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Émission politique

Élections : les pouvoirs de Pravind Jugnauth disséqués

18 mai 2024, 11:00

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Élections : les pouvoirs de Pravind Jugnauth disséqués

La troisième émission de décryptage politique avec Nad Sivaramen, directeur des publications de La Sentinelle Ltd, Subash Gobine, analyste politique et vétéran de la presse, et Shelly Carpayen, journaliste, était axée sur la partielle et les élections générales dont la date de tenue est entièrement entre les mains du Premier ministre, Pravind Jugnauth.

L’émission a démarré avec des témoignages de rue, recueillis par le journaliste Stewelderson Casimir, et axés sur les dates éventuelles des prochaines élections. Selon Nad Sivaramen, il est intéressant de noter que le public est généralement bien informé des enjeux et que la rue semble, a priori, sensibilisée aux fonds nécessaires pour élire un(e) député(e) en si peu de temps avant la dissolution automatique du Parlement et à un moment où il faut surtout se serrer la ceinture.

Subash Gobine a évoqué décembre 2024 comme date éventuelle des prochaines législatives, avant d’expliquer le contexte culturel dans lequel s’opère le changement à la tête de l’opposition parlementaire entre Shakeel Mohamed et Arvin Boolell, thème de la précédente émission.

Le directeur des publications ne croit pas à la tenue d’une partielle prochainement. Il ne voit pas le chef du parti orange dépenser plus de Rs 30 millions pour qu’un élu siège au Parlement uniquement pendant approximativement 41 jours. Il a également souligné qu’il trouvait cela dommage que tout le monde soit toujours en train de spéculer à ce sujet, avant de déplorer le fait qu’il y ait une seule personne, un peu comme un roi, qui détienne tous les pouvoirs entre ses mains, en l’occurrence Pravind Jugnauth.

Revenant sur la succession d’Arvin Boolell au poste de leader de l’opposition en remplacement de Shakeel Mohamed, Nad Sivaramen a expliqué que ce changement ne se fait pas pour des raisons de compétence mais qu’il y a des réalités politiques à Maurice dont certains refusent de se départir. Et il a mis l’accent sur les attaques ‘communales’ dont a été victime Shakeel Mohamed récemment, notamment le 1er-Mai dernier. Selon Nad Sivaramen, il est aussi dommage que l’opposition ne joue pas la carte de la transparence sur le sujet en évoquant les vraies raisons derrière cette succession, avant de faire le parallèle avec ce qu’a fait le Mouvement socialiste militant (MSM) en ne donnant pas les raisons de la révocation de Vikram Hurdoyal comme ministre.

Pour ce qui est de la partielle au No 10, Pravind Jugnauth n’utilise-t-il pas la même tactique qu’en 2019, avec la partielle au No 7 ? Selon Subash Gobine, le MSM le fera uniquement si cela sert ses desseins et intérêts politiques. Et d’ajouter qu’il ne croit pas que le facteur argent freinera ce parti. Poursuivant la discussion, Nad Sivaramen a aussi parlé de l’intérêt de Navin Ramgoolam et de Paul Bérenger à remporter ces élections, qui seront, sans nul doute, leurs dernières. Et il a indiqué qu’il faut impérativement qu’ils y aillent ensemble pour ne pas finir dans l’opposition. Subash Gobine a alors rappelé que le MSM a une bonne capacité d’organisation et que ce parti sera redoutable lors des prochaines législatives.

Le directeur des publications a aussi fait référence au dernier Budget de ce gouvernement, avançant qu’il pourrait dissoudre le Parlement et tenir des élections plus tôt que prévu s’il sent qu’il y a un feel good factor au sein de la population. Pour conclure, Subash Gobine a parlé de la Financial Crimes Commission, qui pourrait être utilisée comme un «outil de guerre politique» contre Navin Ramgoolam alors que Nad Sivaramen a, une fois de plus, dit regretter que les dates des prochaines élections ne soient pas connues de tous pour que tous les partis soient à pied d’égalité lors de cette prochaine joute électorale...