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Handball

Ecarté de toute prise de décision: s’estimant humilié Gérard Jules exige des excuses de l’AMH

21 septembre 2023, 11:14

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Ecarté de toute prise de décision: s’estimant humilié Gérard Jules exige des excuses de l’AMH

En le nommant coach de la sélection nationale féminine en janvier 2022 pour ensuite lui ôter, à l’arrivée du Head Coach Davor Brkljacic en mai dernier, toutes ses prérogatives en tant que tel, Gérard Jules estime avoir été humilié. Il exige des excuses de la part des membres du comité directeur de l’Association mauricienne de handball (AMH).

Ce n’est pas ainsi qu’il s’imaginait terminer sa carrière, longue de 35 ans. Pas dans l’humiliation, pas en étant mis à l’écart, tel un objet dont on ne voit plus l’utilité et que l’on met dans un coin. Les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), à Madagascar, avait imaginé Gérard Jules, devaient être, pour lui, l’ultime occasion de s’exprimer, de mettre en valeur son savoir-faire et d’emmener son escouade le plus loin possible. Mais, cela ne s’est, hélas, pas passé conformément à son souhait. Car, depuis la prise de fonction de Davor Brkljacic, Gérard Jules dit être devenu comme «un vase à fleurs».

«Alors que les procédures pour l’embauche d’un Head Coach étaient en cours, le président, Ludovic Carré, m’avait dit que ce dernier viendra prêter main-forte aux entraîneurs. Or, à sa prise de fonction, les rênes des deux sélections lui furent exclusivement confiées. Je n’avais plus aucune responsabilité. Je ne faisais plus rien», explique Gérard Jules. Qui ajoute : «Je suis parti voir le président Ludovic Carré pour lui en parler, pour lui demander quel était mon rôle désormais et il m’a répondu que selon les termes du contrat du Head Coach, c’est ce dernier qui allait entraîner et “coach” les deux sélections à Madagascar.»

Pourquoi alors, dès ce moment qu’il était clair que son savoir-faire n’était plus requis, n’est-il pas parti ? Est-ce l’idée du déplacement à Madagascar qui l’a incité à rester même si on l’ignorait ? «Pas du tout», répond Gérard Jules. «C’est juste que je ne voulais pas abandonner les filles. D’autant plus que le Head Coach les dénigrait carrément en leur disant qu’elles sont vieilles, qu’elles n’avaient ni les qualités ni le niveau nécessaires pour aller chercher une médaille à Madagascar. Je trouve que c’était très malséant de sa part. Car, même si moi aussi je savais que cela allait être compliqué et dès le départ, j’ai toujours tenu un discours positif à l’égard des filles, en les encourageant à aller chercher le meilleur d’ellesmêmes. L’autre raison qui m’a motivé à rester, c’est que je savais qu’à travers le traitement qui m’était accordé, l’idée était de me pousser vers la sortie. Et, je n’ai pas voulu leur faire ce plaisir.»

Gérard Jules affirme que les dirigeants de l’AMH ont fait preuve d’un manque total de professionnalisme en donnant au Head Coach les pleins pouvoirs sur les deux sélections, alors qu’il n’est arrivé à Maurice qu’à environ deux mois et demi avant la tenue des JIOI et qu’entre-temps, il est parti animer un stage à l’étranger. Ce qui fait qu’il a entraîné la sélection environ sept semaines seulement. Pour Gérard Jules, qui a tenu à préciser que même pendant l’absence du Head Coach il n’a pas entraîné les filles car la décision avait été prise de les envoyer durant cette période à Côte-d’Or pour le travail physique. Le manque de connaissance du Head Coach sur le handball mauricien et le contexte l’entourant, ainsi que sur le handball régional a contribué à la contre-performance de nos équipes.

«Tout d’abord, je veux souligner que la finalisation de la sélection féminine a été faite exclusivement par le Head Coach. A aucun moment, il ne m’a consulté, alors que je connais les joueuses depuis des années. Je connais les forces et les faiblesses de chacune d’elles. Ensuite, sur le terrain, il a mis en place des tactiques auxquelles les filles ne sont pas habituées. Il les a fait jouer comme lui il le voulait et non pas en s’appuyant sur les qualités dont l’on disposait. S’il y avait eu un véritable travail en amont sur les schémas tactiques utilisés, je l’aurai compris. Mais là, il n’y en a pas eu. Il a pris des décisions qui nous ont été néfastes. Comme celle de jouer sans gardienne, par exemple. Donc, je me dissocie complètement de la contre-performance à Madagascar.»

Au retour de Madagascar, Gérard Jules dit avoir demandé une réunion avec le comité directeur et le comité technique pour leur faire part de ses observations et de ses sentiments. Seuls, cependant, Ludovic Carré et Benoît Souchon l’ont reçu. Et, dit-il, le dernier nommé lui a affirmé qu’il était convaincu que nos filles n’auraient pas mieux fait même si c’était lui qui était aux commandes. «Cela m’a fait très mal.»

C’est pour tout cela que Gérard Jules exige des excuses des dirigeants de l’AMH. Les obtiendront-ils ? Pas si sûr…

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Nicholas Le Merle : «Nous ne voyons pas pourquoi on devrait s’excuser»

«On a longuement évoqué le cas de Gérard Jules lors de la réunion du comité directeur que l’on a eue mardi soir. Et, le premier sentiment qui nous est venu en parlant de Gérard, c’est la reconnaissance et le respect. Pour tout ce qu’il a fait pour le handball, nous lui sommes extrêmement reconnaissants. Et d’ailleurs, nous prévoyons pour bientôt une petite rencontre pour lui exprimer notre gratitude ainsi qu’aux joueurs et tous ceux qui se sont impliqués dans la préparation des handballeurs. Cela dit, il était clairement annoncé à Gérard que l’AMH était à la recherche d’un Head Coach et que bien sûr, à son arrivée, c’est lui qui allait prendre la direction des opérations. C’est ce qui a été fait. Que cela ait causé de la frustration chez Gérard Jules, on en est vraiment désolé. Cela dit, on ne voit pas pourquoi on devrait s’excuser auprès de Gérard Jules car, à notre humble avis, aucun mal n’a été fait.»