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Destins de politiciens

1 avril 2024, 08:40

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XLD président ? La parution, hier, dans l’express-samedi, d’un confidentiel selon lequel le leader du PMSD considérerait l’option d’aller au Château du Réduit afin de décanter la situation entre Ramgoolam, Bérenger et lui-même par rapport à la hiérarchie d’un éventuel futur gouvernement, provoque pas mal de réactions dans le landerneau politique. Des dirigeants politiques nous ont appelés pour en savoir un peu plus. Car cela pourrait être, selon eux, un «game changer» au sein de l’opposition parlementaire et de la dynamique actuelle en amont du Budget 2024-2025 (que d’aucuns estiment qu’il n’aura pas lieu – ce que dément énergiquement le ministère des Finances, qui s’est lancé à fond dans la préparation du discours) et des élections générales prévues pour cette année.

Xavier-Luc Duval, avec qui nous avons longuement discuté, estime qu’il pourrait, si l’idée aboutit, faire précisément ce que l’actuel président ne fait pas, c’est-à-dire garantir l’indépendance des institutions et sauvegarder la Constitution, surtout par rapport à la Financial Crimes Commission, dont le sort dépend désormais de la Cour suprême, après la plainte constitutionnelle musclée du DPP Rashid Ahmine.

Ramgoolam estime, pour sa part, que peu importe le cas de figure, l’essentiel pour lui demeure le déboulonnage du régime Jugnauth et compte sur ses partenaires pour travailler dans cette optique, quitte à mettre de côté leur ego et leurs intérêts de parti ou de famille.

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L’hommage rendu par Pravind, Kobita et Sarojini Jugnauth à SAJ vendredi au jardin de Pamplemousses a montré une famille soudée, qui se prépare sans doute à affronter les prochaines élections générales pour la première fois sans le géant politique qu’était sir Anerood.

Flashback en 1982. Le discours de SAJ, quand il remplace SSR, a marqué les esprits. Porté par le premier 60-0 de l’histoire, il annonçait la fin du communalisme et la naissance du mauricianisme, «enn sel lepep, enn sel nation». Le peuple y croyait. Mais en 1995, quand SAJ mord la poussière, le communalisme n’avait pas reculé. Au contraire, les «démons» dansaient de plus belle – et dansent toujours.

Comme chacun d’entre nous, SAJ avait sa part d’ombre et sa part de lumière. Des historiens ont commencé à jeter un regard détaché sur les années décisives de SAJ, durant lesquelles il n’hésitait pas à «couper les doigts». Ou encore sur la passation de pouvoir, en janvier 2017, entre SAJ et son fils, l’actuel PM, en pleine législature.

En raison de sa longévité politique, on avait cru, à un moment, que SAJ était immortel, tellement il a tenu longtemps, dans plusieurs rôles. Ce n’est pas tant son statut d’ancien PM, ou d’ex-président de la République, ou encore celui de ministre mentor, qui lui conférait une telle illusion, que son verbe caustique, et sa passion pour le football et Rodrigues, à qui il a donné l’autonomie. On se souviendra aussi de lui comme le dernier participant de la conférence de Lancaster à s’être battu, un demi-siècle plus tard, avec sa toge d’avocat, pour que Maurice retrouve notre souveraineté sur les Chagos, même si on peut regretter son silence sur Agaléga...

On saura bientôt si la mort de SAJ marque, oui ou non, la fin d’un cycle politique...