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Questions au…
Dr Nad Narrainen-Poullé : «Menstruation, contraception, ménopause… des tabous persistent»
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Questions au…
Dr Nad Narrainen-Poullé : «Menstruation, contraception, ménopause… des tabous persistent»

Dr Nad Narrainen-Poullé, gynécologue-obstétricien à Life Together.
Le suivi gynécologique est un pilier fondamental de la santé sexuelle et reproductive des femmes. De la puberté à la ménopause, en passant par la grossesse et la contraception, le gynécologue accompagne les femmes à chacune de ces étapes de leur vie. Le Dr Nad Narrainen-Poullé, gynécologue-obstétricien, répond aux questions les plus fréquentes sur la santé féminine. Un échange précieux pour lever les tabous et inciter les femmes à effectuer des suivis gynécologiques réguliers.
🟦Quel est le rôle d’un gynécologue dans la vie d’une femme ?
Le gynécologue joue un rôle essentiel tout au long de la vie d’une femme. Il veille à son bien-être gynécologique en assurant le suivi dès la puberté à la ménopause. Son rôle comprend :
• La prévention et le traitement des maladies gynécologiques.
• L’accompagnement des grossesses et des accouchements.
• La gestion du cycle menstruel et de la contraception.
• Le suivi de la ménopause et ses conséquences.
• L’éducation et la sensibilisation à la santé féminine.
🟦Existe-t-il encore des tabous autour de la santé féminine ?
Oui, des tabous persistent, en particulier à propos de la menstruation, de la contraception et de la ménopause. Ces sujets sont souvent enveloppés de silence ou de stigmatisation mais il est crucial de les aborder ouvertement. L’éducation et la communication sont les clés pour déconstruire ces tabous et permettre aux femmes de vivre leur santé, en toute confiance et liberté.
🟦Quelles sont les infections ou maladies gynécologiques les plus fréquentes que vous rencontrez ?
Parmi les pathologies les plus courantes en gynécologie, on retrouve : les infections vaginales comme les mycoses, vaginoses bactériennes, infections sexuellement transmissibles comme le virus du papillome humain (VPH) ou la chlamydia ; les fibromes utérins; l’endométriose; le syndrome des ovaires polykystiques; les troubles menstruels. Ces affections peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie des patientes et nécessitent une prise en charge adaptée, allant de la prévention au traitement médical ou chirurgical, dépendant des cas.
🟦À quelle fréquence conseillez-vous de consulter un gynécologue ? Et à partir de quel âge ?
La première consultation peut être envisagée dès l’adolescence, notamment en cas de douleurs menstruelles importantes ou pour une discussion sur la contraception. Ensuite, un suivi annuel est recommandé, sauf en cas de problèmes spécifiques nécessitant une surveillance plus rapprochée.
🟦Quels sont les principaux examens gynécologiques à ne pas négliger ?
Le frottis cervical (dépistage du cancer du col de l’utérus); la mammographie (dès 40 ans ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux); l’échographie pelvienne (en cas de douleurs ou de troubles menstruels); les tests de dépistage des infections sexuellement transmissibles. Ces examens jouent un rôle essentiel dans la prévention et le dépistage précoce des maladies gynécologiques, permettant ainsi une prise en charge rapide et efficace pour préserver la santé des patientes.
🟦Quels conseils donneriezvous pour maintenir une bonne hygiène intime ?
• Utiliser des produits doux, sans parfum.
• Éviter les douches vaginales.
• Porter des sous-vêtements en coton.
• Maintenir une bonne hydratation et alimentation.
Adopter ces bonnes pratiques permet de préserver l’équilibre de la flore vaginale, de réduire le risque d’infections et de favoriser un confort intime optimal au quotidien.
🟦Quels sont les signes qui doivent alerter et amener à consulter rapidement ?
Des saignements anormaux; des douleurs pelviennes persistantes; des pertes vaginales inhabituelles; des douleurs pendant les rapports sexuels; une modification de la régularité menstruelle. Ces symptômes peuvent être le signe d’une affection gynécologique sous-jacente et nécessitent une consultation rapide afin d’établir un diagnostic précis et de mettre en place un traitement adapté.
🟦Comment bien choisir sa contraception et quels sont les risques de la prise de la pilule ?
Le choix de la contraception dépend du mode de vie, des antécédents médicaux et des préférences personnelles. La pilule contraceptive est généralement sûre mais elle peut comporter des risques tels que la thrombose ou des troubles hormonaux. Une consultation avec un médecin permet de choisir la meilleure option.
