Publicité
Rapport annuel de l’«ombudsperson for children»
Des défis persistants dans la protection des enfants
Par
Partager cet article
Rapport annuel de l’«ombudsperson for children»
Des défis persistants dans la protection des enfants
(Photo d'illustration)
Pour la période de septembre 2023 à août 2024, le bureau de l’Ombudsperson for Children a enregistré 320 cas de problèmes concernant les enfants. Malgré les efforts de prévention et d’intervention, ceux-ci deviennent de plus en plus complexes dans toutes les couches de la société. Le rapport tient aussi compte de Rodrigues et les cas recensés sur l’île sont différents de ceux de Maurice. Ce rapport a été présenté mercredi dernier à Quatre-Bornes par l’Ombudsperson for Children, Aneeta Ghoorah.
En effet, pour la période allant de juin 2023 à juillet 2024, l’Ombudsperson for Children a enregistré un total de 320 cas. Parmi ceux-ci, 249 cas ont été résolus, tandis que 16 affaires sont en cours d’examen. Les statistiques révèlent que les problèmes liés à l’éducation demeurent une préoccupation majeure, avec 122 cas concernant des questions scolaires. Les conflits familiaux constituent également un sujet préoccupant, avec 94 cas dans cette catégorie.
Les catégories de plaintes déposées au bureau de l’Ombudsperson for Children révèlent des enjeux variés. Les problèmes scolaires, qui englobent les questions de transfert, d’admission, de transport et d’infrastructure, ont concerné 77 cas. Par ailleurs, 50 cas de négligence et de maltraitance envers les enfants ont été signalés. Les violences en milieu scolaire, incluant le harcèlement et les abus verbaux de la part du personnel éducatif, ont été signalées dans 41 cas.
D’autres catégories de plaintes incluent les conflits familiaux (31 cas), les abus et le harcèlement sexuel (30 cas), ainsi que des problèmes de comportement chez les enfants (19 cas). Les violences physiques au sein de la famille et la violence domestique ont concerné 13 cas. Les enjeux socio-économiques se reflètent également dans les plaintes, avec des cas de pauvreté et de manque de ressources notés dans cinq affaires. La traite d’enfants et la prostitution ont été signalées dans quatre cas tandis que des questions d’absentéisme scolaire et de décrochage ont également été notées. Le rapport souligne également des préoccupations moins fréquentes telles que l’abandon d’enfants (deux cas), la consommation de drogues (deux cas), et la vente de cigarettes et d’alcool à des mineurs (un cas). Aucune tendance suicidaire n’a été signalée durant cette période.
Le bureau a effectué 38 visites sur le terrain et deux missions à Rodrigues. Au cours de la mission à Rodrigues, il a été noté que les enfants abandonnés et mal nourris, ainsi que la promiscuité, se révèlent être des problèmes particulièrement répandus. Selon le rapport, les tendances les plus marquantes sont la récurrence des cas liés à la violence contre les enfants, aux abus sexuels, à la négligence, aux conflits familiaux, à l’indiscipline et aux violences en milieu scolaire. Ainsi, 24,1 % des cas concernent le secteur de l’éducation, notamment les problèmes de transfert scolaire, d’admission, de transport et d’infrastructures. Ce chiffre est en nette augmentation par rapport à l’année précédente (2022-2023) où ces problématiques représentaient 17,5 % des plaintes.
«Les cas reflètent les réalités dans lesquelles les enfants évoluent quotidiennement et je crois fermement que le département responsable des ministères concernés devra fournir des efforts supplémentaires pour obtenir des résultats plus positifs», a soutenu Aneeta Ghoorah face à un parterre d’invités composée de diplomates et d’acteurs du secteur éducatif. Pour le tout premier rapport qu’elle a présenté après avoir été nommée à ce poste en février, elle est d’avis que plusieurs problèmes auraient pu être réglés à la source au lieu d’être référés à son bureau et ainsi permettre au bureau de l’Ombudsperson for Children de s’occuper des cas plus complexes.
Sur le plan interne, un des premiers objectifs d’Aneeta Ghoorah à son arrivée a été de renforcer la cohésion au sein du personnel, de créer un environnement de travail productif et d’instaurer un esprit d’équipe. «En dépit de l’existence de multiples ministères, institutions gouvernementales et organisations non gouvernementales qui œuvrent pour le bien-être des enfants, les efforts de collaboration restent insuffisants. Le défi de taille est donc de parvenir à fédérer toutes ces entités pour qu’elles travaillent ensemble de manière synergique», dit-elle. Un autre obstacle majeur mentionné dans le rapport concerne le changement des mentalités. L’Ombudsperson for Children a insisté sur l’importance de sensibiliser les parents, les communautés et la population en général aux droits des enfants et aux soins qu’ils méritent. «Ce changement de mentalité est essentiel pour promouvoir la discipline, les valeurs, et ainsi, former les citoyens modèles de demain.»
Le rapport fait également plusieurs recommandations pour améliorer la situation des enfants. Il est notamment suggéré de renforcer la coordination entre tous les acteurs et autres parties prenantes grâce à des réunions régulières, axées sur les solutions et d’organiser des formations continues pour les professionnels travaillant avec les enfants vulnérables. De plus, des délais stricts pour la résolution des enquêtes doivent être respectés afin de garantir que les enfants reçoivent l’aide nécessaire dans les meilleurs délais. L’Ombudsperson for Children a aussi recommandé la création d’un guichet unique pour les victimes d’abus sexuels afin d’éviter à l’enfant de revivre son traumatisme en répétant son histoire à plusieurs reprises.
Publicité
Les plus récents