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Manière de voir
Dans les programmes des partis politiques des «trous noirs»
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Manière de voir
Dans les programmes des partis politiques des «trous noirs»
Tous les partis politiques étalent leur programme. Tous les partis sont à l’affût (pe fite). Notons cependant que tous ces programmes oublient ou passent sous silence un certain nombre de propositions pourtant importantes. Un tour dans notre espace et ses «trous noirs».
Référendum Le citoyen est appelé à voter une fois tous les cinq ans. C’est bien, mais insuffisant. S’il n’y avait pas certains médias – tel la presse – pour l’informer, il n’aurait plus qu’à se taire et gober le bon vouloir des dirigeants élus à la tête du pays en attendant cinq ans. Il existe un moyen pour lui donner l’occasion d’intervenir dans les ébats et débats au Parlement, siège du pouvoir et des décisions.
C’est le référendum, un outil démocratique. Cela s’applique à un sujet important qui fait polémique au sein de la population. Il faudrait alors réunir la signature d’un nombre conséquent d’électeurs (30 000 ?) pour appuyer la tenue d’un référendum. Ce dernier pose une question, ce sera oui ou non, et le résultat de cette consultation doit orienter le choix du gouvernement en place. De la démocratie directe dictée par une majorité. Le citoyen participe alors à la gestion du pays. Res publica = la chose publique.
La proportionnelle
Aucun parti politique n’ose aborder ce thème dans son programme ou le soumettre à un référendum. Pourquoi avoir recours à la proportionnelle ? Nous savons tous qu’il y a une injustice flagrante dans notre système électoral. Un député n’aura besoin que de 6 000 voix pour être élu tandis que dans la circonscription voisine, un autre sera élu avec 10 000 voix. Cela devrait être corrigé dans notre Constitution tout comme l’inclusion du principe de référendum. Les partis se départageraient les sièges en fonction du pourcentage de voix obtenues dans toute l’île. C’est logique et démocratique. Alors, qu’est-ce qu’on attend pour cesser qu’un parti (un cas de figure) avec seulement 35 % des voix accède majoritairement au pouvoir pour cinq ans.
L’avortement illégal
C’est un secret de polichinelle d’apprendre que l’avortement illégal est un acte assez courant à Maurice (10 à 15 000 cas par an). Ça ne s’applique pas à celles qui peuvent faire le voyage à la Réunion où l’on pratique légalement l’IVG (intervention volontaire de grossesse). Voilà une question qui pourrait faire l’objet d’un référendum.
Jusqu’à présent, les partis politiques restent muets de peur d’offenser certaines susceptibilités. Mais peut-on sur le plan humain laisser perdurer de telles pratiques dangereuses, effectuées par quelques médecins vénaux ou des faiseuses d’ange, le tout pour des sommes rondelettes. Des vies parfois gâchées. Aussi longtemps que cette situation perdure, notre société va s’affubler d’une grande hypocrisie.
Statut de ville
Nous conservons mordicus la différence entre régions urbaine et rurale. Cette conception est dépassée. Il n’y a pas que les seules désignées villes. Grâce au développement et au progrès, Flacq, Grand-Baie, Rivière-du-Rempart et leurs environs ainsi que d’autres régions dites rurales devraient accéder au statut de ville. Elles seraient alors gérées par des municipalités et dotées de certains pouvoirs d’autonomie. Cette qualification est caduque. Il en est plus que temps. Ce statu quo… senti lay.
Drogue et couvre-feu
Le fléau numéro un à Maurice est la drogue qui décime les rangs de nos jeunes quel que soit leur milieu. Elle est la cause aussi de la violence qui en découle. Il n’y a pas que les jeunes démunis des banlieues qui consomment des drogues diverses et variées. Les jeunes des beaux quartiers ou dans des boîtes de nuit huppées ou dans des rave parties en consomment aussi. Ces derniers passent souvent entre les mailles (décousues ?) du filet pour des raisons disons mystérieuses.
D’énormes saisies d’une grosse valeur ont lieu ; beaucoup de passeurs sont arrêtés mais pas de gros caïds. Même les voisins, à leur grand étonnement, constatent que du jour au lendemain, leur voisin d’à-côté se fait construire une belle baraque, roule dans de grosses cylindrées rutilantes et voyage régulièrement vers des escales de rêve. Anguille sous roche et tentacules à peine invisibles ?
La répression ne dispose pas toujours de gros moyens, par exemple, de bateaux rapides. Pourquoi, comme c’est le cas ailleurs, ne pas imposer un couvre-feu à partir de 20 heures pour les mineurs non accompagnés d’un parent. Les parents doivent assumer leurs responsabilités. Ce ne sera pas une solution miracle, mais au moins un début de réaction face à la propagation des drogues.
Contrôle des armes
Un récent règlement de comptes à coups de sabre en plein jour devrait amener les autorités à modifier les lois régissant la vente d’armes blanches et de cutters de toute taille dont le nombre augmente. Quant à l’achat d’armes à feu, il est en pleine gestation. La criminalité en expansion ou des prises d’assaut comme à la Citadelle nécessitent un nouvel encadrement légal. Bang bang en perspective ?
D’autres trous noirs subsistent comme l’euthanasie réglementée ou le statut de pays laïc, ce que nous ne sommes toujours pas malgré de belles déclarations. Il semblerait qu’aucun parti politique ne prône un état vraiment laïc où les pouvoirs spirituel et temporel seraient séparés. Religion d’une part, politique de l’autre. Ayo… enn revolision?
Un dernier exemple. Il faut, et non faudrait, que l’on définisse une bonne fois pour toutes un mot galvaudé à toutes les sauces. Il s’agit du mot C-U-L-T-U-R-E. Ki ete sa? On saurait au moins à quelle sauce on aura droit et non à l’actuel galimatia.
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