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Des retraits à la SBM qui interrogent jusqu’au sommet

4 août 2025, 05:00

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Des retraits à la SBM qui interrogent jusqu’au sommet

■ Des retraits massifs du compte de l’ACP Dunraz Gangadin soulèvent de nouvelles zones d’ombre. Il a comparu sous haute tension au tribunal de Port-Louis vendredi.

Entre le 18 octobre et le 7 novembre 2024, pas moins de Rs 14 millions ont été retirées en espèces du compte de l’ACP Dunraz Gangadin à la State Bank of Mauritius (SBM). Ces opérations, effectuées à raison de Rs 1 million par jour ouvrable, dépassaient largement les plafonds imposés par la loi et la politique interne de la banque. La Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA) fixe une limite de Rs 500 000 par retrait, tandis que la SBM applique une restriction encore plus stricte de Rs 350 000 pour ses clients ordinaires.

Ces retraits exceptionnels posent plusieurs questions à la Financial Crimes Commission (FCC). Qui a donné l’ordre de procéder à de telles transactions ? Était-ce une instruction venant directement de la hiérarchie policière ? Sous quelle autorité la SBM a-t-elle accepté de contourner ses propres règles et les limites légales ? Celle de la Banque de Maurice (BoM)? Aucune trace d’une dérogation officielle de la BoM n’a, pour l’heure, été révélée.

La concomitance entre ces flux financiers et les retraits massifs du compte de l’ACP Dunraz Gangadin soulève de nouvelles zones d’ombre. La direction de la SBM a-t-elle agi de son propre chef ou sur la base d’ordres précis ? Ce sont les questions auxquelles les enquêteurs tentent de trouver les réponses. À ce jour, aucune réponse claire n’a été apportée quant à la chaîne de responsabilité. L’ancienne direction de la SBM, en permettant de tels retraits sans validation de la BoM, pourrait avoir engagé sa propre responsabilité. Qui, au sein de la hiérarchie policière, a validé les opérations et choisi les officiers chargés d’effectuer ces retraits ?

L’affaire prend une dimension politique : ces mouvements d’argent sont survenus à trois semaines des élections générales du 10 novembre 2024. S’agissait-il d’une simple coïncidence ou d’une opération dictée par un calendrier précis ? Des convocations de hauts gradés ne sont pas à écarter cette semaine.

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