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Agro-industrie
Élevage porcin : un secteur en difficulté qui attend un changement
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Élevage porcin : un secteur en difficulté qui attend un changement

L’élevage porcin à Maurice fait face à de nombreux défis. Avec le nouveau gouvernement, les éleveurs espèrent la mise en place de mesures concrètes pour garantir la viabilité de leur activité et contribuer à l’autosuffisance alimentaire du pays.
Durant ces dernières années, le secteur s’est senti délaissé. Toutefois, le ministre de l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire, Arvin Boolell, a présidé une réunion interministérielle, le jeudi 27 mars, en présence de représentants des ministères des Collectivités locales et des Finances, à la mairie de Port-Louis. L’objectif était d’aborder la situation de l’élevage porcin, en mettant en lumière les difficultés rencontrées par les éleveurs, ainsi que les solutions envisagées pour améliorer leurs conditions de travail et garantir une production de qualité.
Michaël Marguerite, président de la Mauritius Pig Marketing Cooperative Federation, se dit satisfait d’avoir enfin pu rencontrer le nouveau ministre de l’Agro-industrie. «Pendant ces dix dernières années, nous n’avons pas été considérés et nous n’avons pas eu les échanges souhaités avec le ministère. Le secteur a été délaissé face à de nombreux défis», a-t-il déploré. Il constate un changement d’attitude avec le nouveau gouvernement. «Après la réunion, nous percevons une nouvelle ouverture. Attendons la suite, mais si cette dynamique se poursuit, des améliorations sont à prévoir.»
Problèmes persistants
Michaël Marguerite a également profité de l’occasion pour exprimer les difficultés qui persistent dans le secteur. «Nous avons saisi cette réunion pour exposer les problèmes auxquels nous sommes confrontés depuis une décennie : l’absence d’un système efficace de traitement des déchets organiques, la hausse constante du coût de l’alimentation animale… Travailler dans de telles conditions est insoutenable.» Il a souligné que l’autosuffisance alimentaire repose sur plusieurs piliers, incluant les éleveurs, les planteurs et les pêcheurs. Cependant, il a déploré le fait que les éleveurs peinent à faire des profits en comparaison avec ceux qui fournissent la nourriture.
Une éleveuse de la région de Plaisance a également trouvé positif d’avoir rencontré les autorités mais elle attend la suite. «Nous espérons des actions concrètes. Car avec la cherté de la nourriture pour les animaux, l’élevage est à peine rentable. Il est crucial de trouver une solution», a-t-elle affirmé. «Pour engraisser un porc à son poids de marché, il faut environ 400 kg d’aliment, soit 16 sacs de 25 kg. Chaque sac coûte environ Rs 600, soit un coût total d’alimentation de Rs 9 600 par animal. Cependant, avec le prix de vente actuel de Rs 95 par kg pour un porc pesant entre 80 kg et 100 kg, le prix total d’un porc atteint Rs 9 500, ce qui est inférieur au coût des aliments.»
La fédération a soumis des propositions écrites demandant notamment la cessation de l’alimentation des porcs avec des restes alimentaires, une pratique moins chère mais risquée pour la santé des porcs et pouvant favoriser la propagation de maladies, la réouverture de l’usine de transformation d’aliments pour animaux à Richelieu, l’importation de nouvelles races pour une diversification et le contrôle des prix de la viande par la Mauritius Meat Authority.
Il est jugé essentiel d’envisager des mesures concrètes pour garantir la viabilité du secteur à long terme. Les éleveurs espèrent des actions concrètes pour améliorer leur situation et relancer l’activité porcine à Maurice.
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