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«Planting»
D’où vient la drogue ?
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«Planting»
D’où vient la drogue ?

Photo d'illustration.
Avec le nouveau dénouement dans l’affaire Vimen Sabapati, une question se pose : d’où viennent les 10 kg de drogue retrouvés dans le sac qui lui appartenait ? Sur le plateau de Radio Plus, l’avocat Siddhartha Hawoldar a été clair : les opérations de la Special Striking Team (SST) contre les opposants du pouvoir de l’époque finissaient souvent par des saisies de drogue.
Pour rappel, la SST avait clamé avoir retrouvé 46 kg de haschisch avec Bruneau Laurette et 10 kg avec Vimen Sabapati. «Il doit y avoir un arsenal de drogue mis de côté pour ce type d’opération», a-t-il dit. Il faisait référence aux nouvelles vidéos de l’ex-policière Goomanee. Selon ces clips diffusés, le cas de planting, du moins dans l’arrestation de Vimen Sabapati, semble clair.
Sollicité, Ranjit Jokhoo, ancien inspecteur de police et enquêteur de la Major Crime Investigation Team, explique qu’il y a justement une enquête en cours pour déterminer les tenants et les aboutissants de cette affaire. «On ne peut pas tirer de conclusions pour le moment. Cependant, si cette drogue vient de la police, ce serait très grave !», dit-il. C’est la raison pour laquelle cette enquête doit se faire au plus vite.
«Exhibit Room»
À l’Assemblée nationale, le 2 juin 2024, Pravind Jugnauth avait détaillé le procédé des opérations de saisie de drogue. Lors de la saisie de drogue, un officier enregistre l’entrée dans le Crime Occurrence Tracking System au poste de police ou au bureau de l’Anti Drug and Smuggling Unit le plus proche. Par la suite, la drogue est pesée avec son emballage. Les emballages sont d’ailleurs stockés séparément, mais toujours dans l’Exhibit Room. Les preuves sont ensuite emballées et scellées en présence du suspect.
Le même jour, la cargaison est transportée à l’Exhibit Room des Casernes centrales. Là, l’officier en charge de cette salle fait une entrée dans l’Exhibit Register et un numéro d’enregistrement d’exposition (Exhibit Register Number) est attribué à ces preuves. La drogue est stockée jusqu’au moment où elle doit être transportée au Forensic Science Laboratory (FSL) pour des analyses.
Après les analyses, le colis est retourné à l’Exhibit Room, où il est conservé jusqu’au procès. Cette salle, avait précisé l’ancien Premier ministre, est équipée d’un système CCTV, d’une alarme et d’un détecteur de fumée. Auparavant, les images CCTV étaient conservées pendant 40 jours, mais Pravind Jugnauth avait expliqué que, désormais, ces images sont archivées. De plus, selon nos informations, il n’y a que trois officiers de police, en plus de celui qui est en charge de ces preuves, qui ont accès à cette pièce des Casernes centrales. En 2023, un audit des preuves stockées dans l’Exhibit Room, notamment de la drogue, de l’argent et des documents, avait eu lieu.
Ces cas qui ont interpellé
En mai 2021, 300 kg de drogue ont été déterrés sur un terrain en construction à Pointe-aux-Canonniers. C’était l’une des plus grosses saisies réalisées par les autorités. Par la suite, les frères Gurroby ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire. Mais plusieurs personnes avaient fait le parallèle entre les paquets déterrés et la drogue retrouvée dans la voiture de Bruneau Laurette en novembre 2022. Cependant, la police avait rejeté cette thèse, affirmant que l’Exhibit Room est un endroit très contrôlé.
En mars 2017, 135 kg de drogue avaient été retrouvés dans des compresseurs dans le port. Cependant, une fois au FSL, le poids était passé à 119 kg, ce qui avait fait sourciller. Au Parlement, sir Anerood Jugnauth, qui était alors ministre mentor avec la police sous lui, avait affirmé qu’il avait demandé une explication au commissaire de police d’alors et qu’il n’était pas satisfait des explications. Pravind Jugnauth, qui était alors Premier ministre, avait aussi qualifié cette affaire de «very disturbing». C’est la raison pour laquelle un Fact Finding Committee (FCC), présidé par Paul Lam Shang Leen, avait été mis sur pied. Le FCC avait conclu que toutes les procédures avaient été respectées et que la disparité était survenue lors de la première pesée, qui avait été effectuée avec une balance manuelle, et que le poids de la drogue, sans les emballages, était bien de 119 kg.
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