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Hippisme
Deanthan Moodley, l’homme à abattre ?
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Hippisme
Deanthan Moodley, l’homme à abattre ?
Deanthan Moodley subit les virulentes critiques de PTP.
Des rumeurs circulaient selon lesquelles Deanthan Moodley, Racing Executive Officer and Chairman of Stewards de la Horse Racing Division (HRD), était sur le point d’être éjecté de son siège. Ces rumeurs se faisaient encore plus persistantes après les récentes prises de position de People’s Turf Plc (PTP), boostée par ce qui aurait été décidé sur le board de la Gambling Regulatory Authority (GRA) en début de semaine. Est-ce des rumeurs fondées ? En même temps, pourquoi Dev Beekharry, Special Advisor du PMO et board member influent de la GRA, se fait-il aussi discret ? Combien de temps Moodley aurait-il avant d’être mis de côté ? Qui pourrait, au sein de l’équipe des commissaires existante, assurer l’intérim sans couac ? Ou… au lieu de se perdre en hypothèses, Moodley serait-il le seul rempart capable de prévenir certaines dérives ?
La rivalité entre le Chief Executive Officer de PTP, Khulwant Ubheeram, qui bénéficie forcément du soutien de sa hiérarchie, et Deanthan Moodley fait rage depuis un certain temps. Entre les attaques systématiques dans le journal Mazavaroo, considéré comme proche de Jean-Michel Lee Shim, contre Moodley, et les communiqués de PTP, toujours dirigés contre lui, il est clair qu’on veut sa tête. Quels reproches PTP adresse-t-elle précisément à Moodley ? Officiellement, du moins, on l’accuse d’avoir choisi de rouvrir les paris plutôt que d’appliquer des déductions dans plusieurs cas, ce qui aurait eu un impact négatif au niveau du betting. Selon PTP, Moodley aurait des motivations inavouables dans ce choix.
Il est important de comprendre une chose : «Le Champ-de-Mars est divisé entre deux clans en ce moment. L’un contrôlé par Lee Shim et ses proches au sein de certaines écuries, et l’autre est considéré comme proche du MTC», nous fait part un observateur. Et au vu de la qualité des chevaux de Lee Shim, «le clan proche du MTC fait la loi au Champ-de-Mars». Où se place alors la pièce Moodley ? «On soupçonne Moodley d’être proche du clan MTC (…) Et qu’il prend certaines décisions en faveur de cette frange !» D’où la démarche répétée de la frange PTP de le faire partir. On parle même de «having the game into disrepute» dans les coulisses de PTP.
Cependant, Moodley a affirmé à plusieurs reprises qu’il avait à coeur «l’intérêt de l’industrie». Pour accomplir comme il le faut sa tâche, il estime que la GRA Act lui confère le pouvoir de faire ce qu’il juge nécessaire. «Tou pouvwar dan so lamé», souligne d’ailleurs un proche de PTP.
Une question demeure : jusqu’où ira Moodley ? Prendra- t-il le risque d’être évincé et désavoué par la GRA ? Dans une interview précédente accordée à l’express, il a exprimé son souhait de continuer après l’expiration de son contrat, ce qui laisse penser qu’il bénéficie du soutien de personnalités influentes au sein des institutions du pays.
La bonne relation entre la hiérarchie de PTP et le gouvernement, au lendemain des largesses de la Côte-d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC) en faveur de PTP, est un fait. Alors, pourquoi n’at- on pas encore viré Moodley pour faire plaisir à PTP ? Pourquoi bénéficie-t-il de ce soutien ? Une réponse possible est que «Moodley est le seul rempart contre toutes éventuelles dérives dans l’industrie», comme l’a souligné un officiel dont nous ne nommerons pas l’institution. «Il est le garant que toutes les fautes seront sanctionnées sans pression aucune», a-t-il ajouté.
D’où le silence remarqué de Dev Beekharry. On lui prête l’intention de ne pas vouloir vexer PTP, en ne prenant pas parti dans la guerre ouverte entre PTP et Moodley, mais aussi de maintenir un garde-fou efficace au sein de l’industrie. Rappelons que Bheekary a martelé depuis le départ vouloir redorer le blason de l’industrie avec l’avènement de la HRD et la refonte de toute l’activité hippique mauricienne. De quoi aurait-il l’air si son principal garde-fou devait être lâché dès les premières accusations non fondées de l’organisateur de courses ? «Ce serait un mauvais signal envoyé aux gens en général», a souligné un ancien président du MTC.
Mais encore ! Si la HRD nous a promis une équipe de professionnels pour veiller au grain, il n’en demeure pas moins vrai que tous ne sont pas au niveau. La presse a eu la possibilité de voir certains commissaires à l’oeuvre pendant deux ans, surtout avec la rotation sur le siège de Chief Stipe voulue par Wayne Wood. «Deanthan Moodley est de loin le meilleur élément du groupe», avoueront plusieurs journalistes hippiques. Même si par moments on pourrait lui reprocher certaines décisions et manquements, aucun autre commissaire du groupe actuel ne peut prendre la barre sans causer «de l’embarras» à la GRA et au gouvernement. «Il leur faudra recruter une autre personne de l’étranger mais ce sera difficile au beau milieu de la saison de mettre la main sur un nouveau», dira-t-on.
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