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Opération «gros déménagement» à La Ferme et Eau-Bonne
Des familles sans-abri après la démolition de maisons
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Opération «gros déménagement» à La Ferme et Eau-Bonne
Des familles sans-abri après la démolition de maisons
Opération gros déménagement : ces trois mots réunis peuvent faire penser au titre d’un film ou au nom de code d’une mission menée par Ethan Hunt. Sauf que c’est le titre d’une réalité que des familles ont vécue à La Ferme et Eau-Bonne à Bambous. Une opération de déménagement a eu lieu dans ces deux localités, aboutissant à la démolition de maisons sur des terrains appartenant à l’État. Ces démolitions, survenues hier et avant-hier, ont été motivées par le fait que ces maisons étaient inoccupées. Cependant, cette opération a soulevé une controverse.
Les habitants qui résidaient dans ces maisons avaient reçu les clés de maisons de la National Housing Development Corporation (NHDC) du gouvernement pour de nouvelles habitations dans le cadre d’un projet de logement social. Mais il est apparu que certaines familles vivaient encore dans ces maisons au moment de leur démolition. Ces familles affirment ne pas avoir reçu de nouvelles maisons bien qu’elles aient complété les démarches administratives nécessaires. Elles dénoncent une injustice, affirmant avoir vu des personnes qui n’avaient jamais résidé à La Ferme et à Eau-Bonne recevoir des maisons.
Les familles touchées, dont plusieurs avec des enfants, se retrouvent maintenant à la rue. «Depi lontan monn atann. Depi 2010 monn ranpli form. Mo trouv dimounn ki zame inn abit la inn gagn lakaz», pleure la mère Édouard. «Je ne sais pas ce que je vais faire. J’avais fait le nécessaire pour avoir ma maison. Ils m’avaient dit que j’allais avoir ma clé, mais j’attends toujours. Comment cela est-il possible ? Il fait froid, ils ont détruit ma maison. Où je vais aller avec mes enfants ? J’ai un enfant malade, handicapé. J’ai été à l’hôpital avec cet enfant plusieurs fois. Maintenant, je ne sais plus quoi faire.»
La famille Stanley exprime également sa détresse : «Bien que des officiers de la NHDC soient venus nous voir, nous attendons toujours.Nous avons peur en voyant des officiers de la SMF et quelques policiers sur le terrain qui ont détruit des maisons. Nous savons que nous allons avoir une maison, mais nous ne savons pas quand. Nous attendons désespérément», explique ce dernier. Il témoigne qu’il est sans fourniture d’eau ni d’électricité depuis deux jours. En effet, il comptait sur son voisin pour s’approvisionner mais ces derniers ont bougé ayant reçu les clés de leur nouvelle maison. «Mo pe servi labouzi pou travay dan tabazi.»
Nous avons tenté de voir du côté de la NHDC mais sans succès. Néanmoins, selon une source proche de l’institution, seules les maisons inoccupées sur le terrain seront démolies. Les maisons de ceux qui attendent les clés de la NHDC ne seront pas démolies et aucune éviction ne sera effectuée en attendant. Les familles concernées sont celles de Marie Hollanda Louis, Marie Paloma Edouard, Milena Botte, Marie Vanessa Lagare, Sabrina Constant Tolbize, Géraldine Hortense, Cynthiana Narriene et Annecyllia Begue.
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