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Mars 2020-mars 2024
Covid-19: Quatre ans après le «lockdown»
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Mars 2020-mars 2024
Covid-19: Quatre ans après le «lockdown»
Maurice, New York, Paris… le temps s’est arrêté pendant le «lockdown» quasi-planétaire de 2020.
La semaine écoulée marquait le quatrième anniversaire du premier confinement imposé dans le pays en raison du Covid-19. Alors que la planète entière était à l’arrêt, on se souvient que Maurice a enregistré ses trois premiers cas positifs au Covid-19 le 18 mars 2020, et a fermé ses frontières à tous les vols commerciaux à partir du 19 mars. C’est tard dans la soirée, à cette date, que le Premier ministre Pravind Jugnauth annonçait à la MBC que le pays entamerait un «lockdown» total à partir du 20 mars à 6 heures du matin. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, la vie a repris son cours normal, mais le risque d’attraper le virus reste omniprésent... Et les séquelles, surtout économiques, sont toujours là.
Peut-on dire que le Covid-19 est derrière nous ? Oui, à en croire la majorité des Mauriciens. Bien que le coût de la vie ait considérablement augmenté en conséquence, le quotidien a repris son cours avec tous les secteurs d’activité fonctionnant à plein régime, et le secteur de la santé se préoccupant désormais davantage des patients atteints de dengue que de ceux souffrant du Covid-19.
Selon le Dr Vasantrao Gujadhur – brosseur de «Coco vides» qui a acquis une notoriété certaine pendant la pandémie en tant qu’ancien directeur des services de santé publique – cependant le Covid-19, devenu endémique, comporte toujours des risques, notamment en ce qui concerne les contaminations et la sévérité de la maladie chez certains patients, tels que ceux ayant une faible immunité, ceux souffrant de comorbidités ou encore les personnes âgées. «Mais ce qui est encourageant et rassurant, c’est que le variant actuellement présent n’est pas très virulent», ajoute-t-il.
Et alors que comme à chaque fois durant cette période de l’année, la dengue vole la vedette, selon plusieurs sources, ces derniers temps, un nombre croissant de personnes se présentent dans les établissements de santé avec de fortes fièvres. Cependant, aucune information n’a filtré sur «cette maladie» pour le moment, explique-t-on. Pourrait-il s’agir d’une nouvelle forme du Covid-19 ? Toujours selon le Dr Gujadhur, il est vrai que certaines personnes souffrent actuellement de fortes fièvres, mais il ne faut pas paniquer. Il mentionne que dans certains cas, les patients souffrent de dengue mais présentent un résultat négatif au test rapide. «Il est important d’interpréter correctement ces tests. Je suis d’avis qu’il est nécessaire de revoir le protocole en cas de dengue. Si une personne présente une forte fièvre et des symptômes correspondants, il est préférable de privilégier les tests PCR pour obtenir une certitude, plutôt que de renvoyer les patients chez eux.»
Concernant le Covid-19, il convient de se rappeler que la pandémie a mis la plupart des pays, y compris Maurice, en confinement, impactant directement l’économie, le tourisme et de nombreux autres secteurs, qui étaient totalement à l’arrêt. À Maurice, on déplore également plus d’un millier de décès liés directement au Covid-19 (NdlR, 1 051 décès selon le site worldometer). Cependant, il convient de souligner que selon certaines sources hospitalières, le nombre réel de décès liés au Covid-19 pourrait être beaucoup plus élevé, car plusieurs patients sont décédés tout en étant positifs au Covid-19, mais la cause principale de leur décès a été attribuée à d’autres maladies, soit des «comorbidités». Parmi eux, les tragiques destins des patients dialysés de l’hôpital de Souillac...
Outre les tendances sur TikTok pendant les confinements de 2020 et 2021, la fermeture des écoles et l’avènement du télétravail pour la plupart des salariés, le Covid-19 a également été associé à des scandales à Maurice. Parmi eux, celui sur l’achat de médicaments en 2020 via l’Emergency Procurement, ou encore le scandale de Pack & Blister, qui n’était pas enregistré auprès du Registrar of Companies alors qu’il avait décroché deux contrats, dont l’un pour fournir cinq millions de masques chirurgicaux, un million de masques N95, 100 000 équipements de protection et 50 respirateurs artificiels. Ces machines, qui ne répondaient pas aux normes, ont depuis été renvoyées à la firme espagnole par voie maritime, selon Kailesh Jagutpal.
Pendant l’enquête judiciaire sur la mort de Kistnen, ex-agent du MSM, des révélations sur les dessous des Emergency Procurement Procedures ont de nouveau été faites, notamment concernant Bo Digital, qui avait décroché cinq contrats d’un montant total de Rs 309 millions pendant le confinement. En outre, il y a eu l’affaire de Molnupiravir. En décembre 2021, Xavier-Luc Duval a révélé au Parlement que le ministère de la Santé avait commandé 999 000 comprimés de Molnupiravir au prix de Rs 79,90 par pilule, alors que la veille, 800 000 comprimés du même médicament avaient été commandés au prix de Rs 9,90.
D’une façon ou d’une autre, le Covid aura laissé des ‘blessures’ physiques, émotionnelles, économiques, que le monde entier n’est pas près d’oublier.
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