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Umyad Ebrahim
Dans les pas d’un présumé serial killer
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Umyad Ebrahim
Dans les pas d’un présumé serial killer
Dans cette rubrique hebdomadaire, nous revenons sur des disparitions, des faits divers ou des crimes qui ont été perpétrés il y a plusieurs semaines, mois, années… Des drames qui ont marqué les esprits et qui ont bouleversé des vies à tout jamais…
Ses nouvelles révelations’ ont une fois de plus provoqué une onde de choc, d’incrédulité. Umyad Ebrahim, personnage renfermé et mystérieux, avait déjà créé l’effroi en 2021, lorsque les corps de deux femmes avaient été retrouvés dans un verger de litchis à Mare-d’Albert où il occupait une petite maison de fortune. En moins de 24 heures fin mai à cette époque, un effroyable scénario s’est joué sur place avec la découverte des deux cadavres déterrés dans ce verger sis à Fabric Lane. Les victimes, Bibi Zahira Ramputh, 40 ans, la concubine d’Ebrahim, et Hema Coonjobeeharry, 40 ans, dont la nature de la relation avec le suspect reste floue, auraient été ‘appâtées’ par ce dernier via les réseaux sociaux….
Lors de son interrogatoire, Umyad a avoué le meurtre d’Hema Coonjobeeharry, survenu deux jours après la visite de celle-ci chez lui le 10 mai. L’autopsie indique qu’elle est décédée des suites d’une asphyxie par étouffement. En ce qui concerne Zahira Ramputh, originaire de Vallée-Pitot, le suspect prétend qu’elle se serait suicidée en avalant du poison. Avant cela, en mars 2020, Zahira Ramputh avait quitté sa famille pour vivre avec un homme à Vallée-des-Prêtres, mettant fin à leur relation quelques mois plus tard. Les proches de Zahira avaient signalé sa disparition en janvier 2021, mais les recherches n’avaient progressé que plus tard. Finalement, dans une déclaration, l’homme de Vallée-desPrêtres avait indiqué avoir reçu un appel d’Umyad Ebrahim le 18 décembre 2020, lui demandant de ne plus chercher à prendre contact avec Zahira Ramputh car elle vivait désormais avec lui... Bibi Zahira Ramputh et Hema Coonjobeeharry.
La santé mentale d’Ebrahim est bien entendu au cœur de ses affaires, et il avait même été admis à l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard le 20 mai pour dépression... Quelques jours seulement avant les découvertes macabres. Il avait déjà suivi un traitement à l’hôpital psychiatrique en 2017. C’est d’ailleurs lors de cette hospitalisation que les pièces du puzzle ont commencé à s’assembler. Les médecins ayant appris à la famille d’Umyad Ebrahim qu’il répétait sans cesse que sa compagne était décédée. Elle a alors fait le lien avec la disparition de celle-ci. Les forces de l’ordre, accompagnées de deux Nursing Officers, ont conduit Ebrahim sur les lieux du crime, soit le verger, confirmant l’emplacement du premier cadavre et révélant l’existence d’une deuxième victime enterrée à quelques mètres.
Puis, il y a à peine quelques jours, Umyad Ebrahim, détenu préventivement à la prison de Beau-Bassin depuis les découvertes, a refait parler de lui quand il a avoué aux enquêteurs de la Major Crime Investigation Team qu’il aurait enterré un troisième corps, toujours à Mare-d’Albert. Le suspect, âgé de 39 ans aujourd’hui, aurait surpris un homme volant des légumes sur la propriété où il travaillait comme gardien dans cette localité. D’après les déclarations d’Umyad Ebrahim, il aurait frappé l’homme – un Bangladais selon lui – puis a constaté qu’il était mort et aurait pris la décision de l’enterrer. Les autorités le considèrent déjà comme un tueur en série, car il aurait également admis avoir mortellement agressé deux autres hommes, dont il aurait enterré les corps à Curepipe et dans le Nord, sans donner davantage d’informations sur leur identité.
Suite à ces révélations troublantes, la police a provisoirement inculpé Umyad Ebrahim pour meurtre le 3 novembre dernier. Il a été traduit devant le tribunal de Mahébourg. Subséquemment, Umyad Ebrahim a conduit les enquêteurs sur les lieux à Mare-d’Albert, où il aurait enterré le troisième corps. Une fouille a été planifiée avec l’intervention de la pelleteuse de la Special Mobile Force, mais n’a rien donné jusqu’ici. Le prisonnier aurait en outre rencontré des difficultés à indiquer précisément l’endroit où il avait enfoui le corps en raison de modifications sur le terrain – transformé en champ de légumes – notamment la pose d’une clôture.
Abhishek ou Rajesh…
Très peu d’informations sont disponibles sur Umyad Ebrahim. Si ce n’est qu’à Mare-d’Albert, des villageois le connaissaient comme «Abhi». Selon un membre de sa famille, Umyad Ebrahim était quelqu’un de très réservé et ne fréquentait personne. «Il a quitté le toit familial en 2010 et il nous a rendu visite à deux reprises seulement. Nous avons même entendu dire qu’il s’était marié civilement à une habitante de Mahébourg il y a cinq ans mais nous n’avons jamais pu en avoir la confirmation», avait-il déclaré à la presse lorsque l’affaire avait éclaté.
D’autres habitants de ce village du sud qualifiaient Umyad Ebrahim de «traser». L’on soulignait qu’il n’avait rien d’un malade mental et qu’ils le voyaient souvent dans le quartier. Il s’arrêtait juste le temps d’un salut de la main. «Il ne nous a jamais donné son vrai prénom. À certaines personnes, il disait qu’il s’appelait Abhishek, à d’autres il s’appelait Rajesh. Il dissimulait son identité et son appartenance ethnique», confiaient plusieurs.
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