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Éducation tertiaire

Des réalités de l’UTM révélées par des documents fuités «par accident»

3 juin 2024, 18:00

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Des réalités de l’UTM révélées par des documents fuités «par accident»

Des documents confidentiels, surnommés «Niki Leaks» par des employés de l’Université de technologie de Maurice (UTM), ont fuité du bureau du Registrar et ont été envoyés à la majorité des employés de l’institution jeudi dernier. Ils révèlent les pertes financières de l’institution tertiaire.

Un rapport du Planning and Finance Committee (PFC) de l’Université de technologie de Maurice (UTM), envoyé au Board of Governors de l’institution révèle ainsi des pertes de Rs 27,4 millions dans les opérations pour l’année financière se terminant au 30 juin 2023. «Un déficit de Rs 24,7 millions a été enregistré dans les opérations de l’université pour l’exercice financier se terminant le 30 juin 2023 par rapport à un excédent de Rs 67,2 millions pour l’exercice financier se terminant au 30 juin 2022», peut-on lire dans le document fuité. Les actifs courants ont enregistré une diminution nette de 4 % alors que les passifs courants ont augmenté de 26 % principalement à cause d’une hausse des charges à payer et d’autres créances. Les revenus issus des frais de scolarité et autres frais ont baissé de 13 % à cause de la diminution du nombre d’étudiants de 3 700 pour l’exercice financier 2021-22 à 3 100 pour 2022-23.

Les coûts du personnel ont augmenté de 16 %, passant à Rs 13 millions avec la hausse des salaires de base, des compensations et des primes de fin d’année. Cette augmentation, selon le document, est le résultat, entre autres, du recrutement de nouveaux employés, de la promotion du personnel académique et non académique. Les frais de déplacement du personnel ont également augmenté de Rs 2,5 millions. Les heures supplémentaires ont connu une hausse de Rs 1,6 million, principalement en raison du passage à un mode hybride pour la dispensation des cours au cours de l’exercice 2022-23, par rapport au mode entièrement en ligne de l’exercice précédent.

Par ailleurs, les coûts des lecturers à temps partiel ont augmenté de Rs 5 millions, alors que les heures supplémentaires ont connu une hausse de Rs 2,6 millions. Les contributions à la Contribution sociale généralisée et le National Savings Fund ont également augmenté de Rs 1,5 million, tout comme les frais d’assurance médicale et du personnel, dont l’augmentation est de Rs 1 million. Lors d’une rencontre virtuelle du PFC dans la semaine, un contrat devait être alloué à la compagnie Keep Clean Ltd pour une somme de Rs 5,8 millions pour effectuer du nettoyage, assurer l’hygiène et d’autres travaux à l’université. Cette entreprise devait également obtenir un autre contrat de Rs 6 millions pour des services de nettoyage comprenant le jardinage et l’entretien de la cour de l’institution.

Des chargés de cours refusent des offres

Les documents fuités révèlent que plusieurs chargés de cours de différentes facultés de l’institution ont décliné l’offre de devenir responsables d’une école. En mars, une personne détentrice d’un doctorat a refusé un poste de chargé de cours en Business Analytics and Information Systems. De même, une autre personne avec un doctorat a décliné un poste de chargé de cours en comptabilité. L’UTM est donc à la recherche d’un autre candidat pour ce poste. Une situation similaire prévaut dans le domaine des Medical/ Nursing and Health Sciences à l’UTM, où sur deux offres d’emploi, une seule a été acceptée. Faute de remplaçants, l’UTM est contrainte de relancer un appel à candidatures.

Colère de l’UTMEU

Le président de l’Association des employés de l’UTM, Vikash Seewsagur, exprime son profond mécontentement face à la fuite de documents officiels et confidentiels du bureau du Registrar car des informations sensibles sur plusieurs employés ont été dévoilées. «Comment ces documents ont-ils pu être divulgués alors que le Registrar est chargé de les garder confidentiels ? Cela démontre une grave irresponsabilité de la part du Registrar.» Selon lui, le personnel de l’UTM est très remonté par la divulgation publique de leurs informations. «C’est une énorme honte pour l’UTM», fait-il ressortir.

Selon le directeur général de l’UTM, Dinesh Hurreeram, la divulgation de ces documents est due à une «erreur humaine». «Nous aurions rappelé le mail, mais notre système ne nous l’a pas permis», explique-t-il. Bien qu’il soit regrettable que ces documents aient été envoyés à plusieurs personnes, il avance que le Registrar a présenté ses excuses pour cet incident.