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Journée panafricaine de la femme

Des voix réclament la reconnaissance officielle du peuple créole-mauricien

4 août 2025, 13:30

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Des voix réclament la reconnaissance officielle du peuple créole-mauricien

Lors de la Journée panafricaine de la femme, célébrée le jeudi 31 juillet, plusieurs figures engagées ont appelé à la reconnaissance officielle du peuple créole-mauricien et ont procédé au lancement du Kolektif Reparasyon Avansman Kreol (KRAK). Une démarche qui entend porter la revendication de justice historique jusqu’aux Nations unies – une plainte a été faite auprès de cette institution dans la matinée du même jour.

«La Journée panafricaine de la femme n’est pas qu’une date commémorative. Elle incarne l’héritage des luttes d’hier et les batailles d’aujourd’hui», a rappelé Virginia Lamarque, militante et cofondatrice du KRAK. Créée en 1962, l’Organisation panafricaine des femmes avait pour mission de fédérer les femmes du continent dans leur quête d’indépendance et de développement. Cette année, le thème choisi par l’Union africaine est Promouvoir la justice sociale et économique pour les femmes africaines grâce aux réparations, qui a trouvé un écho particulier à Maurice, où la question de reconnaissance du peuple créole reste entière.

Marie Noellie Rioux a dénoncé une «forme moderne d’effacement identitaire. Le peuple créole-mauricien est effacé des statistiques officielles, de la Constitution mais il est bien présent dans la pauvreté, la marginalisation et la discrimination. Identifiez-moi comme Créole, donnez-moi mon identité, ma place dans l’histoire. Nous ne demandons pas plus. Nous exigeons plus.» Selon elle, cette absence de reconnaissance institutionnelle perpétue un sentiment d’injustice historique.

Pour Tony Evenor, porte-parole du collectif, il s’agit désormais d’un combat tant juridique que moral. Il affirmeque «le droit à l’identité est un droit humain reconnu par la loi internationale. Maurice, en tant qu’État signataire, a l’obligation de le respecter». Le KRAK s’engage donc à interpeller les instances onusiennes afin d’obtenir des mesures concrètes de reconnaissance du peuple créole, de garantir sa participation dans les processus de décision nationale et de mettre en œuvre les recommandations de la Truth and Justice Commission.

José Moirt a quant à lui souligné le caractère inclusif de cette démarche. «Réparation ne veut pas dire révolution. C’est une démarche pacifique, préventive, pour construire un pays plus juste.» Le collectif prévoit une campagne de sensibilisation dans toute l’île afin d’expliquer ce que signifie la «réparation», qui n’est pas une faveur, mais un droit pour les victimes de l’esclavage et leurs descendants.

Également annoncé, un agenda pour le mois d’août. Ainsi, le 2 août, une journée de la femme panafricaine a eu lieu en collaboration avec le centre Nelson Mandela. Le 23, ce sera une soirée africaine à Rose-Hill et le 31 août au Plaza, sera organisée une célébration par rapport à la réparation. La prochaine étape pour le KRAK, c’est les Nations unies; le collectif prévoit de soumettre ce mois-ci un dossier officiel aux instances onusiennes.«Nous voulons que les 400 000 Créoles invisibles de Maurice deviennent visibles aux yeux de la République et du monde.»

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