À l’heure du tout à l’image et du buzz sans suite, «l’express» souhaite faire découvrir la plume de poètes, de chanteurs, d’écrivains et de tous ceux qui jettent leur âme sur le papier, et qui mettent en mots des réflexions profondes.

On peut déjà déployer le tapis rouge.

Et pourquoi pas annoncer les résultats en avance ?

Tout comme dans les pays qui organisent des élections à candidat unique.

Ou un semblant d’adversaire pour berner le public.

Un peu comme Joseph Désiré qui s’est fait Sese Seko avec la complicité de

Léopold.

Et bien sûr il y a toujours un Lumumba dans l’histoire.

Ne soyez pas triste.

Aussi comme Pinochet, qui avec la bénédiction de la supposée plus grande

démocratie du monde, a renversé Allende.

C’est I.A.

Adieu… Neruda.

Celui-là veut des lauriers à tout prix.

Quitte à surfer sur la vague d’une autre, identique à celles de Nazaré, qui

déferle actuellement.

Une si grande opportunité que l’arriviste ne peut laisser passer.

Ça l’aidera à rendre son retour plus que triomphal.

Fanfares, bling-bling, paillettes, et j’en passe.

Toutes les précautions ont été prises pour que rien ne puisse entacher

l’événement.

Comme Port-Louis ce jour-là.

Des chars dans les rues et des snipers sur les toits.

Et pourtant, la place n’était pas rouge ni vide.

Et il n’y avait pas de guide.

Il faut, à tout prix, museler cet opposant du sensationnel infondé.

Utopiste, fervent défenseur d’égalité.

Certains voient et préfèrent se taire.

D’autres ne comprennent rien.

Ils ont été endoctrinés et souffrent du syndrome de je ne sais quel capital

scandinave.

Résistant endurci, on a bien essayé de lui renvoyer l’ascenseur pour

l’amadouer.

Mais il préfère toujours prendre les escaliers.

L’escalier maman, l’escalier.

Car lui ne court pas derrière le tant recherché pouvoir ou la célébrité.

Il milite contre les injustices et c’est souvent très cher payé.

Des critiques, des boycotts et même des moqueries venant d’en haut.

Évidemment il sera mis à l’écart pour le retour du Messi autoproclamé.

De peur qu’il lui fasse de l’ombre, ou refuse de se courber à son passage.

Notre ami fait semblant de ne pas comprendre.

Ne rien voir, ne rien entendre.

Et pourtant, pour lui, c’est clair comme l’eau de roche.

Salomé locale y contribue.

Elle danse, cadence, entre autres, sous les filaos pour réclamer sa tête.

Pourquoi ?

Parce qu’il arrive à voir, de loin, venir ses manigances.

On a aussi essayé de le casser.

Sans succès.

Il est protégé par la vérité, son armure invisible.

Sa défense assurée par la simplicité, son arme invincible.

Contrairement aux autres qui veulent devenir des édifices qui grandissent, il

a choisi de rester une passerelle qui s’élargit.

C’est sa philosophie.

Ainsi ira sa vie, jusqu’à ce que sur son épitaphe soit écrit : Ci-gît «Lui».

Bio

Rishi Kaund

Passionné d’art sous toutes ses formes, et féru d’histoire et de géographie, ce fana des mots et parolier a pour nom de scène GaG-All. Il a joué le rôle du compagnon d’Anjalay Coopen dans le film «Dan la kal nou memwar» en 1995. Ayant rejoint la famille slam en 2019, il a fait l’ouverture de la «Sware OmaZ Siven Chinien et Bam Cuttayen» en mars 2023. Il cultive l’humilité et voue un grand respect à tous ses semblables.