🟦Quels conseils donneriez-vous aux futures mamans, surtout pour une première grossesse ?
Elles doivent adopter une alimentation équilibrée et privilégier une alimentation riche en nutriments essentiels (fer, calcium, acide folique) pour soutenir la croissance du bébé et leur bien-être. Elles doivent pratiquer une activité physique adaptée et opter pour des exercices doux comme la marche, la natation ou le yoga prénatal, qui aident à améliorer la circulation sanguine, à réduire les douleurs et préparer le corps à l’accouchement. Elles doivent suivre les visites prénatales car ces consultations sont essentielles pour surveiller la santé de la mère et du bébé, dépister d’éventuelles complications et recevoir des conseils adaptés à chaque étape de la grossesse. Elles doivent poser toutes les questions qui leur passent par la tête, sans hésitation. Se renseigner auprès des professionnels de santé permet d’aborder sereinement la grossesse, l’accouchement et les premiers mois avec bébé. En complément, il est recommandé de favoriser le contact peau à peau immédiat après la naissance. Cette pratique, soutenue par l’UNICEF et plusieurs organismes médicaux, apporte de nombreux bénéfices : elle calme le bébé, régule sa respiration et sa température, stimule l’allaitement et renforce le lien mère-enfant. Enfin, il est essentiel de bien se préparer à la période post-partum, qui peut être physiquement et émotionnellement exigeante. L’entourage joue un rôle clé dans le soutien à la jeune mère, notamment en veillant à son bien-être, en l’aidant dans les soins au bébé et en restant attentif aux signes de dépression postnatale afin d’agir rapidement si nécessaire.
🟦À quel âge la ménopause survientelle généralement ? Comment mieux vivre cette étape ?
La ménopause survient généralement entre 45 et 55 ans, marquant la fin des cycles menstruels et des changements hormonaux significatifs. Cependant, cette étape naturelle peut parfois être difficile à vivre, notamment en raison des symptômes tels que les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les troubles de l’humeur et l’anxiété. Bien que la ménopause soit souvent sous-estimée dans le parcours de soins des femmes, il est crucial de la prendre en charge pour maintenir une qualité de vie optimale. Chaque femme vit la ménopause différemment et il est important d’adopter une approche personnalisée pour un bien-être optimal. Pour certaines, des changements de mode de vie tels qu’une alimentation adaptée, de l’exercice physique et des conseils pour gérer le stress suffisent. Pour d’autres, des traitements hormonaux ou des thérapies non médicamenteuses peuvent être nécessaires pour soulager les symptômes plus complexes comme les palpitations, les douleurs articulaires ou les troubles anxieux. En combinant traitements médicaux, conseils sur le mode de vie et prévention, il est possible d’aborder cette transition non pas comme une fin, mais comme une nouvelle phase riche en possibilités et en épanouissement personnel.
🟦Quels dépistages sont importants et quels messages souhaitez-vous faire passer sur le VPH et le cancer du col de l’utérus ?
Les dépistages jouent un rôle crucial dans la prévention et la détection précoce de certaines pathologies. Parmi les plus importants, on trouve :
• Le frottis cervical, recommandé dès 25 ans, qui permet de détecter les anomalies cellulaires du col de l’utérus, souvent liées au VPH, avant qu’elles ne se transforment en cancer.
• La mammographie, à partir de 40 ans, est essentielle pour le dépistage du cancer du sein, permettant une détection précoce qui améliore les chances de traitement.
• La vaccination contre le VPH, qui est recommandée idéalement avant le début de l’activité sexuelle car elle protège contre les types de VPH responsables de la majorité des cancers du col de l’utérus.
Ces mesures préventives sont des alliées précieuses dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus et d’autres pathologies liées au VPH. Elles permettent non seulement de réduire les risques mais aussi de préserver la santé des femmes à long terme.
🟦Quel message adressez-vous aux jeunes filles et femmes qui n’osent pas consulter ?
Votre santé est précieuse et mérite toute l’attention qu’elle nécessite. Consulter un gynécologue n’est pas seulement une démarche normale, c’est un geste essentiel pour prévenir les complications et garantir votre bien-être. Prendre soin de sa santé gynécologique c’est investir dans sa qualité de vie et prévenir de nombreuses pathologies. Cela permet de vivre sereinement et de préserver son bien-être à long terme. Consultez régulièrement un spécialiste, écoutez votre corps et faites de votre santé sexuelle et reproductive une priorité. Vous méritez de vous sentir bien, tout au long de votre vie.
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