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Lettre de dénonciation
Des cliniques vétérinaires au noir ?
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Lettre de dénonciation
Des cliniques vétérinaires au noir ?
[Photo d'illustration]
Des vétérinaires étrangers opèrent actuellement au noir dans certaines cliniques animales, elles-mêmes non enregistrées auprès du Veterinary Council. Et pas plus tard que cette semaine, cet organisme a reçu une correspondance, avec en copie le ministère du Travail et le bureau du Premier ministre. Dans la missive, un vétérinaire zimbabwéen décrit avec moult détails sa mésaventure dans le pays, lorsqu’il y est venu pour travailler dans une clinique vétérinaire appartenant à une Sud-africaine.
Il explique comment il s’est vu offrir un emploi dans une clinique vétérinaire à Maurice dirigée par une ressortissante sud-africaine résidant à Maurice. Le vétérinaire étranger a alors voyagé à Maurice avec sa famille et a commencé à travailler pour ladite entreprise le 1ᵉʳ janvier 2023. Cependant, après neuf mois de travail dans «des conditions horribles et inimaginables», il a dû fuir Maurice. Dès le premier mois, la propriétaire, dit-il, a refusé de lui payer le salaire convenu de son contrat de travail. Elle a refusé tout paiement bancaire pour le salaire, préférant effectuer des paiements en espèces. Elle a expliqué que les revenus de la clinique étaient faibles et qu’elle ne pouvait pas se permettre de payer le salaire complet. Parfois, le Zimbabwéen était même payé en nourriture. «Pendant ces neuf mois, je n’ai jamais touché ne serait-ce que 50 % de ce qui était convenu dans le contrat. J’ai alors proposé de mettre fin au contrat et de retourner au Zimbabwe, mais madame a immédiatement proféré des menaces, affirmant qu’elle m’accuserait de voler des objets dans la clinique.»
Pendant ces neuf mois d’emploi, il a été contraint de travailler pratiquement jour et nuit. Il a été appelé à de nombreuses reprises la nuit pour des urgences sans jamais recevoir de paiement pour les heures supplémentaires. D’autres anomalies ont été décelées, comme le fait qu’il n’était pas enregistré auprès de l’Ordre des vétérinaires de Maurice. La Sud-africaine lui a dit de travailler sous la tutelle d’un vétérinaire enregistré. Cependant, ce dernier n’est jamais venu à la clinique pendant tous ces mois. Le dénonciateur soutient également dans la lettre que malgré l’absence de qualifications dans le domaine vétérinaire, la propriétaire se présentait régulièrement comme vétérinaire auprès des clients et réalisait même des chirurgies. «Pendant mon emploi là-bas, au moins trois chiens sont morts sous sa responsabilité. En tant que vétérinaire dévoué, je ne pouvais accepter ni tolérer cela.» D’ajouter que la clinique fonctionnait essentiellement avec des médicaments périmés que la Sud-africaine obtenait de ses propres sources. «Il n’y avait aucun protocole ni registre pour les médicaments dangereux.»
Selon des sources bien renseignées dans le milieu, plusieurs vétérinaires seraient utilisés comme prête-nom pour permettre à ceux qui ne sont pas enregistrés de travailler. «Avec leur aide, ceux qui ne sont pas reconnus peuvent avoir recours à des médicaments, de la kétamine ou encore utilisent leur sceau sur des documents officiels comme quand il faut certifier la vaccination d’un animal.» Les autorités ont déjà une liste de noms et des cliniques qui ne sont pas aux normes et des sanctions sont attendues en ce sens. Certaines, nous dit-on, n’hésitent pas à faire de la publicité sur les réseaux pour attirer la clientèle.
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