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Conférence de presse
DPP amputé et «case file» d’Ehsan Juman avec le PM: l’opposition choquée
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Conférence de presse
DPP amputé et «case file» d’Ehsan Juman avec le PM: l’opposition choquée
Déclaration de Reza Uteem hier mardi 12 décembre, lors de la conférence de presse de l’opposition. Il est formel : la question de Joanne Tour lors de la Prime Minister’s Question Time (PMQT) sur le port était une question plantée car on pouvait voir le Premier ministre (PM) en train de lire sa réponse aux questions supplémentaires. «Cela prouve qu’il savait d’avance le contenu des questions supplémentaires.» Reza Uteem a trouvé encore plus choquant que Pravind Jugnauth ait en sa possession le case file d’Ehsan Juman, «alors que ce dossier est détenu seulement par la police et le Directeur des poursuites publiques (DPP)». Le député travailliste avait un dossier à la police car il était entré dans une zone portuaire restreinte sans autorisation en 2021. Mais l’enquête avait été abandonnée par la suite.
Le député du MMM a tenu à rappeler au PM qu’il n’a pas son mot à dire pour les poursuites au pénal. «Ce n’est pas à lui de décider s’il faut poursuivre ou non quelqu’un qui l’a critiqué.» Et de condamner les attaques du PM «sous le couvert de l’immunité parlementaire contre le DPP qui ne peut se défendre dans cette arène politique». Il est d’avis que cette question «plantée n’est pas innocente car le PM veut justifier la réduction des pouvoirs du DPP. D’ailleurs, le MSM l’a toujours voulu».
Avant lui, Arvin Boolell a expliqué que l’irruption d’Ehsan Juman dans le port a prouvé que celui-ci «est devenu une passoire, cela alors que la plupart de la drogue qui entre dans le pays passe par ce chemin». Il s’insurge lui aussi contre le fait que le dossier d’Ehsan Juman ait atterri entre les mains du PM. «C’est une grave entorse à la séparation des pouvoirs.» Le député travailliste a rappelé la guerre psychologique menée par le gouvernement pour entraver le travail du bureau du DPP. Tout en dénonçant la connotation communale des propos de Pravind Jugnauth, «qui rejaillit malheureusement sur la force policière». Il était convaincu que cette question posée lors de la PMQT et sa réponse étaient un avant-goût des débats autour du Financial Crimes Commission Bill qui ont eu lieu hier soir.
Shakeel Mohamed est lui revenu longuement sur le rôle de la MBC qui reprend fidèlement les attaques du PM contre des députés comme lui, Reza Uteem et Ehsan Juman, tout en négligeant de recueillir la réaction de ces derniers. Il a été, tout comme les autres intervenants, choqué que le PM soit en possession du case file d’Ehsan Juman. «Le PM ne doit évoquer avec le commissaire de police que la politique générale de la force policière, pas des cas individuels.» Il a dénoncé «la collusion entre le speaker et le Premier ministre», Sooroojdev Phokeer ayant autorisé la question lors de la PMQT, qui viole le Standing Order 22 (j) car permettant de s’attaquer au «character» d’une personne, en l’occurrence Ehsan Juman. Il rappelle d’ailleurs que ce dernier n’est pas entré dans le port dans l’intention de violer la loi mais dans un but d’intérêt public destiné à tester la sécurité de ce point névralgique.
Khushal Lobine rappellera quant à lui que des journalistes du Mag l’avaient déjà fait dans le même souci d’intérêt public et n’avaient pas été inquiétés par la police. Pour le député du PMSD, «cette PMQT n’est que la bande-annonce du mauvais film que sera la présentation du FCC Bill dans l’après-midi (NdlR, hier). Et ce n’est pas la première fois que ce gouvernement s’en prend au DPP. Souvenons-nous de sa tentative en 2016 avec la Prosecution Commission et qu’en 2015, le gouvernement a passé le contrôle des dépenses du bureau du DPP sous celui de l’Attorney General. À noter que la contestation de cette décision est toujours en cours devant la Cour suprême».
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