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Problèmes en approvisionnement
Eau: la solution française pour Maurice et Rodrigues
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Problèmes en approvisionnement
Eau: la solution française pour Maurice et Rodrigues
La France vient en aide à Maurice et à Rodrigues pour améliorer l’approvisionnement en eau.
Objectifs pour les quatre prochaines années : diviser par deux le taux de fuite du réseau de distribution, multiplier par deux le taux de traitement des eaux usées, fournir des réservoirs individuels à plus de 10 000 ménages par an, ou encore permettre des investissements renforcés à Rodrigues, particulièrement affectée par le phénomène.
Cette solution consiste à confier sous forme d’un contrat de prêt un montant de 200 millions d’euros (Rs 10 milliards), soit l’équivalent de près de 5 % de Rs 200,1 milliards, montant des dépenses du gouvernement pour l’exercice 2023-2024. La présence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, celle d’Olivier Becht, ministre français du Commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger, et celle de Frédéric Bontems, ambassadeur de France auprès de la République de Maurice, témoigne de l’importance de ce projet dans les relations diplomatiques entre les deux pays.
C’est par l’intermédiaire de son agent de développement qu’est l’Agence française de développement (AFD) que le gouvernement français apportera son soutien au secteur eau de la République. L’AFD est un outil indispensable dans le dispositif de la République française en vue de financer, d’accompagner et d’accélérer les transitions, d’une part, vers un monde qui se débarrasse de plus en plus des déséquilibres en matière de développement, et, d’autre part, de tout mettre en œuvre pour que son aide contribue à l’instauration d’un modèle de développement qui ne se fait pas au détriment des droits et des intérêts des générations futures.
Ce n’est pas un hasard que ce soit dans le secteur de l’eau que la France a décidé d’apporter un soutien. En effet, entre l’AFD et le secteur eau mauricien, c’est une histoire qui s’étale sur une durée de 40 ans. D’où une intervention dans les zones sensibles du secteur eau mauricien, où le gouvernement n’a pas toujours les moyens d’en endiguer les points faibles. C’est ainsi que l’AFD s’est fixée une période de quatre ans pour mettre à exécution les objectifs suivants. Il s’agit de diviser par deux le taux de fuite du réseau d’eau, de multiplier par deux le taux de traitement des eaux usées, d’assurer la fourniture de réservoirs individuels à plus de 10 000 ménages par an, ou encore de permettre la réalisation de projets d’investissements renforcés à Rodrigues, particulièrement touchée par le manque d’eau et où les différentes mesures auxquelles les autorités ont eu recours ne sont pas parvenues à en éliminer tous les effets.
La France est très sensible aux difficultés de Rodrigues à surmonter son handicap par rapport à sa capacité de disposer des ressources en eau requises pour satisfaire non seulement la demande de la population locale, mais aussi celle des touristes. Petit à petit, l’île dévoile ses atouts touristiques qui s’articulent autour de son éloignement d’un environnement avec un modèle où le développement s’est, dans une très large mesure, fait au mépris des règles et des normes d’une stratégie qui refuse de compromettre les intérêts et les droits des futures générations. L’île attire car elle se présente plus comme une thérapie contre la maladie du siècle qu’est le stress.
C’est ainsi que l’AFD envisage le recours à des recherches pour dénicher l’existence de nappes d’eau souterraines. C’est dans ce contexte qu’outre le prêt de 200 millions d’euros, une somme de 1,3 million d’euros (Rs 63 millions) a été accordée, spécifiquement pour la gestion des eaux souterraines à Rodrigues, avec l’aide du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), un organisme de service géologique dont la spécificité s’articule autour de l’application de données scientifiques pour assurer la gestion des ressources et les risques liés au sol et au sous-sol. Un autre geste financier de l’AFD dévoilé lors de la cérémonie de vendredi se rapporte à la mise à la disposition du gouvernement de Maurice, dans le cadre d’une assistance technique, d’une subvention de 2 millions d’euros (Rs 97 millions).
La mise en place des objectifs liés au développement durable est un service qui fait partie de l’agenda de l’AFD dans les pays bénéficiaires de son soutien. Maurice, dans le cadre du décaissement financier pour régler le problème d’eau, ne fait pas exception à cette règle. C’est ainsi que simultanément à la signature du contrat de prêt de 200 millions d’euros, l’AFD a procédé à la signature d’une subvention de 500 000 euros en partenariat avec l’ADEME de La Réunion, en vue d’aider les partenaires mauriciens dans le cadre de la mise en place d’un système économique circulaire, tout en renforçant en même temps la coopération entre les îles sœurs. L’ADEME est une agence publique dont le principal objectif consiste à soutenir les acteurs chargés de faire de la transition écologique une réalité.
En apposant leurs signatures respectives au bas des documents officialisant ces trois promesses de soutien financier, Charles Trottmann, directeur du département des Trois Océans de l’AFD, et Renganaden Padayachy, ministre des Finances, ouvrent un nouveau chapitre de l’engagement de l’AFD sur le territoire de la République de Maurice. En effet, c’est en 1987 que l’AFD a inauguré sa présence à Maurice avec le financement de son schéma directeur afin de définir avec précision la nature de son intervention comme signe de son intention d’être aux côtés d’un pays qui voulait à tout prix sortir de son statut de pays en développement. L’AFD prépare activement la célébration de ses 40 ans de présence à Maurice. Ce sera fait dans le cadre de l’inauguration d’une exposition le 22 mars 2024 à l’Institut français de Maurice.
Pour Charles Trottmann, ces trois signatures prennent un sens particulier en ce vendredi 1er décembre à l’heure où s’ouvraient à Dubaï les négociations de la COP28 relatives au climat. «La gestion de la ressource en eau et des déchets est un défi d’autant plus important face au réchauffement climatique, sur un petit territoire insulaire comme Maurice qui, en première ligne, est confronté à ses effets. L’AFD, engagée depuis plus de 15 ans dans la lutte contre le réchauffement climatique, a désormais au cœur de son mandat l’appui aux territoires les plus vulnérables», soutient-il.
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