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Drame à Sebastopol
De victime pendant des années à accusée en un jour
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Drame à Sebastopol
De victime pendant des années à accusée en un jour
Devika Tarachand est accusée d’avoir poussé son époux, Sanjog, dans les escaliers. Elle a été traduite en cour hier sous une accusation formelle de meurtre.
Devika Tarachand, qui est accusée d’avoir poussé son mari, Sanjog, des escaliers de leur maison, ce qui a entraîné sa mort, était une femme battue et torturée. Certains affirment avoir souvent été témoins de tensions et de disputes au sein de leur couple, laissant entrevoir une dynamique de souffrance et de peur.
Ce drame s’est joué dans la soirée du dimanche 27 octobre à Sebastopol, où une énième dispute familiale a éclaté entre le couple et a conduit à la mort de Sanjog Tarachand, 51 ans, chauffeur de camion. Selon les premiers témoignages, le conflit a éclaté à la maison, incitant leur enfant de huit ans à alerter son oncle, Sunildutt Tarachand, vers 17 h 45.
Devika Tarachand, 37 ans, était la seconde épouse de la victime. Elle a été arrêtée dans cette affaire de présumé meurtre et emmenée au poste de police. Interrogée, elle a gardé le silence. Après des investigations supplémentaires, elle a été placée au centre de détention de Moka, sur ordre de l’assistant surintendant de police Seedheeyan, et a été traduite, hier matin, en cour de Flacq sous une accusation formelle de meurtre.
Dimanche soir, après le drame, à l’arrivée des policiers, ils ont trouvé Sanjog Tarachand inconscient sur le sol, sans blessures apparentes. Malgré les efforts des équipes de secours du Service d’aide médicale d’urgence pour le ranimer, son décès a été déclaré. Son corps a ensuite été transporté à l’hôpital Victoria, Candos, à des fins d’autopsie. Cet exercice post-mortem a révélé que le camionneur est mort d’une fracture du crâne.
Le conflit familial a commencé par une dispute très vocale, qui a rapidement dégénéré. Le fils du couple, en compagnie de son oncle, a déclaré à la police de Montagne-Blanche que sa mère avait poussé son père alors que celui-ci se tenait sur le palier des escaliers, entraînant une chute qui lui a été mortelle. Les voisins, choqués par cet incident, ont exprimé leur consternation face à cette tragédie, qui a profondément marqué la communauté.
La mère de Sanjog Tarachand a fait part de sa dernière conversation avec son fils. «Nous avons discuté de la célébration du Nouvel An. Il avait décidé que nous irions camper pendant trois jours. Comme je n’étais pas en bonne santé, j’ai décliné l’invitation. Je ne savais pas qu’il aurait des problèmes en rentrant chez lui.»
Le fils du couple, avec l’accord de ses tantes et de sa grand-mère, nous a expliqué que ses parents étaient à la maison. «Mon père nettoyait au rez-de-chaussée et est monté après avoir pris le balai pour l’envoyer au premier étage. Ils se disputaient déjà quand je suis monté. J’ai été aux toilettes et quand je suis sorti, mon père était au bas des escaliers. Ma mère l’avait vraisemblablement poussé.»
Hemisha, la fille aînée de Sanjog Tarachand, issue de son premier mariage, a vu son père pour la dernière fois la veille de la tragédie. Elle montait dans l’autobus et a été surprise d’y voir son père et sa belle-mère. Elle les a salués et a été s’asseoir à l’arrière du bus.
C’est du haut de ces escaliers qu’elle aurait poussé son mari.
Une femme martyrisée pendant des années
Devika Tarachand, connue comme Sumila par ses proches, était une femme désespérée, qui peinait à trouver un sens à sa vie car elle était victime de violence domestique depuis de nombreuses années. Elle s’est murée dans le silence car elle n’avait nulle part où aller et, surtout, personne sur qui vraiment pouvoir compter.
Bien que cette cleaner dans une entreprise de nettoyage soit désormais passée de victime à accusée, il n’empêche que la trentenaire se faisait battre par son mari, comme en témoignent les nombreuses plaintes qu’elle avait faites à la police contre ce dernier. Elle tentait de dissimuler les blessures et les hématomes résultant des coups reçus lorsqu’elle se rendait au travail.
En sus des autorités, c’est à ses proches et connaissances que la jeune femme se confiait et demandait de l’aide quand sa souffrance devenait trop lourde à porter et qu’elle se sentait en sécurité et en face d’une oreille sympathique. Justement, selon les témoignages de personnes à qui Devika Tarachand s’est déjà confiée, c’est tel un chien enragé que son mari la mordait et lui faisait subir toutes sortes de sévices sexuels et d’autres atrocités.
«Elle racontait que son époux l’obligeait à consommer de l’alcool et à avoir des rapports sexuels forcés avec lui tous les jours. Elle disait que si elle refusait, il la cognait et la mordait. Il l’accusait aussi d’avoir toutes sortes de liaisons extraconjugales. Elle disait qu’elle ne pouvait rien faire à part rester sous son emprise en raison de leur enfant mais aussi parce que même les autorités n’avaient pas vraiment de solution pour l’aider. Elle finissait, sous pression, par enlever les plaintes qu’elle mettait contre lui au poste de police car il lui faisait vivre un enfer si elle refusait.»
Employée comme cleaner dans une entreprise de nettoyage, Devika était parfois couverte de bleus lorsqu’elle se rendait au travail. «Elle avait peur du qu’en-dira-t-on et que si elle arrivait à prendre la fuite, son mari finisse par la retrouver et la tue car il avait déjà menacé de le faire.»
«Une fois, elle a raconté que son mari a essayé de la tuer alors que tous deux se trouvaient à bord de son camion et qu’une dispute avait éclaté entre eux. Elle disait qu’il lui arrivait de se défendre lorsqu’elle parvenait à lui mettre un coup mais que c’était difficile car il faisait deux fois sa taille.»
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