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Questions à … Rani Balloo

«Diabet li pa bet, pran kont ou lavi»

14 novembre 2023, 16:06

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«Diabet li pa bet, pran kont ou lavi»

Parlez-nous de votre organisation et de ses objectifs. Qu’est-ce qui a motivé sa création?

Créé en octobre 2014, Diabetes Safeguard est, comme son nom l’indique, dédié à la préservation de la santé des patients diabétiques et à la prévention du diabète. La prévention du diabète constitue l’un de nos principaux engagements, et pour ceux déjà atteints par la maladie, nous sommes présents à leurs côtés pour les soutenir dans la prévention. Initialement axé sur l’accompagnement des enfants atteints du diabète de Type 1, notre engagement s’est élargi à la suite de nos observations sur le terrain, révélant que les enfants étaient également touchés par le diabète de Type 2. Aujourd’hui, notre action s’étend également aux adultes. En tant que one stop shop, nous offrons une gamme complète de services pour répondre aux besoins de nos bénéficiaires.

Maurice figure parmi les dix pays où l’incidence du diabète est en augmentation. Cette donnée est préoccupante. Peut-on considérer le diabète comme le mal du siècle?

Ces chiffres sont effectivement alarmants, d’autant plus que dans la région du sud-est de l’Asie, nous occupons la première place, faisant du diabète un problème majeur de santé publique. Il est regrettable que le cancer soit davantage médiatisé, alors que le diabète représente une menace tout aussi sérieuse. Il est crucial de noter que bien que le cancer puisse être guéri, le même patient peut être touché par le diabète, une maladie potentiellement mortelle. C’est pourquoi nous concentrons nos efforts sur le terrain pour sensibiliser la population et l’encourager à effectuer des dépistages. La prévention et la détection précoce du diabète sont essentielles pour lutter contre cette maladie et améliorer la santé globale de la communauté.

Les campagnes de prévention sont-elles réellement efficaces dans notre société ?

Il est effectivement préoccupant de constater que la moitié de la population semble opter pour le déni, surtout parmi ceux qui sont déjà touchés par la maladie. L’information et l’éducation sont deux éléments clés qui pourraient contribuer à une meilleure compréhension du diabète. Il est fréquent que des médecins conseillent à leurs patients de consommer certains repas avec modération, mais la question de savoir si la personne comprend réellement ce que signifie «modération» peut se poser. Souvent, l’accent est mis sur les soins médicaux, mais il est crucial de ne pas négliger le rôle de l’éducation. Il serait bénéfique d’intégrer des informations sur le diabète dès le cycle primaire et, bien sûr, au niveau secondaire. Il s’agit non seulement de traiter la maladie mais aussi de prévenir de nouveaux cas. Une sensibilisation précoce et une compréhension approfondie des facteurs de risque, des modes de vie sains et des pratiques alimentaires équilibrées peuvent jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le diabète.

Il est vrai que l’on observe un rajeunissement des personnes touchées par le diabète au sein de la population…

Il est tout à fait pertinent de souligner l’importance de parler du diabète, et le cas spécifique du diabète gestationnel mérite une attention particulière. Il est inquiétant de constater que cela affecte 50% des femmes enceintes à Maurice, en particulier celles qui sont en surpoids ou obèses. Le diabète gestationnel, en raison de sa résistance à l’insuline, présente des risques significatifs pour la santé de la mère et du bébé. Bien que le diabète puisse disparaître après l’accouchement, la mère reste exposée à un risque accru de développer le diabète plus tard dans sa vie. De plus, le bébé lui-même est susceptible de présenter des risques accrus de développer le diabète à l’avenir. Il est crucial d’intervenir dès les premiers mois de la grossesse pour prendre en charge la mère et minimiser les risques associés au diabète gestationnel. La préparation des jeunes femmes avant la conception est également une approche proactive et nécessaire pour réduire les incidences du diabète gestationnel et ses conséquences à long terme. L’éducation et la sensibilisation jouent un rôle essentiel dans cette démarche préventive.

Quelles sont les principales causes de cette maladie ?

Le mode de vie joue un rôle essentiel dans l’augmentation des cas de diabète. La consommation de malbouffe, caractérisée par des aliments riches en sucres ajoutés, en graisses saturées et en calories vides, associée à la sédentarité, contribue significativement à l’obésité et à d’autres facteurs de risque du diabète. Il est préoccupant de constater que les habitudes néfastes, telles que la consommation de tabac et d’alcool, deviennent plus fréquentes chez les jeunes dès un âge précoce. Ces comportements augmentent non seulement le risque de diabète, mais également celui d’autres problèmes de santé à long terme.

En cette Journée mondiale, quel message souhaitez-vous transmettre ?

Le diabète n’est pas à sous-estimer, et prendre soin de sa santé est une responsabilité cruciale pour une vie riche, longue et productive. Mon message souligne l’importance de la prévention et de la prise de conscience individuelle pour maintenir une bonne santé et éviter les risques associés au diabète et à d’autres problèmes de santé. Prendre sa santé en main est un investissement précieux pour le bienêtre à long terme.