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Palmar
Craintes d’une déviation de la route côtière
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Palmar
Craintes d’une déviation de la route côtière
Ce terrain de l’Etat compte également plusieurs zones humides, près de la plage
«C’est bien que le développement se fasse dans cette région, mais à condition que notre plage reste intacte et que nous puissions y accéder», dit M.A., retraitée et habitante des environs, la plage de Palmar étant son lieu de balade habituel l’après-midi. Avec un projet hôtelier et immobilier sur 238 arpents et 10 perches de terrain face à la plage publique, des questions sur les implications écologiques et pour la plage publique se posent déjà. Le lieu abrite aussi plusieurs zones humides, outre l’ancien site de la station d’élevage, identifié par le ministère du Logement, de l’Aménagement du territoire et du Tourisme pour ce développement.
«Je viens ici au lieu d’aller à Belle-Mare, qui est bondée et dont l’espace est limité, après la construction de plusieurs hôtels. S’ils réalisent un projet en face de cette plage maintenant, même si c’est de l’autre côté de la route, continuerons-nous à y avoir accès ?» demande M. A, qui se dit sceptique. *«Dans beaucoup d’endroits, lorsqu’ils ont construit des hôtels, ils ont dévié la route publique de la plage vers l’arrière de leurs hôtels, de sorte que l’accès nous est automatiquement interdit et qu’ils ont un terrain pieds dans l’eau, uniquement pour leurs résidents. C’est une pratique courante et je suis certain qu’ils feront de même ici. Quels promoteurs investiraient dans un projet de grande envergure pour se retrouver de l’autre côté de la route ? D’autant plus que celle-ci est étroite ?» Plusieurs autres personnes interrogées disent ne pas être au courant de ce plan directeur. Leur seule préoccupation, c’est que l’accès à la plage ne soit pas perturbé par ce projet.
En face et le long du terrain de l’État désigné à ce projet, les travaux de construction pour l’approvisionnement en eau sont déjà en cours.
Hier, la plage publique bourdonnait d’activité. Le long du terrain de l’État destiné à ce projet, les travaux d’adduction d’eau sont en cours jusqu’à la fin de Palmar qui abrite d’autres résidences et villas. «Nous nettoyons les espaces où les câbles à fibre optique peuvent passer et avons déjà installé des conduits d’eau et des valves», indique un travailleur. Non loin de là, le gérant d’un commerce affirme que ces travaux sont en cours depuis quelque temps mais il n’est pas au courant du projet hôtelier. Nous avons sollicité la Central Water Authority (CWA) à cet effet mais à l’heure où nous mettions sous presse, une réponse était toujours attendue.
Implications écologiques
Par ailleurs, ce terrain compte plusieurs zones humides à quelques pas de la plage entre des arbres touffus. Le député Osman Mahomed, qui a également visité les lieux, continue de soulever des questions sur le profil des promoteurs ayant exprimé leur intérêt, la valeur ajoutée pour notre économie et ses implications en matière d’environnement et d’utilité publique. «On ne peut pas s’opposer au développement. Mais il doit y avoir une manière appropriée de le faire. Cependant, je réitère qu’une zone tampon de 30 mètres pour construire à partir des zones humides reste insuffisante. En outre, comme c’est un terrain de l’État, nous devons réfléchir à la manière dont les utilités publiques seront gérées.» Rappelons qu’en janvier 2023, face à la pénurie d’eau, les habitants de l’Est se sont trouvés en difficulté et les hôtels à Palmar ont dû acheter de l’eau en outsourcing des camionsciternes de la CWA.
Certains ne sont pas au courant du projet hôtelier, mais estiment néanmoins que ces travaux en cours sont des indications d’un développement majeur à venir dans la région
Osman Mahomed, ingénieur et responsable du dossier logement et aménagement du territoire au Parti travailliste, dit suivre ce dossier de près, et se demande si «… dans de telles situations à l’avenir, l’approvisionnement en eau, par exemple, sera-t-il effectué pour répondre à la demande d’un projet d’une telle ampleur au détriment d’autres habitants ou activités». Quid de la Traffic Impact Assessment ? Y aura-t-il une déviation de la route avec un impact sur l’accès à la plage publique ? «Si le chemin est maintenu et que les gens peuvent accéder à la plage, ce sera une bonne chose (…) Il est également impératif de savoir si le projet a fait l’objet d’une Strategic Environment Assessment, qui nécessite des consultations avec des parties prenantes avant la finalisation du plan directeur utilisé à des fins d’investissement…», explique le député, qui affirme qu’il abordera ce sujet au Parlement très bientôt.
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