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Étude de l’ACIM sur la «Street food»
Des écarts de prix jugés excessifs
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Étude de l’ACIM sur la «Street food»
Des écarts de prix jugés excessifs

Une étude de l’ACIM montre que les «dholl puris» sont vendus à des prix très différents, sans que le poids ou la garniture ne justifient ces écarts.
L’association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) a récemment mené une étude sur les prix de la street food, en particulier le dholl puri et le roti, deux des mets les plus populaires auprès des Mauriciens. Cette étude, réalisée sur une semaine, a couvert les quatre coins de l’île, en milieux urbain et rural. Au total, 44 marchands, fixes et mobiles, ont été visités et 28 consommateurs de différents groupes d’âge, de genre et d’origine ont été interrogés.
Les résultats révèlent de fortes disparités de prix, sans cohérence apparente entre le poids et le tarif affiché, selon l’ACIM. Pour le roti sans curry, la majorité pesait entre 40 et 110 grammes et se vendaient entre Rs 15 et Rs 25. Cependant, un cas extrême a été relevé : un roti de 131 grammes vendu à seulement Rs 12, tandis qu’un autre, pesant à peine 55 grammes, était proposé à Rs 25. Ces écarts soulignent une absence d’uniformité dans la tarification, indique l’association.
La situation est similaire pour le dholl puri sans curry. Plusieurs exemplaires d’environ 100 g affichaient des prix allant de Rs 10 à Rs 25, ce qui montre que le poids n’est pas un facteur déterminant dans le prix. Là encore, l’enquête a relevé des cas atypiques, comme un dholl puri vendu à Rs 26 malgré un poids moyen ou un autre vendu à seulement Rs 10 alors qu’il pesait autant que d’autres bien plus chers.
Ceux accompagnés de curry, qu’il s’agisse de rotis ou de dholl puris, montrent également une tendance à la standardisation du prix, indépendamment du poids. Pour les rotis au curry, une majorité de vendeurs appliquent un tarif fixe de Rs 20 à Rs 25, que le produit pèse 62 g ou 227 g. Un cas isolé attire cependant l’attention : un roti de 100 g proposé à seulement Rs 10. Le même constat s’applique à la paire de dholl puri au curry, dont les prix restent majoritairement fixés à Rs 20 ou Rs 25, même pour des poids variant de 100 g à 200 g.
Du côté des consommateurs, 46 % déclarent consommer du roti ou du dholl puri au moins deux fois par semaine et 27 % le font quotidiennement. Si 42 % estiment que les prix sont «chers», voire «très chers», 46 % reconnaissent ne pas avoir le choix, compte tenu de la hausse générale du coût de la vie. Par ailleurs, 38 % jugent les quantités de curry insuffisantes, tandis qu’une même proportion affirme être satisfaite de la portion servie.
L’analyse des coûts montre des marges bénéficiaires élevées, selon l’étude. «Le roti sans curry, dont le coût de production est estimé à Rs 3,47, est revendu en moyenne à Rs 18,18, générant une marge de plus de 423 %. Le roti au curry affiche une marge de 372 %, avec un coût estimé à Rs 4,39 et un prix de vente de Rs 20,75. Le dholl puri sans curry, vendu autour de Rs 19,88 pour un coût de Rs 5,15, affiche une marge de 286 %. Quant au dholl puri au curry, sa marge avoisine les 91 %, avec un prix de revient de Rs 11,11 pour un prix de vente moyen de Rs 21,24.»
Selon l’ACIM, ces chiffres posent la question de l’équité dans la fixation des prix d’aliments considérés comme essentiels pour de nombreux Mauriciens. L’ACIM recommande que la Competition Commission of Mauritius se penche sur la question, mène une enquête plus approfondie et formule des recommandations pour assurer une tarification plus juste et plus transparente de ces produits de consommation courante.
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