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Préscolaire gratuit en 2024 I Frais supplémentaires

Des pratiques tarifaires abusives dénoncées

29 novembre 2023, 17:00

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Des pratiques tarifaires abusives dénoncées

La transparence, la communication et la régulation doivent être de mise.

Dans le cadre des mesures ambitieuses mises en place par le ministère de l’Éducation, 652 écoles s’apprêtent à offrir une éducation préscolaire gratuite aux enfants âgés de trois à cinq ans et ce, à partir de janvier 2024. Une annonce certes saluée. Cependant, des voix s’élèvent contre des pratiques abusives de certaines écoles privées qui semblent profiter de la situation. Des parents révèlent une réalité troublante : des écoles privées augmentent de manière injustifiée les tarifs pour des services supplémentaires, tels que les repas et le service de «child minding», qui ne sont pas couverts par le ministère. Sans aucune justification, certaines écoles ont doublé les frais.

Le «Grant-in-Aid Scheme» pour l’éducation préscolaire gratuite vise à alléger le fardeau financier des parents en prenant en charge tous les coûts liés au fonctionnement des écoles. Ceci inclut les salaires du personnel, les coûts opérationnels, tels que le matériel éducatif, et les dépenses administratives. Avant l’instauration du «Grant-in-Aid», les frais mensuels pour les repas dans les écoles privées étaient en moyenne de Rs 500 et de Rs 1 000 pour le service de «child minding», permettant aux parents de concilier travail et responsabilités familiales. Cependant, des écoles ont subitement doublé ces tarifs sans explication, soulevant des préoccupations légitimes parmi les parents. Un d’eux souligne qu’elle paie Rs 7 000 par mois pour son fils, ce qui inclut Rs 500 pour le repas et Rs 1 000 pour le «child minding» après les heures de classe. «Ceux qui n’optent pas pour le ‘child minding’ paient, eux, Rs 6 000. Et la direction de l’école nous a fait comprendre que vu que les repas et le ‘child minding’ ne sont pas couverts par le ministère, ces frais seront de Rs 1 000 pour les repas et de Rs 2 000 pour le ‘child minding’. On aura à payer Rs 3 000 par mois. Pour quelle raison ces services ont-ils augmenté ?», s’insurge cette mère. De nombreux parents dont les enfants fréquentent des écoles privées se trouvent dans cette situation.

Manque de communication

Marie Incloo, mère d’un enfant au préscolaire, exprime aussi son mécontentement : «Nous saluons l’initiative du gouvernement, mais il est inacceptable que certaines écoles en profitent pour gonfler leurs tarifs. Avant, les frais étaient raisonnables, mais maintenant, ils ont doublé sans aucune justification. Cela met une pression financière inattendue sur les familles. Je trouve que c’est malhonnête.» Le «Grant-in-Aid Scheme» ne couvrant pas les frais supplémentaires, tels que les repas et le «child minding», les parents sont à la merci des politiques tarifaires arbitraires des écoles privées. Ils dénoncent également un manque de communication de la part du ministère de l’Éducation, regrettant le manque de transparence quant à ce qui est réellement pris en charge. «Nous n’avons aucune idée de ce qui est inclus dans le ‘Grant-in-Aid’. Le ministère aurait dû clairement communiquer sur ce qui est couvert. Cela crée une confusion et ouvre la porte à des abus de la part des écoles. Le ministère doit venir de l’avant pour donner des détails précis sur ce qui est couvert et combien. Les parents doivent être au courant», dit un autre parent.

Conditions requises

Par ailleurs, plusieurs conditions doivent être respectées. Parmi : l’obligation qu’il y ait un enseignant pour 15 enfants ; un Manager à temps plein pour chaque école ; un Assistant Manager pour chaque école comptant 101 enfants ou plus ; un Teacher pour chaque groupe de 15 enfants ; un Assistant Teacher pour chaque groupe de 15 enfants, ainsi qu’un School Attendant pour chaque groupe de 50 enfants, avec un maximum de cinq employés par école. Au niveau de la formation, les autorités visent à avoir du personnel qualifié dans les écoles. Les nouvelles recrues devront détenir au moins cinq credits au School Certificate et suivre d’autres formations pour être autorisées à enseigner. Quant aux Managers, ils devront, à partir de 2029, être titulaires d’un Diploma in Early Childhood Management. Certains parents font état de l’absence de School Attendants dans certaines écoles, ce qui soulève des inquiétudes quant au respect de ces conditions. Certains expriment aussi leur frustration quant à l’absence de formations adéquates pour le personnel enseignant, mettant en lumière un manque de préparation dans le système éducatif.

Face à cette situation, des appels sont lancés pour un meilleur encadrement et une régulation plus stricte de la part du ministère de l’Éducation. Les parents réclament des mesures transparentes et davantage de communication ainsi que la mise en place d’un mécanisme de contrôle pour éviter les abus de certaines écoles privées. Le ministère de l’Éducation, interpellé par ces préoccupations, dit suivre cette affaire de près. Cependant, il devient impératif pour les autorités de prendre des mesures afin d’assurer que le «Grant-in-Aid Scheme» serve son objectif initial, sans être détourné par des pratiques tarifaires abusives de certaines écoles privées. Bien que ce Scheme pour l’éducation préscolaire représente une avancée significative dans l’accessibilité à l’éducation préscolaire, il est essentiel de surveiller de près la manière dont les écoles privées interprètent et appliquent ces mesures. La transparence, la communication effective et la régulation sont des éléments clés pour garantir que cette initiative bénéficie réellement aux familles, sans être exploitée à des fins lucratives par certaines institutions éducatives.