Pancarts à la main, les adhérents à la Casino Employees Union ont tenu une manifestation pacifique, hier, devant l’Hôtel du gouvernement, à Port-Louis. Ils tirent la sonnette d’alarme sur la situation de plus en plus précaire des employés des casinos publics.

Malgré plusieurs tentatives de négociations et de lettres adressées au ministre des Finances pour l’informer de la situation qui prévaut au sein des casinos, aucune réponse n’a été reçue. Selon Jayen Moorghen, le président du syndicat, «les choses dégénèrent». Ces mots résument bien le malaise qui s’installe, selon lui, au sein de ces établissements de jeux.

En sus des conditions de travail jugées déplorables, les manifestants dénoncent un manque criant d’investissements dans les équipements, une gestion hasardeuse et des retards de salaires, qui alimentent le stress et l’inquiétude : «Nou abitie resevwar nou lapey le 28, 29. La, nou’nn gagn li le 2. Sa pe koz boukou stres ek boukou linkietid», a confié le président du syndicat. Il estime que l’administration actuelle, qui fait la sourde oreille, a failli à sa mission. «Nou pe dimann ki ladministrasion bizin sanze.»

À ses côtés, un représentant de la General Workers Federation, Sharvin Sunassee, qui agit comme négociateur sur ce dossier, parle d’un premier signal d’alarme. «Zordi, se premie aksion. Nou pe avoy enn mesaz.» Pour lui, il est urgent de stabiliser la situation. Il plaide pour la mise en place d’un board indépendant afin d’assurer une gouvernance saine et apolitique des casinos. Il lance un appel direct au Premier ministre et ministre des Finances, ainsi qu’aux membres du gouvernement pour qu’ils prennent leurs responsabilités. Et si rien ne change ? «Nou pou desann an pli gran nonb. Tou travayer tou kazino pou desann lor lari», avertit le syndicaliste.

Bien qu’ils fussent peu nombreux hier, cette première mobilisation marque un tournant dans la lutte syndicale menée par les employés des casinos. Elle pourrait bien n’être que le début d’un bras de fer plus long, si les appels à la réforme restent lettre morte.

N.M