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Aux Casernes centrales

Deux ans après l’incendie: L’aile sud reste en ruines

6 juillet 2024, 21:00

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Deux ans après l’incendie: L’aile sud reste en ruines

La végétation a pris le dessus, avec des plantes grimpantes et des buissons couvrant partiellement les murs en pierre.

Il y a deux ans, dans la nuit du 4 au 5 juillet 2022, deux incendies dévastateurs ont ravagé une partie de l’aile sud des Casernes centrales, le quartier général de la police à Port-Louis. Cet édifice historique, construit à partir de 1740 sous le gouverneur français Mahé de La Bourdonnais et inauguré en 1774, a vu les baraquements de la Special Support Unit détruits par les flammes. Le feu avait causé des dégâts considérables, détruisant les effets personnels de certains policiers, quelques armes et des meubles.

Aujourd’hui, l’aile sud des Casernes centrales offre un triste spectacle de délabrement. La végétation a pris le dessus, avec des plantes grimpantes et des buissons couvrant partiellement les murs en pierre. Le toit en tôle ondulée est rouillé et endommagé, avec des sections manquantes, laissant l’intérieur du bâtiment exposé aux intempéries. Les structures métalliques à l’intérieur de l’édifice sont tordues et noircies. Des morceaux de bois, du papier et d’autres matériaux brûlés jonchent le sol, témoignant de la violence du sinistre. La zone affectée n’a pas été nettoyée ou restaurée depuis l’incendie, laissant le site dans un état de négligence totale.

Les fenêtres sont en grande partie cassées ou manquantes. Certains volets en bois pendent ou sont partiellement détachés, représentant un danger potentiel pour les passants et les rares personnes qui s’aventurent encore dans les environs. Quelques éléments métalliques rouillés et divers débris ont été enlevés et déposés devant le bâtiment. Aussi, certains véhicules utilisent l’abri sous le toit comme parking.

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La zone affectée n’a pas été nettoyée ou restaurée depuis l’incendie.

Rappel des faits

Le premier incendie s’est déclaré vers 20 heures, le 4 juillet 2022, dans les baraquements de l’unité de la police antiémeute. Les pompiers, rapidement dépêchés sur place, ont mis environ deux heures pour maîtriser les flammes. Cependant, à peine partis, un retour de flamme s’est produit vers une heure du matin, nécessitant l’intervention de plusieurs équipes de pompiers supplémentaires. L’intérieur du bâtiment, principalement constitué de bois, a favorisé la propagation rapide du feu. La principale préoccupation des pompiers était de contenir les flammes pour éviter qu’elles ne se propagent au centre de détention «Alcatraz» et à un entrepôt voisin. Après quelques jours, il a été rapporté que le bâtiment incendié n’avait pas de Fire Certificate.

Un patrimoine à l’abandon

Ce bâtiment, autrefois symbole de l’autorité et de la sécurité, est aujourd’hui un témoignage poignant d’abandon. Le site, jadis témoin de l’histoire coloniale de Maurice, est désormais une cicatrice béante au cœur de Port-Louis, attendant une éventuelle réhabilitation ou une décision quant à son avenir. Les autorités doivent prendre des mesures pour restaurer ce bâtiment historique ou, à défaut, le sécuriser et le nettoyer pour éviter tout danger pour la population. La préservation du patrimoine historique est essentielle pour garder vivante la mémoire collective, et pour transmettre aux générations futures l’histoire riche et complexe de Maurice.


Police, SOCO, FSL et MFRS: Statu quo pour les différents rapports de l’enquête sur l’incendie

L’incendie qui s’est produit le 4 juillet 2022 aux Casernes centrales suscite encore un vif intérêt. Où est passée l’enquête policière instituée par le patron des Casernes ? Qu’en est-il des rapports des Mauritius Fire Rescue Services (MFRS), du Forensic Science Laboratory (FSL) et du Scene of Crime Office (SOCO) ? Au vu de l’état des bâtiments, est-ce le signe que les rapports n’ont pas encore été émis ou qu’ils n’ont pas encore été rédigés avant de procéder à une rénovation ? D’ailleurs, selon nos informations, si les rapports sont déjà là, les pompiers qui avaient été mis à l’épreuve ce soir-là n’en sauront rien. «Un rapport de haute envergure émis n’est jamais communiqué aux autres car il est bien gardé à l’Investigative Unit», nous dit-on. Une cellule avait été mise en place par le commissaire de police il y a deux ans. Que s’est-il passé depuis ?

Nous étions aussi en présence d’informations selon lesquelles les Casernes centrales ne disposaient pas de Fire Certificate… Selon nos sources, les huit barracks occupées par les éléments de la Special Support Unit No 4 n’en avaient pas. Sollicité à ce propos à l’époque, l’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office (PPO) avait déclaré qu’il n’était pas en présence d’informations à ce sujet. Déjà, nous savons que la Barrack No 2, celle qui se trouvait à l’étage, n’avait pas d’escaliers de secours. Nous avions fait état de ce problème dans une de nos éditions en février 2022. Il va sans dire qu’il n’y aura pas de rénovation s’il n’y avait pas de Fire Certificate.

Hier, nous avons tenté à plusieurs reprises d’obtenir la version du PPO, mais nos demandes sont restées sans réponse.