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Conseillers des français de l’étranger

Des relais de proximité au service de leurs compatriotes

14 juillet 2025, 11:00

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Des relais de proximité au service de leurs compatriotes

■ Xavier Dubourg de La Tour et Parveen Mactoom sont des facilitateurs au service des Français de l’étranger, binationaux inclus.

Facilitateurs bénévoles entre l’administration française et la communauté expatriée ou binationale, les conseillers des Français de l’étranger à Maurice jouent un rôle clé mais parfois méconnu des principaux intéressés. Rencontre avec deux d’entre eux : Xavier Dubourg de La Tour et Parveen Mactoom, à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet.

Ils ne sont ni diplomates, ni fonctionnaires. Et pourtant, ce sont souvent vers eux que se tournent les Français installés à Maurice lorsqu’ils rencontrent un problème administratif, une difficulté sociale, un accident, ou un besoin d’information. Élus à l’occasion d’un scrutin organisé par l’ambassade de France tous les six ans, bénévoles mais engagés, les conseillers des Français de l’étranger sont les relais de proximité d’une administration parfois débordée. À Maurice, la délégation compte quatre représentants : Michèle Malivel (présidente), Xavier Dubourg de La Tour, Charles de Loppinot et Parveen Mactoom.

«Nous sommes avant tout des facilitateurs», résume Xavier Dubourg. Chacun gère un portefeuille de sujets: pour lui, la sécurité, la santé et la couverture sociale ; pour Parveen Mactoom, l’éducation et les relations avec le consulat. Leur rôle ? Répondre aux sollicitations des compatriotes, faire le lien avec les services consulaires, aider à remplir un dossier, accompagner un senior dans une démarche en ligne, ou encore relayer des questions jusqu’au Sénat via les sénateurs des Français de l’étranger, qu’ils élisent, puisque ce sont aussi des grands électeurs.

Une communauté en pleine croissance

La communauté française à Maurice est passée de 2 500 à près de 11 000 personnes en une trentaine d’années. «À l’époque, c’étaient surtout des binationaux. Aujourd’hui, les profils sont variés, avec une forte proportion de retraités, de familles, mais aussi d’entrepreneurs», note Xavier Dubourg. En parallèle, le personnel consulaire a diminué, tandis que les besoins, eux, ont explosé : demandes de passeports en urgence, évacuations sanitaires, aides scolaires, conseils juridiques…

Parmi les sujets récurrents, l’accès aux soins revient souvent. Nombre de Français ne sont pas assurés, et jugent la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) trop coûteuse. Les conseillers tentent d’informer, d’orienter et de proposer des solutions. «Parfois, on prend la main à distance sur un ordinateur pour aider à faire une demande de remboursement», raconte Xavier. Côté éducation, Parveen siège dans les conseils d’école des établissements à programme français et relaie les préoccupations des familles auprès de l’ambassade, aide à remplir des demandes bourses scolaires, par exemple. Elle aide aussi les personnes âgées à prendre rendezvous à l’ambassade en ligne, jusque chez elle. «Il faut aimer les gens et aimer aider les gens.»

D’autres dossiers sont plus symboliques, comme celui de la Croix de Lorraine, emblème du souvenir des anciens combattants, qui se trouve sur le terrain de l’ancienne ambassade, vendue, et donc inaccessible pour organiser des réunions et faire un travail de mémoire. Xavier Dubourg cherche à la réinstaller à la résidence de l’ambassadeur, à Floréal.

Comment les Français saventils qu’ils peuvent faire appel à eux ? Par bouche-à-oreille, via les associations, Facebook, ou le site de l’ambassade… Mais beaucoup ne sont pas inscrits au registre consulaire, ce qui complique leur accompagnement. «L’inscription est pourtant essentielle, notamment pour voter ou bénéficier de certains droits.»

Bien qu’ils soient élus, ces conseillers affirment leur neutralité politique. «Nous avons nos opinions, mais elles ne doivent pas interférer. Notre rôle est d’aider tous les Français, et pas que les expatriés, les binationaux aussi.» Lors de la crise du Covid, ils ont su mobiliser leur réseau pour obtenir vaccins et médicaments pour des compatriotes alors que Maurice était fermée.

Prochaine échéance : les élections consulaires en mai 2026, par internet ou à l’urne. Les conseillers espèrent un taux de participation plus élevé que les 20% des dernières élections, en 2021. «Notre message est simple: sollicitez-nous. On n’a pas toujours toutes les réponses, mais on vous orientera vers les bonnes réponses.»

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