Des demandeurs d’asile tamouls, bloqués sur Diego Garcia depuis octobre 2021, ont remporté leur lutte contre le rapatriement forcé au Sri Lanka, après une rétractation du gouvernement. Dix membres du groupe avaient contesté cette décision devant la Cour suprême du Territoire britannique de l’océan Indien (BIOT), arguant que le processus de prise de décision était défectueux. Mais le commissaire du BIOT a finalement accepté de revoir leur demande.

Le groupe se trouvait sur un bateau de pêche «en route» pour le Canada lorsqu’il a été «sauvé» par la Royal Navy au milieu de l’océan Indien. Ces Sri-Lankais ont été interceptés dans les eaux chagossiennes en octobre 2021. Depuis, le gouvernement britannique évoque un vide juridique pour ne pas leur accorder un statut d’asile politique, car ces derniers n’ont même pas été présentés devant un tribunal. Les réfugiés disent avoir été détenus dans des conditions intenables et font état d’agression physique. Pas question pour autant de considérer que les Sri-Lankais, qui ont fui les persécutions dans leur pays et qui sont quasiment détenus sur l’île de Diego Garcia, se trouvent sur un territoire britannique.

Lorsque les réfugiés ont demandé l’asile, le commissaire du BIOT avait ordonné leur renvoi au Sri Lanka. Le réexamen judiciaire qui devait avoir lieu sur quatre jours cette semaine a cependant été annulé après que les avocats représentant le commissaire ont examiné les preuves et décidé de retirer toutes les décisions. Le commissaire a aussi accepté de réexaminer les demandes de protection de chacune des dix personnes de manière approfondie, et les nouvelles évaluations seront effectuées par des examinateurs qui n’ont eu aucune implication précédente dans leur dossier. Le commissaire a également retiré les ordres de renvoi pour tous les autres demandeurs d’asile à Diego Garcia, qui verront leurs demandes réexaminées selon le nouveau processus.

Gina Skandari, du cabinet Duncan Lewis, représentant deux demandeurs, dans une déclaration au Guardian a déclaré : «Nous saluons la décision du commissaire, en réponse à notre réexamen judiciaire, de réformer le système à Diego Garcia pour la détermination des demandes d’asile, et de retirer les décisions illégales qui en ont résulté.»