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Production agricole
Cultiver l’avenir : entre espoir et doutes pour les planteurs
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Production agricole
Cultiver l’avenir : entre espoir et doutes pour les planteurs

Le Budget 2025-26 a mis résolument l’accent sur une agriculture innovante et résiliente. Parmi les mesures phares figure la mise en place d’un Food Resilience Scheme, destiné à encourager la culture en environnement contrôlé. Cette provision budgétaire englobe l’agriculture verticale, les techniques de culture intérieure à climat contrôlé, ainsi que la production moderne de semences et d’engrais. Mais sur le terrain, la réalité est plus nuancée. Les producteurs, confrontés à de multiples difficultés, espéraient des réponses concrètes. Si une enveloppe de Rs 800 millions a bien été annoncée pour soutenir les agriculteurs à travers divers programmes d’aide, plusieurs zones d’ombre subsistent.
«L’annonce est prometteuse, mais nous attendons de savoir comment cet argent sera utilisé concrètement pour soutenir les planteurs», souligne Kreepalloo Sunghoon (photo), président de la Small Planters Association. Si l’innovation technologique est au cœur de la stratégie gouvernementale, les agriculteurs rappellent que l’accès à l’eau reste un enjeu fondamental. «Nous sommes restés sur notre faim concernant les mesures pour la fourniture d’eau aux planteurs. La sécheresse peut durer plusieurs mois. Sans eau, aucune innovation n’est possible», déplore le porte-parole des planteurs. Selon lui, les effets du changement climatique vont s’intensifier, menaçant directement la viabilité des cultures. Certaines plantations ont déjà été abandonnées par manque de ressources.
Le Budget prévoit aussi d’élargir la base de données foncières de Landscope pour en faire un marché numérique de terres agricoles, dans l’objectif de renforcer la sécurité alimentaire. Toutefois, la Small Planters Association réitère sa proposition de clusters agricoles : des zones regroupant 400 à 500 arpents de terres avec des infrastructures partagées, pour assurer une production mieux encadrée et plus régulière.
Autre préoccupation majeure : le manque de main-d’œuvre. «Les planteurs vieillissent, les jeunes ne s’intéressent plus à ce métier, et les terrains en friche se multiplient. Même avec des travailleurs étrangers, le problème n’est pas entièrement résolu. Il faut investir davantage dans la mécanisation», plaide Kreepalloo Sunghoon. Il estime qu’un changement de modèle est indispensable pour redonner un souffle nouveau à la production locale.
Le gouvernement ambitionne également de faciliter l’accès à l’intelligence artificielle (IA) pour les petits et moyens producteurs afin de moderniser les exploitations agricoles et produire une alimentation plus sûre dans une optique de souveraineté alimentaire. «C’est une ambition louable. Mais l’IA demande des investissements importants et une stratégie à long terme. Il faudra savoir comment cela sera mis en œuvre».
Finalement, la transformation des excédents agricoles est, selon lui, un maillon encore trop faible de la chaîne de valeur locale. «Il faut encourager la création d’unités de transformation – surgelés ou conserves – pour éviter les pertes lors des périodes critiques comme les cyclones ou les sécheresses. Il faut aussi renforcer les capacités de stockage avec des équipements modernes», soutient Kreepalloo Sunghoon. Il souligne également la nécessité d’investir dans la recherche agricole, notamment pour lutter contre les maladies qui affectent les cultures afin d’assurer une agriculture durable sur le long terme.
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