidités. Ce chiffre de 2021 interpelle plus d’un, d’autant plus que les chiffres actuels sont revenus à la normale, autour de 60,» a-t-il souligné.
Un autre sujet soulevé lors de cette rencontre concerne le nombre récent de décès de patients à l’hôpital de Souillac. Didier Lesage, un patient de cet établissement, a rappelé qu’après la découverte que l’eau utilisée lors de la dialyse était «impropre» plusieurs patients se sont sentis mal et cinq en sont même décédés. Bien que le ministère de la Santé ait tenté de rassurer lors de cette situation en prélevant des échantillons pour analyse et en nettoyant les machines, cela ne suffit pas à rassurer certains patients, comme l’a laissé entendre Didier Lesage. De son côté, Bose Soonarane a insisté pour connaître les résultats obtenus entre le prélèvement de l’eau et le moment où ces résultats ont été connus. «Qu’est-il arrivé entre ces deux moments ? Est-ce que cette eau était contaminée ou non ?», a-t-il questionné.
Le secrétaire de la Renal Disease Patient’s Association a demandé que chaque produit et l’eau eau utilisés lors des séances de dialyse soient clairement communiqués par écrit aux patients afin qu’ils soient informés de ce qui se passe réellement. Face au nombre croissant de personnes nécessitant une dialyse, il a également demandé au ministère de la Santé de recruter davantage de néphrologues «afin que ces personnes puissent vivre une vie sereine». Il a exprimé sa satisfaction quant au traitement des patients dans d’autres institutions offrant la dialyse. «Cependant, il serait judicieux qu’un néphrologue soit posté à Souillac en permanence. Ainsi, les patients n’auraient pas à attendre jusqu’à tard dans la nuit pour que le médecin vienne les voir de Rose-Belle.» Il a dit espérer que ces demandes seront prises en considération.
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