Publicité
Questions au...
Dr Dinesh Somanah: «Nous devons espérer que les jeunes chercheurs mauriciens choisiront de rester dans leur pays»
Par
Partager cet article
Questions au...
Dr Dinesh Somanah: «Nous devons espérer que les jeunes chercheurs mauriciens choisiront de rester dans leur pays»
La semaine dernière, l’Université des Mascareignes (UdM) a tenu sa troisième «Research Week», une occasion de mettre en lumière les travaux innovants de ses étudiants et enseignants-chercheurs dans des domaines tels que l’ingénierie, la santé publique et l’informatique. Cet événement a également permis de souligner l’importance d’une collaboration renforcée avec le secteur privé, essentielle pour dynamiser la recherche et l’innovation. En 2016, l’UdM ne comptait que trois enseignants titulaires d’un doctorat, mais aujourd’hui, ce chiffre a atteint 25. Alors que l’île est confrontée à un exode des cerveaux, Dinesh Somanah se montre optimiste. Il espère que les jeunes chercheurs mauriciens choisiront de s’épanouir localement, car il est convaincu que la qualité de la recherche a fait de réels progrès.
Quels ont été les principaux objectifs de cette troisième édition de la «Research Week», et comment se distingue-t-elle des précédentes ?
Les objectifs de la troisième édition de la Research Week sont de faire connaître nos travaux de recherche au grand public et de renforcer notre relation avec le secteur privé. Cela permet de développer des projets de recherche et d’innovation qui contribuent au développement socio-économique du pays. Grâce à la Research Week, nos étudiants s’engagent également dans la recherche. Ce qui distingue cette édition, c’est son thème axé sur l’importance de renforcer la collaboration avec le secteur privé dans les domaines de la recherche et de l’innovation.
Comment l’UdM se positionnet- elle par rapport aux autres établissements d’enseignement supérieur en matière de recherche à Maurice ?
L’UdM compte parmi les principaux leaders de la recherche universitaire à Maurice, avec de nombreuses collaborations aux niveaux local, régional et international. En 2016, lorsque j’ai rejoint l’UdM comme directeur général, seuls trois enseignants étaient titulaires d’un doctorat et il n’existait pas encore de véritable culture de la recherche. Depuis, nous avons parcouru un long chemin : nous comptons aujourd’hui 25 enseignants avec un PhD, et cinq autres qui devraient terminer leur doctorat dans les deux prochaines années.
Dans un contexte où la recherche est souvent critiquée pour son éloignement des réalités locales, comment l’UdM s’assure-t-elle que les projets de recherche répondent aux besoins spécifiques de la communauté mauricienne ?
Nous entretenons une communication étroite avec le gouvernement et le secteur privé, ce qui nous permet de bien cerner leurs besoins au niveau recherche et innovation. La plupart des recherches menées à l’UdM sont considérées comme «Impactful research», répondant à des besoins essentiels pour le pays.
En tant que directeur général, quelle est votre évaluation globale de l’état de la recherche à Maurice aujourd’hui et comment pensezvous qu’elle se compare à celle d’autres pays de la région ?
Je travaille dans l’enseignement supérieur depuis 1988. Aujourd’hui, la recherche, notamment en matière de qualité, s’est considérablement améliorée. Malgré un manque de ressources, les enseignantschercheurs mauriciens jouissent d’une reconnaissance internationale. Au niveau régional, Maurice se distingue en matière de recherche et l’UdM collabore avec de nombreuses universités. En tant que président de la Conférence régionale des recteurs des établissements membres de l’Agence universitaire de la Francophonie en Afrique australe et dans l’océan Indien, qui réunit 40 établissements universitaires dans 11 pays, l’un de mes rôles est de veiller à renforcer la collaboration en matière de recherche.
Comment envisagez-vous l’avenir de la recherche à Maurice, notamment en termes d’innovation, de financement et de formation des chercheurs, et quel rôle l’UdM peut-elle jouer dans ce développement ?
En étant optimistes, nous devons espérer que les jeunes chercheurs mauriciens choisiront de rester dans leur pays, tout en encourageant la diaspora mauricienne à collaborer avec les enseignants-chercheurs locaux. Comme dans tous les pays, la recherche pourrait faire un bond en avant avec davantage de financements, tant au niveau national qu’international. L’un des atouts de l’UdM est son statut d’université francophone, ce qui nous permet de suivre les principes de la Francophonie et de bénéficier de collaborations renforcées dans l’espace francophone, notamment avec les universités françaises. Nos enseignantschercheurs travaillent en partenariat avec l’université de Limoges dans divers domaines de recherche, conférant une dimension internationale aux projets menés à l’UdM.
«Research Week» : Promouvoir la diversité des recherches
L’Université des Mascareignes a organisé sa troisième édition de la «Research Week» les 24 et 25 octobre sur ses campus de Rose- Hill et Pamplemousses. L’objectif principal de cet événement était de promouvoir la diversité des recherches menées au sein des différentes facultés de l’université, tout en facilitant les échanges entre chercheurs, étudiants, partenaires industriels et le grand public. La recherche est considérée comme un pilier fondamental pour l’université, qui se positionne parmi les leaders en matière de recherche à Maurice. Le lancement a eu lieu en présence de Bertrand Hanauer, «Chief Executive Officer» de Transinvest Construction Ltd, et de Dr Emilio Saldivar, directeur général de Water Research Co Ltd. Parmi les participants, Bhamini Sreekeessoon, lauréate du Prix jeunes talents Afrique subsaharienne 2023, a également contribué à cet événement. Les enseignants-chercheurs et étudiants ont présenté leurs travaux sous forme d’ateliers et d’affiches scientifiques.
Publicité
Les plus récents