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Droits de douane
Donald Trump a signé le décret augmentant les taxes pour des dizaines de pays, l’application reportée au 7 août
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Droits de douane
Donald Trump a signé le décret augmentant les taxes pour des dizaines de pays, l’application reportée au 7 août

Le président américain Donald Trump.
Ces nouvelles taxes s’échelonnent de 10% à 41%. Comme prévu, l’Union européenne, le Japon ou la Corée du Sud se voient appliquer une augmentation de 15%. Leur entrée en vigueur serait toutefois reportée au 7 août, afin de permettre aux douanes de s’organiser.
Le président américain Donald Trump a signé jeudi 31 juillet au soir un décret imposant une hausse des droits de douane pour des dizaines de pays dans le monde, avec qui les États-Unis estiment avoir un déficit commercial plus ou moins marqué. Leur entrée en vigueur, initialement annoncée pour le 1er août, serait toutefois reportée au 7 août, selon un haut responsable. Un délai censé permettre aux douanes de s’organiser.
Tous les pays n’ayant pas réussi à se mettre d’accord avec Washington voient les droits de douane appliqués à leurs produits s’échelonner entre 10% et 41%, pour la Syrie. D’une manière générale, la plupart des pays cités se voient imposer 15% de droits de douane, quelques États se retrouvant à un taux plus élevé, à l’image de l’Afrique du Sud, à 30%, la Serbie, à 35%, ou la Suisse, à 39%.
Ces surtaxes suscitent une inquiétude globale des entreprises exportant vers les États-Unis. «On ne sait pas quelle sera la gravité de l’impact mais il ne sera pas positif, c’est sûr», anticipe ainsi Laubscher Coetzee, un éleveur sud-africain d’autruches dont le cuir sert à fabriquer les santiags des plus prestigieuses marques du Texas.
Du répit pour le Mexique, pas pour le Canada
Un pays, au moins, échappe à une hausse douanière du 7 août: Donald Trump a annoncé jeudi avoir prolongé de 90 jours les droits de douane actuellement imposés au Mexique, ce qui revient à les maintenir à 25% sur les produits entrant aux États-Unis en dehors de l’accord de libre-échange nord-américain (ACEUM).
En revanche, pas de détente en vue avec le Canada, qui voit au contraire les droits de douane appliqués à ses produits passer de 25% à 35%, une taxe qui ne concerne, là aussi, que les produits ne transitant pas dans le cadre de l’ACEUM. «Le Canada n’a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues», entrant aux États-Unis, a regretté la Maison Blanche dans un document, pour justifier cette décision, «et il a pris des mesures de représailles contre les États-Unis».
L’administration Trump se montre particulièrement ferme avec certains pays. Donald Trump a ainsi signé mercredi un décret imposant 50% de surtaxe douanière au Brésil, à l’exception de certains produits. Cette surtaxe fait office de représailles contre les poursuites visant l’ex-président Jair Bolsonaro, son allié d’extrême droite, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat après sa défaite lors de l’élection de 2022. L’Inde voit-elle ses produits être taxés à 25%, auxquels s’ajoutera une «pénalité», car le pays achète du pétrole russe.
«Un accaparement de pouvoir sans précédent»
Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d’une économie largement endettée. L’impact des droits de douane continue cependant d’inquiéter les économistes, qui les voient peser sur l’inflation, en hausse en juin à 2,6%, et sur la croissance américaine. Le groupe Apple a rapporté jeudi que les droits de douane entraîneront pour lui un surcoût de 1,1 milliard d’euros sur le trimestre en cours.
Coïncidence du calendrier, une Cour d’appel fédérale a commencé jeudi à Washington à examiner un appel devant déterminer si Donald Trump a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels en imposant ces surtaxes sans l’approbation du Congrès. Cela concerne les droits de douane quasiment universels, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas imposés à un secteur particulier comme l’automobile ou l’acier.
L’avocat des plaignants, des petites entreprises ainsi qu’une dizaine d’Etats américains, a notamment dénoncé «un accaparement de pouvoir sans précédent de la part d’un président en 200 ans», tandis que la plupart des juges de la cour d’appel ont laissé entrevoir leur scepticisme face aux arguments du gouvernement. La Maison-Blanche a déjà promis de saisir la Cour suprême si la décision lui était défavorable.
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