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À Brisée-Verdière et Mare-d’Australia

Des habitants s’interrogent sur la qualité de l’eau provenant d’une rivière polluée

20 septembre 2024, 17:00

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Des habitants s’interrogent sur la qualité de l’eau provenant d’une rivière polluée

La CWA a installé une pompe dans une rivière polluée, appelée «lamar rouz».

L’eau fournie à partir d’une pompe installée par la Central Water Authority (CWA) dans une rivière polluée de la région de Brisée-Verdière et de Mare-d’Australia suscite l’inquiétude et la colère des habitants. La consommation de cette eau aurait entraîné des problèmes de santé, affirment plusieurs d’entre eux.

Prakash Ramsawhook, ex-président du conseil de village, explique que l’origine du problème remonte à plusieurs jours, lorsque la région a connu des interruptions et des coupures d’approvisionnement en eau. «L’approvisionnement en eau dans cette région provient de deux sources, à savoir Camp-Thorel et la source de pont Jamblon. Dimanche, quelques ex-membres et membres actuels du conseil de village ont décidé de se rendre à pont Jamblon, où nous avons constaté que malgré la diminution, l’eau provenait toujours de la source. Mais qu’il y avait des fuites majeures dans les tuyaux de la CWA, entraînant une perte d’eau et donc, un manque d’approvisionnement pour les habitants. Nous avons publié une vidéo sur Facebook pour attirer l’attention des autorités.»

Cette vidéo aurait poussé les autorités à agir, affirme Mahmad Joomun, actuel président du conseil de village. «Le soir même, l’approvisionnement en eau était assuré, et nous étions surpris et heureux, pensant que la vidéo avait contribué à résoudre le problème. Mais dès le lundi matin, nous avons commencé à recevoir des plaintes des habitants concernant le goût et la qualité de l’eau. Beaucoup de gens se sont plaints de picotements dans la gorge après avoir bu et d’éruptions cutanées lorsqu’ils se sont douchés, et des enfants ont souffert de douleurs abdominales.»

Inquiétudes et absence de réponses

Or, se renseignant auprès des habitants, les membres du conseil de village ont effectué une visite sur place le lundi 16 septembre, où ils ont constaté que pour assurer l’approvisionnement en eau, la CWA avait installé une pompe dans une rivière de la région. «C’est catastrophique car cette rivière est extrêmement polluée, avec de la rouille, des insectes, des carcasses de chiens morts, des animaux qui nagent et des déchets accumulés depuis des années. Apel sa plas-la lamar rouz. Les planteurs lavent aussi leurs équipements contenant de pesticides dans cette rivière et c’est de cette source que l’on nous donne de l’eau à boire», disent plus d’un.

Depuis, une réunion aurait eu lieu entre les conseillers de village et les officiers de la CWA, entre autres, disent Prakash Ramsawhook et Mahmad Joomun. Mais les habitants sont en colère, dénonçant un «quick fix» qui cause davantage de problèmes. «Ils auraient pu nous approvisionner en eau depuis La Nicolière ou à Salazie, vers Pont-Bondieu. Sachant que l’eau de la rivière est extrêmement polluée, quelle est la garantie de sa propreté, même si elle est filtrée ? Ils ont assuré que l’eau était potable et ne causerait pas de problèmes. Mais lorsque nous avons demandé aux officiers de la CWA des copies des résultats des tests effectués pour prouver que la qualité de l’eau était conforme aux normes – ce qu’ils ont dû faire avant d’installer la pompe –, ils se sont contentés d’affirmer qu’ils n’avaient reçu qu’un rapport verbal et qu’il n’y avait aucun document. Est-ce qu’ils nous bernent ? Pe donn nou dilo seki pa bon me pourvi pe donn dilo pou fini ar nou?», lancent les membres du conseil de village.

Nous avons contacté la CWA pour obtenir des explications et des résultats des analyses en question concernant la qualité de l’eau provenant de la rivière. À l’heure où nous mettions sous presse, des réponses étaient attendues. La CWA précise néanmoins que des contrôles sont effectués pour vérifier la qualité de l’eau avant l’installation d’une pompe et que le prélèvement d’eau dans les rivières pour assurer un approvisionnement adéquat reste une pratique habituelle. Le directeur général de la CWA, Prakash Maunthroora, est resté injoignable au téléphone.

En attendant, les habitants sont contraints d’acheter des bouteilles d’eau. Mais cette solution à un problème grave et persistant n’est que temporaire, estime Ashvin Bisnauthsing, président des forces vives de Brisée-Verdière et Mare-d’Australia. «Déjà, la région de l’Est a connu plusieurs cas de gastro-entérite depuis deux semaines et nous avons appris que cela serait dû à une faible contamination de l’eau. (...) Depuis lundi, j’ai reçu au moins 30 plaintes concernant la qualité de l’eau, mais malgré plusieurs appels sur la hotline et au directeur général, personne n’était disponible pour répondre à nos doléances.»

Les membres du conseil du village affirment qu’ils comptent écrire au commissaire de police pour faire une manifestation si ce problème n’est pas résolu.