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Projet hôtelier et immobilier

Douze investisseurs manifestent leur intérêt

9 décembre 2023, 11:30

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Douze investisseurs manifestent leur intérêt

Parmi les craintes des habitants concernant ce projet, une déviation routière qui priverait l’accès du public à la plage.

Elles sont 12 entités à avoir fait part de leur intérêt pour le projet hôtelier et immobilier à Palmar. Cette information a été fournie par le ministre Renganaden Padayachy au Parlement, le mardi 5 novembre. Le ministre des Finances répondait à la question du député Osman Mahomed, qui est aussi responsable du dossier logement et aménagement du territoire au Parti travailliste. Pour rappel, le projet à Palmar comprend une zone aménageable de 238 arpents et 10 perches de terrain de l’État, qui prévoit le développement d’hôtels, de projets liés à l’écotourisme à proximité immédiate de plusieurs zones humides, une résidence pour personnes âgées ainsi que des infrastructures commerciales et de loisir.

Dans sa réponse, le ministre Padayachy a rappelé que l’Economic Development Board avait lancé, le 7 octobre 2023, un appel à manifestation d’intérêt pour les développements d’une zone à usage mixte à Palmar, suite à une demande du ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire effectuée le 10 août. Au 24 novembre 2023, soit la date de clôture des appels à manifestation d’intérêt auprès de l’Economic Development Board, 12 demandes ont été reçues.

Les noms des demandeurs sont notamment : United Docks Ltd, Travel Bridge Ltd, AWL Trading and Contracting Co Ltd, Nextera Global Private Ltd, Lateral Holdings Ltd, Karats Hospitality Ltd, Sotravic Limitée, Gleneagles Two Co Ltd et Safety Construction Co Ltd. La liste comprend également Stratmont Coal and Commodity Private Ltd, Stratmont Industries Ltd, qui eux possèdent une expertise industrielle dans la fabrication et la distribution de charbon et de coke métallurgique. On compte aussi Simplex Coke & Refractory Ltd, qui possède une expertise industrielle dans la fabrication et la distribution de coke métallurgique, ainsi que le secteur des infrastructures.

Osman Mahomed a également voulu savoir si le développement proposé avait fait l’objet d’une évaluation stratégique de l’environnement, car le site où l’hôtel et les projets d’écotourisme sont proposés, comprend quelque 70 acres de zones humides pour lesquels l’EDB a spécifié une zone tampon de seulement 30 mètres. D’autant plus que Maurice a également adhéré à la Convention Ramsar, qui vise à orienter ses efforts vers la protection des zones humides. Le ministre des Finances a répondu que, conformément à l’Environment Protection Act 2002, ce développement fera l’objet d’un rapport environnemental préliminaire ou d’une autorisation d’EIA selon le cas. Ajoutant qu’il a reçu des informations de l’EDB uniquement sur ceux qui ont fait des demandes pour ce projet. Donc, rien concernant les questions par rapport aux zones humides.

Réintroduction de Strategic Environment Assessment

Par ailleurs, les dispositions actuelles de l’Environment Protection Act ne font pas mention d’une évaluation stratégique de l’environnement. Sa réintroduction a été préconisée depuis longtemps. En août 2020, au Parlement, la députée Joanna Bérenger avait également demandé au ministre Kavy Ramano si la réintroduction de la Strategic Environment Assessment serait envisagée. Le ministre de l’Environnement avait alors indiqué que cela ferait l’objet d’une consultation dans le cadre de la révision de l’Environment Protection Act 2002, avec pour objectifs principaux d’assurer une meilleure protection de l’environnement, de promouvoir le développement durable et de renforcer les développements respectueux de l’environnement et du climat, tout en facilitant le développement économique.

L’évaluation stratégique environnementale devait permettre d’intégrer les objectifs de protection de l’environnement et de développement durable dans la formulation des politiques, des plans et des programmes, de rendre la planification et le développement plus écologiques et de faciliter le processus de l’Environmental Impact Assessment, avait affirmé le ministre Kavy Ramano. Toutefois, sa réintroduction ne s’est jamais faite.

Il était également question de la gestion des services publics à Palmar, car cette région est souvent l’une de celles confrontées à des problèmes d’eau. Osman Mahomed a voulu savoir quelle entreprise compte investir dans l’aménagement d’une unité de dessalement telle qu’elle est proposée dans le plan directeur et si elle sera autosuffisante en matière d’approvisionnement en eau. Mais une fois de plus, le ministre Padayachy s’est contenté de dire «(…) J’ai des informations par rapport à ce qu’il a demandé, concernant le nombre de demandes, etc. Mais vous savez bien que pour ce genre de projet, c’est un document de plusieurs centaines de pages», affirmant qu’il fournira plus tard les informations requises au Parlement après les avoir obtenues.

Outre les effets néfastes sur l’environnement que pourrait avoir la construction à proximité de zones humides, certains habitants continuent à craindre une déviation routière pour faire place au projet et la privation de l’accès public à la plage. Or, ce terrain de l’État aurait également connu plusieurs activités agricoles dans le passé, en parfaite harmonie avec la nature, nous confie une personne qui connaît bien l’endroit depuis plusieurs décennies et qui se souvient «…qu’il y avait toutes les infrastructures, les équipements et la logistique pour l’unité d’élevage de bétail, constamment améliorée pendant plus de 75 ans. Quelque mille animaux étaient élevés (…) ; les vaches étaient traitées dans trois écuries, les troupeaux pouvaient pâturer pendant la journée. Il y avait aussi des abris pour les chèvres et les moutons, deux grands réservoirs d’eau, et le puit des Hollandais, qui servait de réserve d’eau souterraine pour pomper l’eau en cas de pénurie. On y trouvait des cocotiers et des oignons plantés sur une base expérimentale…».